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Les débats du Tour : Quelle équipe passe à côté de sa Grande Boucle ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 23/07/2018 à 10:41 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Chaque jour, trois questions sont posées à quatre membres de la rédaction. Chacun donne son point de vue et vous invite à prendre part à la discussion. Au menu : la 15e étape, le maillot jaune au sortir des Pyrénées et l'équipe qui déçoit le plus.

Le peloton du Tour de France 2018 lors de la 6e étape

Crédit: Getty Images

Cette 15e étape était-elle la plus décevante ?

Julien Chesnais
Oui. Col de 1re catégorie à 40 kilomètres de l'arrivée, descente technique, vent de côté dans le final, veille de jour de repos… cette 15e étape ne manquait pas de raisons d'espérer une belle empoignade. Mais au lieu de frapper un grand coup dans la fourmilière Sky, les rivaux de Froome et Thomas se sont gentiment rangés derrière le train blanc des Britanniques. Seul Bardet a semblé vouloir tenter un petit quelque chose dans la descente du Pic de Nore avant de passer tout près d'une chute qui l'a aussitôt calmé.
Cette 15e étape est donc probablement la plus décevante étant donné les attentes qu'elle générait. Pour aller plus loin, elle traduit même une forme de résignation chez les adversaires de la Sky. Le meilleur exemple est la Movistar. La formation espagnole a placé trois hommes dans l'échappée du jour. Intéressant sur le papier. Sauf que ce n'était pas pour proposer un éventuel point d'appui à Landa ou Quintana. Juste pour jouer la victoire d'étape. Movistar a réorienté ses objectifs. Elle ne croit plus en la victoire finale. Et c'est l'un des enseignements principaux de la journée.
Laurent Vergne
Ce n'était pas forcément la plus ennuyeuse de cette édition 2018. L'étape de Chartres mérite sans doute la palme, même si celle de Valence, vendredi, n'était pas mal non plus. En revanche, ce 15e acte est peut-être le plus décevant si l'on prend en compte le contexte. Chartes ? C'était couru d'avance. Valence ? Nous étions au lendemain de l'Alpe d'Huez, à la sortie des Alpes. Dimanche, en revanche, nous aurions pu espérer voir davantage de mouvement. Je ne parle pas là de la lutte pour le gain de l'étape mais des principales têtes d'affiche du peloton.
Seul Dan Martin, 10e du général, a tenté quelque chose. Mais il a été trop seul. Les Movistar, avec trois coureurs dans le Top 11, auraient pu essayer. Le Pic de Nore était certes loin, sans doute trop, de l'arrivée, mais c'était tout de même un terrain propice au moins pour pointer le nez. Surtout à la veille de la deuxième journée de repos ? Où était le risque ? Pour renverser la table, surtout face aux Sky, il faut aussi être capable de surprendre. Ce n'est pas en attaquant sous la flamme rouge à l'Aubisque que les Britanniques pourront être secoués...
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Les efforts de Majka et Martin, l'autorité de Cort Nielsen : les moments-clés de la 15e étape

Qui sera en jaune avant le chrono décisif ?

