De la Vendée aux Pyrénées

Avec l'arrivée à Paris, voilà une autre certitude, d'ores et déjà officialisée depuis plusieurs mois par ASO. Le grand départ du Tour 2011 aura lieu en Vendée et les deux premières étapes s'y dérouleront.  Un week-end assez original sur la forme, sans prologue mais avec un contre-la-montre par équipes dès le deuxième jour. Comme en 2008 à Brest, les organisateurs ont choisi de démarrer par une étape en ligne avec une arrivée suffisamment difficile pour éviter un sprint massif. Nous le verrons, ce ne sera pas le seul point commun entre les éditions 2008 et 2010...

En 2008, Alejandro Valverde s'était imposé à Plumelec, en haut de la côte de Cadoudal. Cette fois, c'est en haut du Mont des Alouettes que sera décerné le premier maillot jaune, 180 kilomètres après le départ au Passage du Gois. 24 heures plus tard, la hiérarchie pourrait déjà être bouleversée avec le contre-la-montre par équipes autour des Essarts, chez Jean-René Bernaudeau. Absent en 2010, le chrono collectif refait donc son apparition, mais dans un format inhabituellement court (23 kilomètres). Le parcours, globalement plat et rectiligne, favorisera les équipes richement dotées en gros rouleurs.

Par le jeu de l'alternance entre les deux grands massifs, et de par sa volonté de mettre l'an prochain les Alpes à l'honneur, centenaire oblige, les Pyrénées seront empruntées avant les Alpes. Mais le peloton prendra son temps pour atteindre les premières. Et avant de mettre le cap au Sud, il ira d'abord faire un tour plus au Nord, vers la Bretagne, atteinte dès le troisième jour de course. Le lundi matin, le Tour quittera la Vendée depuis Olonne-sur-Mer pour rallier l'Ille-et-Vilaine. Cette 3e étape s'achèvera à Redon, pour une arrivée inédite. Rien d'officiel, mais néanmoins une quasi-certitude, le maire de Redon ayant vendu la mèche il y a quelques semaines dans les colonnes de Ouest France. Le lendemain, départ de Lorient. Christian Prudhomme, pour rythmer la première semaine, souhaitait une autre arrivée en côte. Châteaulin était sa première option, mais elle n'a pas abouti. Le patron du Tour et Jean-François Pescheux se sont donc rabattus sur la côte du Ménéhiez , à Mur de Bretagne. Le peloton sera encore en Bretagne le mercredi 6 juillet (sans doute au Cap Fréhel), avant de la quitter (depuis Dinan) pour rallier Lisieux, théâtre de l'arrivée de la 6e étape, le 7 juillet. Deux étapes supposées servir les desseins des sprinters.

Après cette entame occidentale, entre Vendée et Bretagne, il sera temps de prendre la direction du Sud pour atteindre les Pyrénées une semaine plus tard. On le sait, Christian Prudhomme, depuis sa prise de fonctions, apprécie les massifs montagneux dits intermédiaires, propices à la dynamisation de la course. Le Massif Central a ainsi été choisi pour opérer la longue transition entre la Normandie et les Pyrénées. On pourrait retrouver le même enchainement qu'en 2008, avec une arrivée à Châteauroux (7e étape) et une autre, le lendemain, à Super-Besse (répertoriée en deuxième catégorie), même si un doute subsiste à ce sujet. Le Tour prendra son temps dans le massif Central, en mettant ensuite le Cantal à l'honneur, via une étape à Saint-Flour (9e étape) qui rappellera de très bons souvenirs à Richard Virenque, lequel y avait signé l'ultime victoire de sa carrière sur le Tour en 2004.

Cette étape bouclera les huit premiers jours de course, avant la première journée de repos, le lundi 11 juillet, à Lioran. Trois jours plus tard, le 14, le peloton entrera dans les Pyrénées. Rien n'a véritablement filtré concernant les 10e (12 juillet) et 11e (13 juillet) étapes, mais il est plus que probable que soit organisé sur une de ces deux journées le premier contre-la-montre individuel. Où? Le site de Cap Découverte, célèbre depuis 2003 et l'écrasante victoire de Jan Ullrich dans un chrono caniculaire, avait été envisagé. Mais selon La Dépêche du Midi, Blaye-les-Mines et Lavaur seraient les villes départ et arrivée en ce 13 juillet. Vu la distance entre les deux cités (une cinquantaine de kilomètres), l'hypothèse d'un contre-la-montre apparait crédible. Il serait ainsi placé juste avant l'entrée dans les Pyrénées.

Ce fut longtemps un des secrets les mieux gardés. Difficile de deviner avec exactitude le programme pyrénéen. Seule certitude, après l'opulence de juillet dernier (4 étapes, dont 2 arrivées au sommet), le menu sera probablement un tout petit peu moins copieux l'année prochaine. Mais il sera loin d'être insignifiant. On table sur trois étapes. Reste à savoir s'il y aura une ou deux arrivées au sommet. Le dernier volet du triptyque pyrénéen, le 16 juillet, s'achèvera au Plateau de Beille. La veille, l'Aubisque pourrait être de la partie, avant une arrivée dans la vallée, à Lourdes. Le doute plane surtout sur l'étape du 14 juillet, pour l'entrée dans les Pyrénées. Persistante au début de l'été avant de perdre de sa force, la rumeur d'une arrivée à Luz-Ardiden a à nouveau gonflé ces derniers jours. Si tel était le cas, nous aurions donc deux arrivées en altitude classées Hors Catégorie dans les Pyrénées. De quoi promettre une sacrée bagarre. D'autant que l'arrivée à Luz-Ardiden serait précédée du Tourmalet de la Hourquette d'Ancizan, col inédit, offrant une pente de 10km à près de 8% de moyenne. Et si les Pyrénées volaient la vedette aux Alpes?