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Tour de France femmes - La Néerlandaise Demi Vollering (SD Worx) a fait un très grand pas vers la victoire finale

Marie Mahé

Mis à jour 29/07/2023 à 23:32 GMT+2

Ce samedi, lors de la 7e étape du Tour de France femmes, la grande explication a eu lieu entre les Néerlandaises Demi Vollering (SD Worx) et Annemiek van Vleuten (Movistar), tenante du titre. C'est Vollering qui, en plaçant son attaque à 5,5 kilomètres de l'arrivée au sommet du Tourmalet, est allée s'imposer. Pour s'emparer du maillot jaune et frapper un grand coup avant le contre-la-montre final.

"On a assisté au passage de témoin entre van Vleuten et Vollering"

Demi Vollering est la nouvelle reine de cette édition 2023 du Tour de France femmes. La leader de la formation SD Worx (26 ans) a fait un très grand pas vers la victoire finale, après avoir glané, en solitaire, la 7e étape. Pour signer un 26e succès en carrière, le 14e de cette saison. Quant à son équipe, elle rafle, grâce à elle, une 51e victoire en 2023.
La Néerlandaise a pourtant caché pendant longtemps ses véritables intentions dans cette avant-dernière sortie. Dans un premier temps, la leader du World Tour féminin a accompagné sa grande rivale Annemiek van Vleuten (Movistar). Dans l'ascension du col d'Aspin, la tenante du titre a placé son attaque à 35 kilomètres, suivie par Vollering mais également par la Polonaise Katarzyna Niewiadoma (Canyon//Sram Racing).
Une accélération qui semblait laisser penser à un début d'explication entre les deux grandes favorites. C'était d'ailleurs l'avis de notre consultant Jacky Durand, après la course, sur le plateau des Rois de la Pédale : "Je pense que l'objectif d'Annemiek Van Vleuten, c'était de lâcher tout le monde dès les pentes d'Aspin. Mais on va vite s'apercevoir que certaines étaient en mesure de la suivre. Pas grand-monde. (...) Elle a insisté. On rappelle quand même que sur les pentes de l'Aspin, il y avait un bon vent de face. Et Van Vleuten n'a jamais été en mesure de lâcher la leader de la SD Worx, ni Niewiadoma."
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Vollering domine le Tourmalet, van Vleuten et Kopecky : son arrivée victorieuse

Vollering et Van Vleuten ont commencé par se neutraliser

Les deux Néerlandaises se sont même ensuite regardées avant de se neutraliser, alors que Niewiadoma a tenté de partir seule, dès la descente, pour compter une bonne minute d'avance. Ce qui a évidemment eu de quoi surprendre. Comme notre consultante Roxane Fournier : "C'est vrai qu'on n'attendait peut-être pas autant de marquages de la part de Vollering et Van Vleuten. On était un peu frustré sur le coup."
Van Vleuten et Vollering ont même échangé à ce moment-là. Ce que Vollering a elle-même confirmé : "Quand Katarzyna Niewiadoma a attaqué, Annemiek m'a dit : 'Si on ne roule pas toutes les deux, on perdra toutes les deux'. Je lui ai dit : 'Ça me va'. Ce n'était pas à moi de rouler. J'avais encore des équipières derrière moi, notamment Lotte (Kopecky) qui défendait son maillot jaune. Ce n'était pas à moi de la lâcher..."
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Et le Tour a basculé : l'attaque de Vollering qui a laissé Kopecky et Van Vleuten sur place !

Les deux coureuses ont ensuite été reprises par le groupe des autres favorites, où Lotte Kopecky (SD Worx), maillot jaune depuis le départ, était encore présente. Ce qui pouvait susciter quelques interrogations quant à la tactique de la SD Worx. Pouvait-on imaginer que la redoutable formation avait décidé de changer son fusil d'épaule puisque Kopecky, finalement 6e du jour à 3'32'', était toujours là ? En sachant que la Belge est également la championne nationale en titre du contre-la-montre.
Je n'étais pas au niveau
Finalement, il n'en a donc rien été. Et pour Roxane Fournier, les consignes étaient claires : "On devait attendre peut-être les cinq derniers kilomètres pour placer son attaque décisive du côté de Demi Vollering. On était sûr de sa force." C'est effectivement à 5,5 kilomètres que Vollering a décidé d'accélérer et personne n'a pu la suivre, à l'image de Niewiadoma rattrapée, après presque 30 kilomètres seule en tête, puis déposée. Et même Annemiek van Vleuten qui a explosé.
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Van Vleuten sans regret : "Je n'avais pas les jambes, je n'étais pas au niveau"

La championne du monde de 40 ans ne devrait donc pas faire la passe de deux. A l'arrivée, la reine déchue n'est pas pour autant apparue déçue. Elle était même plutôt réaliste quant à la passation de pouvoir qui semble bel et bien avoir eu lieu avec sa jeune compatriote : "Je l'accepte. J'ai vu que je ne pouvais pas suivre sur la fin. Je pense que j'ai donné le meilleur de moi-même. (…) Ça a été très dur. (…) J'aurais aimé avoir de meilleures jambes, c'est sûr. Mais bon, après j'ai vraiment donné le meilleur. Je pense que j'ai fait une bonne préparation. J'ai fait un bon hiver, il n'y a pas de soucis. Mais aujourd'hui, je n'avais juste pas les jambes, je n'étais pas au niveau."
Pour Roxane Fournier, il n'y pas de doutes, Vollering "a juste prouvé aujourd'hui ce qu'on a vu tout au long de la saison, qu'elle était tout simplement devenue la meilleure du monde." Quant à Van Vleuten, "elle a quand même fait une superbe saison. (...) Elle aura fait une superbe carrière. Il lui reste encore un championnat du monde. Elle serait capable de gagner de nouveau, en fonction des circonstances de course. Mais voilà, c'est le passage de témoin entre Demi Vollering, 26 ans, et puis Van Vleuten, qui partira à la retraite à la fin de l'année."
Je m'en serais voulue de ne pas l'emporter
Ce que Jacky Durand a confirmé : "C'est vraiment une passation de pouvoir. On verra ce qu'elle sera capable de faire sur les prochains championnats du monde, on verra ce qu'elle sera capable de faire sur le contre-la-montre. (...) Elle va tout donner. Mais je pense qu'elle préférerait quand même terminer deuxième, Annemiek van Vleuten (ndlr : elle est troisième du général, à 38'' de la deuxième place de Niewiadoma). On est trop loin, évidemment, de Vollering. Pour la victoire, c'est mort. Mais Van Vleuten, je pense qu'elle va se battre sur le dernier contre-la-montre pour aller chercher cette deuxième place."
De son côté, sitôt la ligne d'arrivée franchie, Demi Vollering s'est écroulée, après tous les efforts fournis. Mais il s'agissait évidemment de pleurs de joie. Son soulagement était également plus que palpable : "Avec tout le boulot abattu par mes équipières aujourd'hui, notamment dans le col d'Aspin, je m'en serais voulue de ne pas l'emporter. Ce matin (à Lannemezan), j'étais très tendue, c'est vrai. A l'arrivée, j'étais contente de l'avoir fait. (...) Ce succès est magnifique. Le plus beau moment de ma carrière ? Peut-être. Je dois revoir les images avant de réaliser."
La Néerlandaise, qui a réussi à gommer les 20'' de pénalité qu'on lui a infligés pour un abri prolongé derrière la voiture de son équipe jeudi, va devoir assurer le gain de ce si particulier premier Tour de France. Pour conserver son maillot jaune, Demi Vollering a un ultime effort à effectuer, pour mettre, encore une fois, tout le monde d'accord. Avec, ce dimanche, la 8e et dernière étape au programme, un contre-la-montre individuel de 22,6 kilomètres effectué autour de Pau.
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Vollering dans les nuages, van Vleuten dans le brouillard : le film de la 7e étape

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