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"Gagner le Tour"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 28/07/2011 à 17:38 GMT+2

Fort de son fabuleux Tour, Pierre Rolland, déjà lauréat d'un maillot distinctif et d'une étape, vise désormais la victoire à Paris, un jour... Le grimpeur d'Europcar estime par ailleurs que son leader, Thomas Voeckler, aurait pu ramener le maillot jaune. Vous pouvez relire notre chat.

rolland europcar

Crédit: Presse Sports

Pierre : Qu'est ce qui a changé dans ta vie en une semaine ?
Pierre ROLLAND: J'ai réalisé un de mes rêves et j'ai ramené un maillot distinctif. J'ai réalisé deux de mes rêves. Ça ne va pas changer ma vie ni ma façon d'être.
Glenn : Tu vas etre reconnu dans la rue désormais. La notoriété te fait peur?
P. R. : Je me suis baladé lundi sur les Champs, j'ai été reconnu. C'est plaisant mais il faut mettre des limites. Je ne suis pas encore aussi populaire que Voeckler ou Virenque. La pression des médias, je sais comment ça marche. Ça fait un bout de temps que je fais du vélo. J'ai un plan de carrière, je me tiens à ça.
Florian : Toi comme moi qui est originaire du Loiret, peux-tu me dire comment a tu fais pour avoir un tel coup de pédale surtout en montagne?
P. R. : Je passe pas beaucoup de temps à rouler chez moi. Je suis soit en course ou en stage. A la maison, je fais surtout du home trainer qui simule la montagne.
Menchov : Le déclic s'appelle-t-il Thomas Voeckler, maillot jaune source de motivation ?
P. R. : Oui et non. La première arrivée à Luz Ardiden, on est allé chercher des coureurs un par un. Le soir, j'ai compris que les gros étaient à ma portée. J'ai vu que je pouvais faire jeu égal avec eux. J'ai compris que je ne m'étais pas trompé dans ma préparation.
Jeanblet : Chapeau bas l'artiste. Je ne peux même pas imaginer les sacrifices que l'ont doit faire pour arriver à ce genre d'exploi. Justement, j'aimerais savoir quels sont ils ?.......
P. R. : Je fais des sacrifices onze mois dans l'année. Je ne voyais plus mes copains, je me suis beaucoup reposé. Je ne vivais pas comme un homme de 25 ans. Sur l'alimentation, j'ai fait beaucoup de sacrifice. Je mangeais rarement à ma faim. Je mange beaucoup d'aliments sans sucre, ce n'est pas spécialement bon. Il faut attention à tout. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas fait de restaurant...
Popi : Maintenant que tu as gagné à l'Alpe d'HUez, quel est otn rêve le plus fou ?
P. R. : Regagner une étape, faire d'autres exploits de ce genre. Le maillot à pois voire même le maillot jaune... Je ne me fixe pas de limites.
Tom-asse : Ne regrettes tu pas, de ne pas avoir accompagné Thomas, lors de son attaque au Telegraphe ?
P. R. : Il n'y avait que quelques coureurs qui pouvaient le suivre. Quand il est reparti, il a fait un gros effort. Je ne me suis pas affolé, j'étais avec Basso, Cunego et F.Schleck. Quand il s'est fait décroché, j'étais plus inquiet.
yannick d : A la fin de ce Tour, tu as dis que tu allais tout reprendre à zéro l'année prochaine. Peux-tu nous expliquer tes projets? Et la BMC, info ou intox?
P. R. : Tout reprendre à zéro, c'est de ne me pas planer sur mon petit nuage. Je n'ai rien d'acquis. Je veux me remettre en question. Je vais travailler le contre-la-montre. Colnago va travailler sur notre matériel pour le chrono. La BMC, c'est de l'intox. Je ne sais d'où c'est venu. J'avais déjà dit que j'aimerais bien rouler avec Evans. Je suis en contrat jusqu'en 2013 chez Europcar.
T'es tu laissé aller, avec une semaine de recul, à imaginer ce qu'aurait pu être ta 3ème semaine sans les minutes concédées ? Avec Thomas ça aurait fait un sacre duo pour la gagne, non ?
P. R. : C'est certain. Si on enlève mes 5 minutes concédés lors de la première semaine voire même celles perdues lors de la descente de Pinerolo. C'est comme cela. J'ai pas pris de risque, je ne voulais absolument pas chuter. C'était un choix à faire.
Pierre lors des étapes de montagne vous me sembliez facile, mais étiez vous à bloc ?
P. R. : Ça fait partie du travail de concentration, de respiration : j'avais le visage décontracté. Mais ca piquait dans les jambes !
Quel va être votre programme pour la fin de saison ? Après ces trois semaines intensives, il ne doit pas être facile de retourner à l'entrainement mais avec vos beaux résultats et tout cet engouement autour de vous, allez-vous modifier votre programme ?
P. R. : J'ai fini le Tour en très bonne santé. C'est plus facile, je ne me sens pas cramé. Je vais faire beaucoup de critériums pour que l'aventure du Tour continue et exhiber mon maillot blanc. Ma reprise officielle, ce sera le Tour de l'Ain. Le GP de Plouay, je ferai aussi Québec et Montréal.
Viva : Est ce que tu penses travailler le contre-la-montre ?
P. R. : Avant, je faisais de bon chrono étant jeune. Le chrono de Grenoble m'a réconforté. Dans quelques mois, on aura du matériel nouveau. C'est devenu impressionnant ce matériel, ça peut faire la différence.
Tony : Penses-tu remporter le Tour de France un jour ?
P. R. : J'aimerais bien, c'est certain. J'ai gagné une étape, ramené un maillot. La prochaine étape, c'est de remporter le Tour. Est-ce que j'en suis capable ? C'est trop tôt pour le dire.
Irene : Tu peux gagner le maillot à pois, tu es un très grand grimpeur, merci.
P. R. : Oui mais tout dépendra du barème. Cette année, il n'a pas franchement été disputé par les baroudeurs. Un mec comme Roy ou Vanendert auraient pu le jouer. Pas Sanchez qui a simplement fait deux énormes montées. Ca lui a suffi. Ce barème me convient davantage qu'aux baroudeurs. Mais je préfère qu'il récompense les mecs qui partent dans des échappées, qui ont de l'audace. Mon objectif reste le classement général.
Guest : Vas-tu tu changer de comportement sur les grands tours et être un coureur comme Contador, Schleck, ou vas-tu continuer à jouer les étapes ?

