L'autre vainqueur

LANCE ARMSTRONG (4e à 22 secondes)

Si ce n'est pas un message adressé à la concurrence... 4e du prologue à 22 secondes de Fabian Cancellara, le Texan a été le meilleur de tous les candidats au maillot jaune samedi. Il est l'autre grand vainqueur du jour. C'est simple, il a livré son meilleur chrono depuis son retour à la compétition il y a un an et demi. Le leader de RadioShack paraissait en retrait dans ce domaine ces derniers mois, mais il s'est métamorphosé à Rotterdam. Il prend un petit avantage psychologique sur Contador et s'offre un gain de temps substantiel sur tous les autres. Impressionnant. Très impressionnant, même.

ALBERTO CONTADOR (6e à 27 secondes)

Il y a deux façons de voir le prologue d'Alberto Contador. D'un côté, tout le monde va souligner le fait qu'il a été dominé par Armstrong. Mais 5 secondes, ce n'est rien. Un détail, à condition qu'il évacue le côté psychologique de la chose. De l'autre, le madrilène a tout de même réussi une bonne opération. A l'exception (notable, donc) de son ancien "coéquipier" américain, le tenant du titre a pris du temps à tout le monde. Il ne doit pas être mécontent de compter déjà un pécule de 42 secondes sur Andy Schleck, son dauphin de 2009. Pas une journée de rêve, mais un bon samedi quand même.

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ROMAN KREUZIGER (20e à 38")

Plus à l'aise sur des chronos un peu plus longs, le Tchèque n'a pas à rougir de sa  20e place. Dans le rythme au pointage intermédiaire, Kreuziger a perdu davantage de temps sur la seconde moitié du prologue. Mais il se situe dans le bon wagon des favoris aujourd'hui puisqu'il a pris entre 15 et 20 secondes à Sastre, Menchov, Wiggins ou F.Schleck et déjà 30 secondes à Andy Schleck. On peut donc le considérer comme un des bénéficiaires de cette journée inaugurale, d'autant qu'il a fait beaucoup mieux que l'autre leader de Liquigas, Ivan Basso (voir ci-dessous).

CADEL EVANS (23e à 39")

A l'image du Tchèque, Cadel Evans a plutôt correctement négocié ce premier rendez-vous. Le champion du monde sur route a effacé le prologue en 10’39", un temps que beaucoup de favoris lui envient. Relégué à 39 secondes de Cancellara et à 17 secondes de Lance Armstrong, l'Australien peut néanmoins être satisfait : des candidats au podium sont bien derrière : Carlos Sastre est à 15 secondes, Ivan Basso à 16, Bradley Wiggins et Denis Menchov à 17, et Franck Schleck à 18.

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CARLOS SASTRE (70e à 54")

Carlos Sastre n’est pas un spécialiste de l’effort solitaire. Qu’il soit court ou long, à vrai dire. A Rotterdam, il a fait avec les moyens du bord. Comme d’habitude. Au km 4,2, l’Espagnol pointait déjà à 26 secondes de Fabian Cancellara. Au terme des 8,9 kilomètres de ce prologue, le chef de file de l’équipe Cervélo a concédé 54 secondes au Suisse, vainqueur du jour. Soit deux de moins que Bradley Wiggins et trois que Frank Schleck. Pas si mal finalement…

IVAN BASSO (72e à 55")

Depuis sa victoire dans le Giro, à la fin du mois de mai, Ivan Basso n'a disputé que le Championnat d'Italie le week-end dernier. Il s'attendait donc à être un peu rouillé en ce début de Tour. Il en a eu la confirmation samedi. Il s'en tire avec un résultat moyen, qui le situe dans la moyenne des favoris. Mais finir devant Menchov ou Wiggins, ce n'est pas une mauvaise opération, loin de là. L'important pour lui est de passer sans encombre les premiers jours. Le Varésan veut surtout arriver à 100% en troisième semaine.

DENIS MENCHOV (74e à 56")

Pour l'équipe Rabobank, qui jouait à domicile à Rotterdam, ce prologue constituait un rendez-vous important. Denis Menchov, leader de la formation néerlandaise, est passé totalement au travers. Un résultat qui n'augure rien de bon pour le Russe, déjà très décevant l'an passé sur le Tour (51e à Paris). Arrivé sur ce Tour sans grands repères, il n'a pas vraiment contribué à lever le doute sur ses capacités à jouer un rôle majeur en ce mois de juillet.

BRADLEY WIGGINS (77e à 56")

En choisissant de s'élancer beaucoup plus tôt que la plupart des favoris, Bradley Wiggins a tenté un pari. Il l'a perdu. Le Britannique espérait éviter la pluie, au lieu de quoi elle l'a accompagné pendant l'intégralité des 9 kilomètres du parcours. Considéré à juste titre comme un des grands favoris du jour, le leader du Team Sky a dégoupillé. Il se retrouve dans un "peloton" avec Sastre ou F.Schleck, bien moins bons rouleurs que lui. C'est un camouflet. Espérons pour lui que son Tour ne sera pas à l'image de son prologue.

FRANK SCHLECK (79e à 57")

Si on lui avait dit samedi matin qu'il terminerait à une petite seconde de Bradley Wiggins, Frank Schleck aurait sauté au plafond avant de signer des deux mains. Il a bien fini à une seconde du Britannique, mais plus en raison de la contre-performance de ce dernier que grâce à un grand numéro de sa part. Le Luxembourgeois a concédé 57 secondes à son camarade chez Saxo Bank, Fabian Cancellara. Sur cette distance, c'est l'addition qu'il pouvait attendre, compte tenu de la performance du Suisse. De tous les favoris, Frank Schleck est sans doute un des moins bons rouleurs. Il n'est donc pas si mal loti.

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ANDY SCHLECK (122e à 1'09")

Des favoris au podium à Paris, le Luxembourgeois est celui qui a été le moins performant du jour. C’est le grand perdant de ce prologue, avec le Britannique Bradley Wiggins. Pointé à 29 secondes de Cancellara au premier intermédiaire, le cadet des frères Schleck s’est écroulé lors des cinq derniers kilomètres. Sur la ligne, le deuxième du dernier Tour de France a rendu une minute et neuf secondes. Une journée à oublier… Sur sa messagerie twitter, Andy a tout résumé: "c'était vraiment un jour merdique".