François-Xavier Rallet
Je ne vais pas me mouiller beaucoup. Au sortir des Pyrénées, je ne vois pas un autre coureur que Geraint Thomas ou Chris Froome sur la première place du classement général. D'ailleurs, je ne vois pas un autre vainqueur sur les Champs-Elysées qu'un membre du Team Sky. Et comme évoqué plus tôt sur ce Tour, Chris Froome reste mon favori à sa propre succession. Mais pour revenir à notre question initiale, Thomas ne cesse de conforter sa première place. La surprise n'a plus lieu d'être.
Mais il reste cette fameuse épée de Damoclès au-dessus de sa tête : la troisième semaine. Il peut tout à fait concéder du temps lors des étapes pyrénéennes mais je ne le vois pas s'écrouler comme dans le passé. Quant à Froome, il est dans les clous pour l'instant. En embuscade. Mais quand il faudra tenter de renverser son équipier, il n'hésitera pas. Et il aura intérêt à le faire car si Dumoulin me paraît intouchable sur le chrono, Thomas ne devrait pas concéder beaucoup de temps à l'Anglais sur la route d'Espelette.
Laurent Vergne
Geraint Thomas. Oui, il n'a jamais joué le général dans une troisième semaine de grand tour. Oui, il est le moins expérimenté par rapport à Froome et Dumoulin. Mais pour l'instant, des trois, il est celui qui m'a fait la meilleure impression. Y compris sur des étapes a priori peu significatives, comme celle de Mende samedi. Je n'oublie pas Roglic et Bardet, mais ils sont un peu plus loin et j'ai du mal à imaginer que le leader du classement général au soir de la dernière étape de montagne ne soit pas un des trois membres du podium actuel.
Avec plus d'une minute trente de marge sur son "leader" Froome et près de deux minutes sur Dumoulin, Thomas est dans une position, sinon idéale, en tout cas confortable. Il peut coincer, mais je ne le vois pas s'écrouler dans les Pyrénées. A ce stade, ce serait pour moi une surprise. Il a donc les moyens de garder la main. Tout pourrait alors se jouer lors de l'ultime contre-la-montre, et, vu sa difficulté, l'état de fraicheur pèsera de tout son poids. Or, rappelons que nous avons quatre excellents rouleurs aux quatre premières places du classement général à l'aube de cette deuxième journée de repos.

Quelle équipe passe à côté de son Tour ?

François-Xavier Rallet
Il y en a quelques-unes. Mais si je devais en retenir, je dirais Katusha. D'ailleurs, on a plus parlé des déboires et de l'attitude de Marcel Kittel que des performances du sprinteur allemand aux 14 bouquets sur le Tour, dont cinq lors de la dernière édition. Mal en point, l'équipe suissesse, qui a déploré trois abandons déjà (Kiserlovski, Martin et Zabel) et une mise hors-délais (Kittel), ne compte plus que quatre éléments en course et si on se penche sur les résultats, elle n'affiche qu'un seul podium (la 3e place de Kittel lors de la 1re étape à Fontenay-le-Comte) et une 5e place (Kittel lors de la 4e étape à Sarzeau).
Au classement général, Ilnur Zakarin ne pèse pas et ne joue jamais avec les meilleurs quand ceux-là animent l'épreuve. Le Russe, qui n'a pas fait mieux que 15e sur une étape (11e et 12e) pointe à la 13e place à 10'"01 du maillot jaune. Bref, pour faire court, pour Katusha, ce Tour est un véritable cauchemar.
Julien Chesnais
Entre Lotto-Soudal et Katusha-Alpecin, mon cœur balance. Mais je prends la formation belge. Avant la dernière ligne droite de ce Tour, elle n'a toujours aucune victoire en compteur. Certes 14 équipes sur 22 sont au total dans ce cas. Mais poursuivons. Son meilleur résultat est la 3e place à Sarzeau de Greipel, auteur des trois autres seuls top 10 de son équipe (4e et 2 fois 8e). L'Allemand, dont le départ de l'équipe a d'ailleurs été officialisé ce dimanche, ne remportera pas un 12e succès sur le Tour puisqu'il a abandonné dans la meurtrière étape de l'Alpe d'Huez.
Le collectif de Marc Sergeant n'a pas vraiment d'alternative depuis le retrait de son gorille. Et elle n'a plus que quatre coureurs en lice, une hécatombe que seule la Katusha déplore aussi. Peut-elle sauver son Tour ? Tiejs Benoot, l'autre tête d'affiche, a abandonné sur chute en première semaine. Vanendert, Marczynski et De Buuyst sont transparents depuis le départ. Reste De Gendt, échappé tous les jours ou presque en ce moment. Mais la dernière semaine semble assez peu propice aux baroudeurs… Sauf miracle, Lotto-Soudal devrait rentrer fanni, comme l'an dernier, alors qu'elle avait toujours décroché un succès entre 2012 et 2016.
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