Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Tour de France : l'incident du bus de la formation Orica crée la polémique au sein du peloton

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 29/06/2013 à 23:38 GMT+2

La folle histoire du bus Orica, coincé au portique de la ligne d'arrivée de la première étape, a créé un vent de panique au sein du peloton, des directeurs sportifs et de l'organisation du Tour dans le final de la première étape. Que s'est-il réellement passé ? Explications.

Riders and their bicycles fill the road after a fall in the last 5 kilometers of the 213 km first stage of the centenary Tour de France (Reuters)

Crédit: Eurosport

Comment le final a-t-il été géré par l'organisation ?
Pour s'être un peu trop avancé, un bus de la formation Orica-GreenEdge s'est retrouvé bloqué, samedi, sur la ligne d'arrivée du Tour de France et provoqué un chaos inédit dans le final de la première étape gagnée à Bastia par l'Allemand Marcel Kittel (Argos-Shimano), premier maillot jaune de cette 100e édition. Encastré dans le portique d'arrivée, le véhicule de l'équipe australienne, trop haut pour passer, est resté immobilisé alors que la course entrait dans sa phase décisive.
Un "plan B" a été mis en place avec une arrivée fixée aux trois kilomètres, un endroit où le système de chronométrage est installé afin de prendre les temps en cas d'incident sur la partie finale. Avant de revenir au schéma initial, dès lors que le bus avait pu être désincarcéré. Le peloton, lancé à près de 60 km/h vers la mer Thyrénienne, approchait alors des cinq derniers kilomètres. La volte-face a alimenté la polémique sitôt la ligne franchie, dans la tension provoquée par plusieurs chutes qui se sont produites dans le final comme souvent dans les premières étapes du Tour.
La principale est survenue à l'entrée de Bastia, à six kilomètres de la ligne. Elle a retardé plusieurs sprinteurs, entre autres le Britannique Mark Cavendish (Omega-Pharma) et l'Allemand Andre Greipel (Lotto-Belisol), mis hors jeu du sprint. Mais elle a surtout jeté à terre l'un des favoris, l'Espagnol Alberto Contador (Saxo-Tinkoff), touché à l'épaule gauche, et le champion du monde du contre-la-montre, l'Allemand Tony Martin (Omega-Pharma), qui n'a finalement aucune fracture mais n'est pas encore certain de repartir dimanche. "Ce chaos aurait pu être évité s'ils (la direction) avaient immédiatement opté pour une neutralisation de la course quand ils ont appris qu'un bus bloquait la ligne d'arrivée", a estimé Marc Coucke, le patron d'Omega Pharma. Autant dire, dans cette hypothèse, une étape sans vainqueur.
Comment le bus a-t-il pu se retrouver immobilisé à un endroit aussi sensible ?
"Les bus d'équipes ont le droit de franchir la ligne", a expliqué Jean-Louis Pagès, responsable des sites d'arrivées. Le chauffeur, qui s'était égaré en route, a reçu le feu vert pour rejoindre le parking où stationnent ces luxueux et encombrants véhicules, chargés d'accueillir et de transporter les coureurs avant et après l'étape. "Mais il devait s'arrêter avant la ligne et demander l'autorisation de passer. La hauteur du portique (4,20 m) est modulable et elle avait été abaissée après le passage de ses collègues", selon les précisions de Jean-Louis Pagès.
Le bus, coincé dans le portique, dont il a endommagé des éléments importants (pour le chronométrage notamment), n'a pu être dégagé immédiatement. De longues minutes ont été nécessaires pour procéder à l'opération (pneus dégonflés, suspension abaissée) et lui permettre de faire marche arrière afin d'être orienté, une centaine de mètres avant l'arrivée, sur une dérivation improvisée. L'épisode a rappelé à tous la complexité de l'organisation du Tour de France, dépendante du moindre maillon faible.
Quelles conséquences sportives ?
picture

Tour de France Etape 1 Bus Orica 5 IMAGES

Crédit: AFP

L'ensemble des coureurs a été classé dans le même temps. "Nous l'avons annoncé aux responsables d'équipes quand nous avons fait part du changement d'arrivée", a précisé le directeur de course, Jean-François Pescheux, en accord avec le président du jury. En résumant la position des responsables d'une formule: "A situation exceptionnelle décision exceptionnelle."
Si le bilan comptable est nul, les dégâts sont déjà conséquents. Alberto Contador, désigné parmi les favoris à la victoire finale, est apparu soucieux, lui qui avait déjà chuté dans le final de la première étape du Tour 2011 lors de sa dernière apparition sur la Grande Boucle. "Une chute laisse des ecchymoses. C'est le lendemain surtout qu'on ressent la douleur", a rappelé son directeur sportif Philippe Mauduit. Dans les différentes équipes, l'heure était samedi soir au recensement des (petits ou grands) malheurs. Sauf dans le camp de la formation Argos, euphorique après le succès de Kittel.
Quelles réactions des acteurs du Tour de France ?
Les réactions ont été vives du côté des coureurs et des directeurs sportifs. Certaines tempérées, d'autres moins comme celle de Marc Madiot, le manager général de la formation FDJ.fr. "Qu'on nous dise qu'on avance l'arrivée de trois kilomètres, pas de problème, on a l'oreillette, on le dit aux coureurs, on prend nos dispositions. Mais qu'on ne change pas d'avis ensuite deux kilomètres plus loin ! C'est quoi ça ? C'est ridicule ! Les coureurs sont des pros, c'est leur boulot. Ils prennent des risques pour emmener le sprint aux trois bornes mais ensuite on ne change pas d'avis comme ça ! Quand nous, coureurs et équipes, on fait une connerie, on nous met des amendes. Le président du jury des commissaires en a fait une grosse ! C'est le président du jury qui est le patron de la course, ce n'est pas l'organisation. Le président du jury espagnol, c'est n'importe quoi ! Il n'a pas été à la hauteur", s'est emporté le manager de la FDJ.
Philippe Mauduit, le directeur sportif de la formation Saxo-Tinkoff, ne veut pas blâmer les responsables de la course. "Ce n'est pas la faute du Tour, c'est la faute d'un gugusse qui ne connaît pas la hauteur de son bus", estime-t-il, en affirmant que le choix des organisateurs de classer tout le monde dans le même temps était "une sage décision". "Ils ont pris les décisions qu'ils pouvaient prendre avec les informations qu'ils avaient, ils sont aussi dans la voiture, ils ont une course à gérer avec un peloton de furieux qui roule à 70 km/h. Le mec a deux secondes pour prendre une décision. Il prend la bonne ou la mauvaise. Ce n'est pas évident. Avec des si..."

Du côté des coureurs, malgré oreillette, l'information semble être mal passée voire pas du tout. "Je n'ai pas entendu parler d'une arrivée avancée", a précisé Nacer Bouhanni, le sprinter de la FDJ.fr. "Moi, je n'étais même pas au courant que ça avait été remis à l'arrivée (prévue)", a ajouté son équipier Jérémy Roy. Du côté de Marcel Kittel (Argos-Shiamno), le vainqueur de la première étape, c'était la surprise. "Je n'étais pas au courant pour cette histoire de bus, vous me l'apprenez".

Voir le tweet d'Alberto Contador
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité