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Les débats du Tour : Après neuf jours de course, quel favori est en pole ?

François-Xavier Rallet

Mis à jour 16/07/2018 à 11:09 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Chaque jour, trois questions sont posées à deux membres de la rédaction. Chacun donne son point de vue et vous invite à prendre part à la discussion. Ce dimanche, il est question du Team Sky et de la Movistar.

Nairo Quintana (Movistar)

Crédit: Getty Images

Geraint Thomas a-t-il laissé passer sa chance ?

François-Xavier Rallet
Ici-même, il y a quelques jours, nous avions posé la question sur le leadership chez Sky, entre Geraint Thomas et Chris Froome. Le début du Tour du Gallois laissait penser que le vainqueur du Dauphiné 2018 avait de réelles chances de concurrencer le quadruple vainqueur de l'épreuve au sein même de leur formation. Après neuf jours de course, et surtout après l'étape des pavés, Thomas a manqué une belle occasion, à mes yeux, de semer le doute dans la tête de Dave Brailsford.
Ce tracé dans le nord de la France devait lui permettre de prendre de l'avance sur Froome. C'est raté. Et ce dimanche soir, l'écart entre les deux coureurs reste le même : 59 secondes. Même s'il s'est fait une belle frayeur à 45 bornes de l'arrivée, l'Anglais a été impressionnant entre Arras et Roubaix. Ce vrai test a été passé avec mention et, si les jambes ont l'air de bien tourner, il a dû aussi lui faire beaucoup de bien dans la tête.
Jean-Baptiste Duluc
Avant l’étape, le Gallois avait déjà près d’une minute d’avance sur son leader théorique, Christopher Froome. Plus habile sur les pavés (7e de Paris-Roubaix 2014) que le Britannique, il avait une occasion rêvée de creuser l’écart sur son aîné pour revendiquer le statut de leader pour la suite du Tour de France. D’autant plus que Froome est allé au tapis ce dimanche, à l’entrée du secteur de Mons-en-Pévèle (45km).
Mais le Britannique est revenu au contact des autres favoris et s’en est sorti indemne. Du coup, avec "seulement" 59" de retard sur Thomas, son leadership chez Sky ne fait, selon moi, plus vraiment de doute. Le crédit du quadruple vainqueur du Tour, tenant des trois Grands Tours, est tout de même trop important pour qu’il en soit autrement.
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La Movistar a-t-elle enfin choisi son leader ?

François-Xavier Rallet
C'est compliqué à dire. La Movistar fait tout pour retarder cette prise de décision. Et si Landa a perdu sept secondes sur Valverde et Quintana ce dimanche, il ne reste qu'à 11 secondes du premier nommé. Autant dire des poussières. Toujours aussi retardé, Nairo Quintana (21e à 1'29" de Valverde) a été très bon ce dimanche et semble monter en puissance. Faut-il rappeler le rapport du Colombien avec les troisièmes semaines ? S'il est constamment présenté, à juste titre, comme le favori le moins bien classé depuis le début du Tour, le Colombien de poche reste en embuscade. Son débours n'a rien d'irrémédiable.
Jean-Baptiste Duluc
Avant le Tour, la Movistar avait annoncé qu’elle attendrait le premier jour de repos pour désigner son leader, en fonction des faits de course. Après neuf étapes, la voilà obligé de choisir entre Valverde, Landa et Quintana. Le premier a l’avantage d’être le mieux placé (5e, + 1’31"), le troisième d’avoir les meilleurs états de service sur le Tour (2e en 2013, 2015, 3e en 2016) et le second d’être le moins surveillé.
Mais je serais très surpris que la Movistar ne se mette pas désormais au service de Quintana. Le Colombien est le seul avec Bardet à voir déjà inquiété Froome sur le Tour et le seul à l’avoir déjà battu en Grand Tour, à l’occasion de la Vuelta 2016. Malchanceux le premier jour, Quintana démontre depuis de très bonnes jambes, restant toujours très attentif et étant même impressionnant sur les pavés. Si on lui avait proposé avant le départ d’être à 1’10’’ de Froome ce dimanche soir, il aurait signé de suite. La Movistar aussi.
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Landa a bu au mauvais moment : la chute de l'Espagnol, à 32 km de l'arrivée

Après neuf jours de course, quel favori est en pole ?

François-Xavier Rallet
Chris Froome. Comme évoqué plus haut, on avait promis l'enfer (du Nord) au leader du Team Sky ce dimanche. Et il s'en est sorti avec les honneurs. Voire plus. Malgré un beau soleil à l'entrée de Mons-en-Pévèle, provoqué… par l'un de ses équipiers, l'Anglais a plus que limité la casse et est parvenu à revenir et rallier Roubaix dans le groupe des favoris.
Vingt-deuxième de l'étape à 27 secondes du vainqueur, Froome est maintenant 8e du classement général à 1'42". A-t-il fait le plus dur ? Sûrement pas. Sa route pour égaler Anquetil, Merckx, Hinault et Indurain est encore semée d'embûches. Peut-être que le Giro et les efforts vont se rappeler aussi à lui prochainement. Mais pour l'instant, il n'y a pas le moindre nuage à l'horizon.
Jean-Baptiste Duluc
Il a beau n’être "que" 21e du général (à 1’08’’ de Froome), la situation pouvait difficilement être meilleure pour Nairo Quintana. Le grimpeur colombien craignait fortement cette première semaine et il y avait de quoi, avec un contre-la-montre par équipes, beaucoup de chutes, de bordures et des pavés. Annoncé comme moins bien entouré sur de tels parcours que Froome à la Sky, Yates chez Michelton-Scott ou même Dumoulin chez Sunweb, on lui promettait l’enfer.
Au final, la Movistar a limité la casse lors du chrono, lui a évité chute comme bordure et a géré en flandrienne qu’elle n’est pas l’étape des pavés, sans négliger pour autant la chute de Landa. Après son malheur du premier jour, hors chrono par équipes, Quintana n’a plus concédé la moindre seconde aux autres favoris. Une vraie performance qui lui permet d’aborder la montagne avec toutes ses ambitions. D’autant que l’hydre Movistar a conservé ses trois têtes. Et c’est loin d’être négligeable…
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