Cofidis dans la tourmente

Le jour de repos porte mal son nom pour les coureurs du Tour de France. Surtout pour l'équipe de Cofidis : mardi matin, un de ses coureurs de cette équipe a été interpellé à Bourg-en-Bresse, a-t-on appris auprès du parquet de Marseille, suite à une descente de police effectuée le matin même, dans un hôtel qui héberge la formation tricolore. Le procureur de Marseille a confirmé qu'il s'agit de Rémy di Grégorio. Le Français, visé par les gendarmes de la section de recherche de Marseille et de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP), serait suspecté de dopage depuis un an alors qu'il était encore sous les couleurs d'Astana, plus précisément dans le cadre de trafic de produits dopants en bande organisée.

En parallèle de la descente de mardi matin, deux hommes ont été placés en garde à vue à Marseille. Ils sont soupçonnés d'être "en relation" avec le coureur interpellé, selon le parquet. Ce dossier instruit par une juge d'instruction du pôle santé de Marseille, Annaïck Le Goff, qui concerne "une présomption de dopage", "a été ouvert l'an dernier", lorsque le coureur étant encore chez l'équipe Astana, et "connaît une actualité ces jours-ci" dans le cadre du Tour de France.

C'est la deuxième fois en cinq ans que Cofidis voit un de ses coureurs visés par la justice. En 2007, Cristian Moreni a été contrôlé positif à la testostérone lors de la 11e étape du Tour entre Marseille et Montpellier. L'équipe française s'était ensuite retirée de la compétition. Peu après la révélation de cette information, la formation française a annoncé qu'elle tiendrait une conférence de presse à 16 heures dans un hôtel de Mâcon dont le nom sera communiqué ultérieurement.

Cofidis a immédiatement suspendu à titre provisoire son coureur, qui devrait être exclu de la Grande Boucle dans peu de temps. "Nous venons d'apprendre qu'un de nos coureurs, engagé sur le Tour de France, aurait tenté de recourir à l'usage de substances dopantes pour améliorer ses performances. Nous ne disposons à l'heure actuelle que de très peu d'informations concernant les faits qui se seraient déroulés", a poursuivi dans un communiqué Cofidis. "Néanmoins, les soupçons qui pèsent sur le coureur mis en cause, Rémy di Grégorio, nous amènent à appliquer de manière stricte et immédiate les sanctions en vigueur dans notre équipe concernant la violation des règles d'éthique."

"Rémy di Grégorio est donc suspendu, dès à présent, à titre conservatoire, dans l'attente de plus amples informations concernant la réalité des faits qui lui sont reprochés", a déclaré l'équipe."Si ces faits sont établis, il sera licencié sur le champ comme le prévoient les termes de son contrat et la politique d'éthique de l'équipe.Nous considérons malgré tout que ce cas isolé ne doit pas remettre en cause la participation de l'équipe au Tour de France et pénaliser ceux qui n'ont rien à se reprocher. L'équipe se présentera donc au départ demain (mercredi) matin", a ajouté Cofidis en rappelant avoir "mis en place depuis de nombreuses années une politique exemplaire de lutte contre le dopage, bien au-delà de ce qu'impose la réglementation internationale dans ce domaine".

Adhérente au MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible), l'équipe a instauré des contrôles supplémentaires inopinés et mené des actions de prévention. "Nous constatons aujourd'hui que ces actions ne nous prémunissent pas contre les agissements isolés d'individus sans scrupules qui ternissent l'image du sponsor et salissent celle de tous les autres coureurs de l'équipe", conclut Cofidis en ajoutant "toutes les mesures en vigueur seront non seulement maintenues mais aussi renforcées dans les jours qui viennent".