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Julian Alaphilippe : "Je suis juste complètement épuisé"

Laurent Vergne

Mis à jour 21/07/2019 à 19:06 GMT+2

TOUR DE FRANCE – Julian Alaphilippe a tangué pour la première fois dimanche sur les pentes de Prat d'Albis. Le Français s'y attendait. Il a payé les efforts consentis depuis le début du Tour. Pour lui, il était temps que la journée de repos arrive. La troisième semaine sera-t-elle de trop pour le maillot jaune ?

Julian Alaphilippe lors de la 15e étape du Tour de France 2019.

Crédit: Getty Images

La petite chanson de Julian n'était donc pas du pipeau. "Je prends jour après jour", "je ne pense pas à la victoire dans le Tour", "je suis déjà bien cramé"... Ces formules toutes faites, dont on ne savait plus trop si elles relevaient de l'intime conviction ou de l'affichage forcée, ont trouvé un écho sur la route dimanche. C'est donc là, dans la montée inédite de Prat d'Albis, que Julian Alaphilippe a plié pour la première fois depuis le début de ce Tour 2019.
A une semaine de l'arrivée, le numéro un mondial est toujours en jaune et, en dépit de son coup de moins bien dans l'Ariège, son avance sur la concurrence est aujourd'hui plus importante qu'elle ne l'était en entrant dans les Pyrénées. Malgré tout, il apparait fragilisé et, sur ce qu'il a montré dimanche, on peut imaginer qu'il lui sera difficile de tenir la distance lors de cette monstrueuse dernière semaine. Pour lui, il existe un décalage entre la perception née de sa dizaine de jours en jaune et la réalité de sa situation : "J'ai un peu l'étiquette du potentiel vainqueur car cela fait dix jours que je suis en jaune, mais je suis réaliste sur ce qui nous attend."
Je suis juste complètement épuisé
Ces premières difficultés, Alaphilippe les sentait venir. Dimanche midi, avant le départ, il avouait que l'étape du Tourmalet lui avait bien cassé les pattes. Il n'est donc pas surpris. "C'est une journée difficile, soupire-t-il. Je m'y attendais, je ne suis pas déçu. Je suis juste complètement épuisé. Ce n'est pas une surprise pour moi de craquer face aux meilleurs grimpeurs, après ces deux dernières semaines et tout ce que j'ai donné, j'avais déjà beaucoup puisé dans mes réserves. Tout ce que j'ai fait, je commence à le payer, et c'est tout à fait logique."
S'il devait nourrir un petit regret, peut-être faudrait-il le trouver dans son attitude lors de la première attaque de Thibaut Pinot, à six kilomètres de l'arrivée. Julian Alaphilippe a tenté de suivre, mais il a payé cash la deuxième accélération du Franc-Comtois. Cette deuxième lame qui coupe le poil lui a fait très mal. Derrière, il a non seulement été repris par le groupe Thomas-Kruijswijk, mais il a ensuite été distancé par ces deux hommes. S'il était resté plus sage, peut-être aurait-il pu limiter davantage ses pertes au sommet. Mais avec des si...
"Est-ce que c'était une erreur ? S'il avait de bonnes jambes à ce moment-là, il a eu raison d'y aller, réplique Tom Steels, le directeur sportif de l'équipe Deceuninck – Quick Step. En revanche, quand il a été distancé par le groupe Thomas, on lui a dit de rester bien calme et de ne surtout pas se mettre dans le rouge." L'intéressé ne dit pas autre chose à propos de cette séquence : "on peut toujours refaire la course. J'aurais pu ne pas y aller, je me sentais bien quand j'y suis allé, je me suis senti moins bien quelques kilomètres après. Défendre un maillot jaune, ce n'est pas ce que j'ai l'habitude de faire. J'apprends de mes erreurs."
Je le répète, ce n'est que du bonus pour moi
Reste qu'au final, il est loin de s'être effondré. Et en tenant le choc dimanche, il s'est non seulement offert un 11e maillot jaune, mais aussi une vraie chance de pousser ce total jusqu'à 13, avec les étapes de Nîmes et Gap, qui précèderont le décisif et dantesque triptyque alpestre. D'ici là, il va savourer la journée de "repos", lundi. Repos, avec des guillemets. "Une journée de repos en jaune, ce n'est pas vraiment une journée de repos avec les sollicitations", sourit-il. Mais elle fera quand même du bien. "Je vais essayer de récupérer un peu, j'en ai besoin", avoue le vainqueur de Milan-Sanremo.
Son profil de potentiel vainqueur à Paris en a pris un petit coup dimanche et validé son approche "jour après jour". Il n'en changera certainement pas dans cette dernière semaine. Ce qui ne change pas non plus, c'est sa sérénité. Tranquille comme Alaf', toujours. "Je le répète, ce n'est que du bonus pour moi, c'est une journée de plus en jaune, je ne me fais pas de plans, martèle-t-il. Si je continue de perdre du temps, ce ne sera pas une déception. Il ne faut pas s'enflammer, je vais juste profiter de ce qui m'arrive en ce moment."
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Julian Alaphilippe.

Crédit: Getty Images

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