P. R. : Mon statut va un peu évoluer. L'an prochain, je ferai la même préparation. Le Tour, ça parait simple mais il y a beaucoup de chose à prendre en compte. Le général, c'est très dur. Il faut toujours être là et ne JAMAIS avoir de souci. C'est très usant.
Te sentais-tu capable de suivre Andy Schleck dans l'étape du Galibier ?
P. R. : Quand il a attaqué, j'aurais pu le suivre. On lui a repris du temps à la fin, j'aurais peut-être pu le suivre. Peut-être que oui. J'avais un autre objectif ce jour là : défendre le maillot de Thomas. Il n'a pas attaqué à bloc, j'étais étonné que personne ne le suive.
Mollema : Nous avons tous vu tes qualité de grimpeur, néanmoins tu sembles préférer monter au train plutôt que les accélérations et changements de rythme. Est-ce le cas?
P. R. : Oui, je préfère monter au train. Je suis plus grand qu'un Contador et j'ai beaucoup moins de tonicité et de souplesse que lui. Je ne suis pas un pur grimpeur. Je grimpe avec ma puissance. Contador est quelqu'un de très orgueilleux, je ne m'attendais pas à ce qu'il attaque si tôt dans la journée vendredi dernier. C'est beau ce qu'il a fait.
Thomas : Tu souhaites gagner le Tour et c'est normal, mais l'année prochaine si tu es encore chez Europcar ce sera toujours thomas le leader et tu ne pourras pas forcément faire ce que tu veux !
P. R. : Dans une équipe, c'est certain qu'il ne peut y avoir neuf leaders qui ont une ambition personnelle au départ. Il faut des équipiers. Thomas et moi dans la même équipe, ça ne pose pas de problèmes. On l'a montré cette année non ?
Manon : Grâce aux performances de tout le team cette année et plus particulièrement sur ce Tour , un retour en 1ere division est-il envisageable? Merci
P. R. : Il y a énormément de classements à prendre en compte. Je ne sais pas trop où on se situe. S'il faut passer par un recrutement pour acheter un coureur qui ramènera des points, Jean-René le fera peut-être. Ce classement est bizarre : les équipiers roulent toute l'année pour un leader. Et ensuite, si le leader part de l'équipe, il retire tous les points à l'équipe. Un guerrier qui fait des échappées à la Jacky Durand ne vaut plus rien. C'est dommage.
En cas de remontée en 1ere division, le Giro ne pourrait il pas être un bel objectif pour toi? Ou tu ne rêves pour le moment que du Tour de France?
P. R. : Le Giro me fait envie. Mais on ne peut pas tout faire. On a vu que Contador était complètement à plat après son Giro. Si un jour, le parcours du Tour ne convient pas, s'il part du Qatar avec des étapes là-bas, pourquoi pas. Mais je préfère toujours faire le Tour.
Yves : Quel est le coureur qui t'a le plus impressionné dans le peloton?
P. R. : Evans ! Il a pris la course en main quand il le fallait. A la télévision, il n'est pas impressionnant mais en course... Je savais qu'il allait gagner le chrono. Surtout qu'il n'a pas eu beaucoup d'équipier en montagne.
Adrien : Est-ce que vous vous sentez bien dans cette équipe
P. R. : Oui, très bien. On évolue dans une superbe ambiance. Que ce soit avec les coureurs ou avec le staff. L'espace nutrition est un vrai plus. Tout est fait pour qu'on soit en bonne santé. Moi, j'adore.
Pableau : Ce que t'a dit Sanchez à la fin de l'étape de l'Alpe, que tu gagnes avec classe, étaient-ce des félicitations ou des critiques?
P. R. : Il m'a félicité à l'arrivée. C'est un grand coureur, il a très bien compris mon intérêt. Il ne m'a demandé qu'un seul relais, j'ai dit non. On avait des intérêts différents, voilà tout.
Charly : Quelle est ton idole cycliste ?
P. R. : C'étaient Virenque, Jalabert et Jacky Durand. Virenque, c'était la montagne et le panache. J'aimais le voir à l'attaque devant.
Yannick tarbes : Feras-tu la Vuelta? Encore bravo.
P. R. : Non, Europcar n'est pas invité.
fel20 : Est-ce que tu pense que Voeckler aurait pu gagné le tour ?
P. R. : Oui, il aurait pu. Si BMC ne roule pas le jour où il est devant. Si Contador ne se déchaine pas au Télégraphe.
Gaëtan : J'aimerais savoir si le fait que tu n'aimes pas frotter dans le peloton t'empecheras de figurer à l'avant ?
P. R. : A la fin du Tour, ça allait mieux. La première semaine, c'est très dangereux. Une grosse tête tombait par jour. Je fais tellement de sacrifice pour arriver sur le Tour, ça m'ennuie de prendre des risques. Il faut une équipe complètement dévouée à ma cause pour mettre la tête dans le vent. Comme Yohann Gène a fait pour Thomas. Il faut que je m'habitue à courir devant.
Max : Que penses-tu des jeunes Français comme toi sur ce tour ?
P. R. : Des coureurs français sont sortis de l'ombre, ça fait plaisir. C'est bien d'être à ce niveau là. Beaucoup de Français ont joué le général, ça change ! On prend davantage confiance en nous. On n'a plus peur des gros leaders.
Dylan : Penses-tu qu'un Contador, avec tous ces moyen sur ce tour aurait largement dominé ? (vu son tour d'italie, ou il était d'une facilité déconcertante)
P. R. : Oui. Sur le Giro, il était impressionnant. Il a connu des chutes, il n'est pas habitué à tout cela, avoir du retard avec la montagne. Il a dû gérer une situation nouvelle. Mais sur les grands Tours, c'est le meilleur coureur du monde. Ça fait du bien de le voir perdre.
Que penses tu d'un éventuel départ au Qatar en 2016? Comme moi, ne trouves tu pas cette idée scandaleuse sachant qu'énormément de départements français se battent pour obtenir le tour?
P. R. : Je préfère ne pas trop sortir des frontières. Pour nous, ce n'est pas terrible en terme de transfert. Le Qatar n'a pas de limite. S'ils veulent le départ du Tour, ils l'auront.
bob : Mark Cavendish il fait le même sport que vous ou pas ;) ?
P. R. : Je ne crois pas. Je ne vais jamais l'embêter. Lui, non plus. On se croise de temps en temps mais pas plus.
Julien45 : Quand roulera tu dans le loiret???
P. R. : Dans 15 jours, quand j'aurai terminé la tournée de critériums.
Rom : Salut! Pour moi tu es vraiment un futur grand champion de grands tours. Mais les classiques ou courses d'un jour, ça ne t'intéresse pas?
P. R. : Si. Mais les classiques pour mon gabarit, il n'y a que trois : Liège-Bastogne-Liège, l'Amstel et le Tour de Lombardie. Ça me fait rêver. C'est comme gagner une étape du Tour. Ce sont des monuments.
Grégory : On a souvent parlé de Baroudeurs pour l'équipe Europcar, mais avec tes qualités, la force deThomas dans les Pyrénées, Anthony ancien maillot à pois et Christopher Kern, Europcar ne serait pas une équipe de grimpeurs???
P. R. : Avant, on était une équipe de baroudeurs qui se lançait tous les jours dans les échappées. L'équipe a évolué, mûri. Avec Thomas, on a changé de registre. Ce n'est plus qu'une équipe de baroudeurs, c'est certain.
Mathieu : Quel grand leader a été le plus sympathique avec toi?
P. R. : Ivan Basso. Il est venu plusieurs fois me parler, me féliciter pour mes performances. Il est très sincère.
Yann : Quel a été ton sentiment de lâcher les deux meilleurs grimpeurs du monde dans la montée mythique de l'Alpe d'Huez?
P. R. : J'ai eu un peu de mal. J'ai attendu les deux derniers kilomètres. Quand on est revenu sur Contador, j'ai attaqué tout de suite. Cela parait long le moment où j'attaque, c'était court et très intense. Quand je l'ai vu se rasseoir, j'ai compris que j'avais gagné. Sur le coup, on ne réalise pas. Contador, ce n'est pas n'importe qui mais je n'ai réalisais qu'une fois la ligne franchie.
Jean : A quel grand coureur encore en activité aimerais-tu ressembler?
P. R. : Ivan Basso. On fait la même taille, on a un peu le même gabarit. Avant ses soucis de dopage, c'est lui que j'admirais le plus. Je m'imaginais dans sa peau.
anne-sophie carton : Qui gagnera le prochain tour ? Contador, shleck ou.....toi?
P. R. : J'espère moi mais ça va être franchement compliqué. On ne connait même pas le parcours donc c'est difficile. Mais pourquoi pas moi ?
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