Dumoulin : "Si Froome fait un numéro comme au Finestre, il n'y aura rien à faire"

Tom Dumoulin, jusqu'à preuve du contraire, est le principal antidote à l'infernale machine Sky. Malgré Primoz Roglic, malgré Romain Bardet, le Néerlandais est à ce jour le mieux placé pour contrecarrer les plans de la formation britannique. Troisième du classement général, à 1'50" du maillot jaune Geraint Thomas, mais à seulement 11 petites secondes de Chris Froome, le vainqueur du Giro 2017 peut toujours croire à sa première victoire sur le Tour. De loin sa prestation la plus satisfaisante pour l'instant sur la Grande Boucle.

Mais depuis sa dernière apparition sur le Tour en 2016, Dumoulin a changé de dimension. Vainqueur du Giro en 2017, et dauphin de Froome sur ce même Tour d'Italie au printemps dernier, il nourrit de vraies ambitions désormais. "Je me sens bien, a-t-il confié dimanche soir. Je suis content d'être arrivé à la journée de repos. Je suis fatigué, j'en ai besoin. Mais j'espère que je ne suis pas plus fatigué que les autres."

Fatigue compréhensible, surtout pour un coureur qui doit enchainer Giro et Tour. Pourtant, le Néerlandais de l'équipe Sunweb se sent plus fort qu'au mois de mai de l'autre côté des Alpes. "Je suis un peu meilleur que sur le Giro, je pense, souffle-t-il. Je grimpe un petit peu mieux. Alors j'ai confiance."

Mais il l'admet, il ne détient pas forcément le destin de ce Tour entre ses mains : "si Froome fait un numéro dans la dernière semaine comme au Finestre sur le Giro, il n'y aura rien à faire", estime-t-il. Tom Dumoulin fait référence à l'incroyable numéro du Britannique, parti seul à 80 kilomètres de l'arrivée pour s'emparer du maillot rose à 48 heures de l'arrivée.

Pour l'heure, Dumoulin a presque toujours réussi à suivre les duettistes de chez Sky, à l'image de l'étape de samedi à Mende, où les trois hommes forts du tour sont arrivés ensemble. Une scène qui pourrait se reproduire dans les prochains jours. "Nous sommes à peu près au même niveau jusqu'ici", juge l'intéressé. Chez Sunweb, en tout cas, la satisfaction est de mise. "Pour l'heure, nous sommes exactement où nous espérions être, assure le directeur sportif Arthur Van Dongen. Tom est bien, il est dans une bonne position."

D'autant que les cols Pyrénées comme le Tourmalet, l'Aubisque ou le Portillon correspondent en général mieux que ceux des Alpes à des coureurs au profil de Tom Dumoulin. A l'image d'un Jan Ullrich jadis, qui était plus à l'aise dans les Pyrénées, aux cols souvent plus "roulants".

"A Mende, c'était dur pour moi, avoue-t-il. Je ne suis pas étonné d'avoir vu Roglic aussi fort. Il aime les pourcentages comme ça, il l'avait montré sur Tirreno notamment. Mais dans les Pyrénées, j'espère que ce sera un effort plus aérobique, qui me conviendra mieux."

S'il ne perd pas le Tour dans les Pyrénées, Tom Dumoulin peut ensuite espérer le remporter dans le dernier contre-la-montre, samedi prochain. Lui, le meilleur rouleur de la planète, est capable de damer le pion à tout le monde sur ce terrain, même face aux Sky. Mais il ne veut pas y penser pour le moment. "Le contre-la-montre, c'est encore loin, tempère le Batave. D'abord, on va se concentrer sur les Pyrénées." Mais d'abord, un repos bien mérité.