Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

TOUR DE FRANCE - Cinq ténors, cinq questions avant le choc décisif

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 27/07/2018 à 10:00 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Avant le chrono décisif de samedi, la 19e étape, la dernière en haute montagne, va permettre aux favoris de s'expliquer une ultime fois et de répondre aux nombreuses questions qu'on peut se poser. En voici cinq.

Quintana, Dumoulin, Thomas, Froome et Bardet

Crédit: Eurosport

Thomas va-t-il craquer au dernier moment ?

  • Laurent Vergne
Depuis sa prise de pouvoir mercredi dernier à La Rosière, Geraint Thomas s'est retranché derrière deux arguments pour s'ôter autant que possible la pression inhérente au maillot jaune : Froome restait le vrai leader de la Sky, et il ignorait s'il était capable de tenir la distance sur trois semaines. Le premier s'est lézardé au fil des jours, avant de voler en éclats mardi au col du Portet. Désormais, tout le monde en convient, aussi bien Thomas, que Froome ou Brailsford, le Gallois est la carte maitresse, et sans doute la seule, de la formation britannique.
Reste ce fameux facteur "troisième semaine". Geraint Thomas s'est montré si solide en montagne qu'il est difficile de l'imaginer coincer, et encore moins craquer sur la dernière marche montagneuse. Mais le tassement de Froome le laisse avec tout le poids du destin des Sky sur le dos. Psychologiquement, la situation est moins confortable pour lui à l'heure d'aborder cette 19e étape qu'elle ne l'était depuis les Alpes. C'est tout le paradoxe : sa position, en se renforçant, complique pour lui l'approche du triptyque Aspin-Tourmalet-Aubisque.
Malgré tout, Thomas a été si solide depuis le départ, ne commettant pas le moindre impair et n'affichant aucune faiblesse, qu'il serait étonnant qu'il perde tout maintenant.
picture

Geraint Thomas et Chris Froome.

Crédit: Getty Images

Quelle tactique pour Dumoulin ?

  • François-Xavier Rallet
Tout le monde le dit et sauf énorme surprise, Tom Dumoulin va écraser le chrono d'Espelette samedi. Mais le champion du monde en titre de l'exercice solitaire ne s'imagine sûrement pas renverser Geraint Thomas et reprendre les deux minutes qui le séparent du Gallois uniquement à l'issue des 31 kilomètres qui composent cette 20e et avant-dernière étape.
Pour se donner toutes les chances d'y parvenir, le Néerlandais va devoir réduire sensiblement l'écart vendredi et grignoter du temps. Souvent esseulé dès que la pente s'élève, Dumoulin va surtout devoir compter sur l'aide de ses lieutenants Laurens Ten Dam et de Chad Haga s'il veut bousculer le sommet du classement général. Lui seul possède la clé pour déverrouiller ce Tour de France. Adepte des montées sans à-coup, le vainqueur du Giro 2017 devra sûrement courir contre-nature s'il veut renverser la Sky. Tentera-t-il sa chance dès le Col d'Aspin ? Ça fait loin. Ou plutôt dans le Tourmalet, dont le sommet est tout de même situé à 90 kilomètres de l'arrivée ? Il faudra essayer en tout cas. Car ceux qui attendront l'Aubisque risquent de se mettre le doigt dans l'oeil.

Froome va-t-il tomber du podium ?

  • Laurent Vergne
Chris Froome retrouve dans cette fin de Tour une situation inédite pour lui depuis six ans. Sur le podium, pas si loin de la première place au plan mathématique, mais avec un coureur de son équipe en jaune. Après Bradley Wiggins il y a six ans, c''est Geraint Thomas qui lui bouche le passage. Après avoir failli mercredi vers Saint-Lary-Soulan, le triple tenant du titre ne peut plus jouer sa propre carte. Il a dit vouloir aider Thomas à ramener le maillot jaune à Paris tout en essayant de conserver sa place sur le podium.
Celle-ci n'est plus garantie puisque Primoz Roglic n'est qu'à 16 secondes, et Quintana à moins d'une minute. Le problème de Froome, c'est qu'il n'a plus vraiment les cartes en main. La priorité, chez Sky, devra être de protégé Thomas et le maillot, pas de sauvegarder la troisième place de Froome. Celui-ci pourrait donc avoir le cul entre deux selles vendredi. Au-delà des considérations stratégiques, il faudra aussi voir s'il est plus fringant que mercredi. C'est possible, mais pas garanti.
picture

Chris Froome lors de la 17e étape du Tour 2018

Crédit: AFP

Quintana va-il remettre ça ?

  • Jean-Baptiste Duluc
Sans sa chute de jeudi, le Colombien était clairement attendu comme le principal animateur de l'étape de vendredi. Les jambes étaient de retour pour le Colombien, comme il l'a montré au Col du Portet. Avec une victoire d'étape déjà, il n'a rien à perdre à tenter sa chance de loin et semble surtout l'un des rares à même de le faire. Suffisamment loin au général pour que Thomas ne bondisse pas de suite dans sa roue, suffisamment prêt et fort pour être dangereux et enflammer la course.
Mais sa chute de jeudi pourrait bouleverser les plans de la Movistar. Aura-t-il des séquelles ? Se sera-t-il remis parfaitement ? Si c'est le cas, la Movistar pourrait débuter la grande bagarre dès l'Aspin pour lancer Quintana dans le Tourmalet avec des hommes à l'avant comme point d'appui. Pour le Colombien, et la Movistar, un top 10 ne peut être un objectif et seul un raid complètement fou peut ramener Quintana sur le podium, voire mieux. Quitte à nouer des alliances et laisser le succès d'étape à un autre.

Bardet va-t-il "sauver" son Tour ?

  • François-Xavier Rallet
Autrement dit, Bardet va-t-il lever les bras à Laruns ? Après avoir vécu la plus grosse déconvenue de sa carrière – c'est lui qui le dit -, mercredi, sur les pentes du Col du Portet, le Français a dit adieu à ses rêves de podium. Pour le maillot jaune, c'était déjà cuit depuis très longtemps. Et finalement, pour sauver sa Grande Boucle 2018, Bardet n'a plus qu'un seul objectif : remporter une victoire d'étape. Et comme on le voit difficilement s'imposer sur le chrono d'Espelette puis sur les pavés des Champs-Elysées, cette 19e étape reste la dernière opportunité pour y parvenir.
Depuis trois ans, Bardet a pris la bonne habitude de finir le Tour de France avec un succès d'étape. Il y avait eu St-Jean-de-Maurienne en 2015, Saint-Gervais-les-Bains en 2016 et Peyragudes l'an dernier. Pour prolonger sa série vendredi, le leader d'AG2R-La Mondiale devra secouer le cocotier et prendre pas mal de risques. L'enchaînement Aspin-Tourmalet-Soulor-Aubisque est un terrain de jeu idéal pour donner une autre conclusion à une édition personnelle 2018 sans grand relief. S'il y parvient, Bardet aura sauvé son Tour.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité