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Les débats du Tour : Alaphilippe va-t-il frapper un grand coup à Epernay et prendre le jaune ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 08/07/2019 à 08:39 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Chaque jour, deux ou trois questions sont posées à des membres de la rédaction. Chacun donne son point de vue et vous invite à prendre part à la discussion. Au menu ce dimanche, les conséquences du chrono par équipes et la 3e étape de lundi.

Julian Alaphilippe lors du Tour de France 2019

Crédit: Getty Images

Qui est le grand perdant du jour ?

  • François-Xavier Rallet
Avec un chrono par équipes dès le deuxième jour de course, on savait qu'il y aurait des déçus. Cela étant dit, il faut savoir raison garder : ce dimanche soir, aucun favori n'a perdu le Tour. Les écarts ne permettent pas de l'affirmer et la route est encore longue. Mais certains n'ont pas arrangé leur cas. Romain Bardet est celui qui a concédé le plus de temps. Soit. Mais il était évident qu'AG2R La Mondiale (19e à 1'19" de Jumbo-Visma) n'allait pas faire de miracle. Mais à l'arrivée des 27,6 kilomètres, Bardet n'est pas le plus à blâmer. Et je doute que le Français soit forcément au fond du trou à l'issue de cette journée.
À mes yeux, la formation Movistar est la (grande) perdante du jour. Habituée à briller dans l'exercice dans le passé (encore 3e en 2015 entre Vannes et Plumelec), l'équipe espagnole a concédé 1'05" et n'a pris que la 17e place sur les 22 formations engagées. Les jambes coupées, le souffle court, Mikel Landa a vécu une journée en enfer et s'est même qualifié de "fardeau" pour ses coéquipiers. Une formation Movistar qui a même dû, selon le principal intéressé, contenir ses efforts pour ne pas voir l'un de ses leaders être décramponné.
Seul motif de satisfaction : la Movistar a perdu moins de temps que l'an dernier par rapport à Ineos-anciennement Sky. Dixième à 50 secondes de Froome and co. sur le chrono de Cholet en 2018, l'équipe espagnole n'accuse "que" 45 secondes de retard sur son homologue britannique.
  • Julien Chesnais
En tant que lanterne rouge des favoris au soir de la 2e étape, Romain Bardet possède, au premier regard, la tête de l’emploi. C’est un fait : de tous les cadors, l’Auvergnat est celui qui a concédé le plus de temps. Mais l’on parle seulement de 1’19’’ sur Kruijswijk et moins d’une minute sur tous les autres (59’’ sur Bernal et Thomas). Au final, même en s’étant classé à une indigne 19e place (dernière parmi les World Tour), AG2R La Mondiale a atteint son objectif annoncé, à savoir rester à moins de 1’30’’ des tous meilleurs.
Peut-on alors vraiment parler d’échec vu les circonstances défavorables qui ont, comme l’an dernier d’ailleurs, touché les hommes de Vincent Lavenu (forfait de ses deux meilleurs rouleurs, Latour et Dillier, et chutes récentes de Cosnefroy et Gallopin) ? Ce dimanche soir, je ne suis pas sûr que le moral de Bardet soit plus atteint que Porte ou le duo Quintana-Landa, pour qui le retard concédé est davantage une mauvaise surprise. Le rendez-vous de Bruxelles a accouché d’écarts minimes qui sembleront sans doute bien dérisoires dans trois semaines, au sortir des Alpes. Y-a-t-il des déçus ? Oui. Mais de grand perdant, non.

Julian Alaphilippe sera-t-il en jaune lundi soir ?

  • François-Xavier Rallet
Après la Belgique, le retour en France sera-t-il synonyme de première victoire tricolore ? On ne va pas se mentir et réinventer la roue : le final de la 3e étape qui relie Binche à Epernay est idéal pour une bataille entre puncheurs, avec ces trois côtes de 3e catégorie dans les 30 derniers kilomètres. Et à ce jour, le meilleur d'entre eux s'appelle Julian Alaphilippe. Le trublion tricolore est le grand favori lundi. Mais pour endosser le maillot jaune, la pépite de Deceuninck Quick Step aura fort à faire.
La donne est simple, le classement provisoire limpide. Au soir du chrono par équipes, Alaphilippe compte 31 secondes de retard sur le leader du général, Teunissen. Et 21 sur le duo Van Aert-Kruijswijk. Autant dire que le Français, qui empochera dix secondes de bonification s'il s'impose (et huit s'il passe en tête au sommet de la Côte de Mutigny), devra faire de sacrées différences avant l'arrivée pour déloger Teunissen de la première place. Le voir gagner à Epernay, sûrement. Le voir se parer d'or dans la Marne, je n'y crois pas.
  • Julien Chesnais
Cette 3e étape ressemble à un air de Flèche Wallonne, et forcément, Julian Alaphilippe en a fait son grand objectif du début de Tour. Dans un scénario idéal, une victoire s’accompagnerait du maillot jaune. Mais malgré l’excellent chrono de son équipe, qui l'a propulsé ce dimanche à la 11e place du général, le Français aura du mal à faire le doublé. Même avec 10’’ de bonifications à l’arrivée (et dans le cas où les Néerlandais n’en prendraient pas), il resterait à 21’’ de Teunissen et 11’’ de Kruijswijk. Même un immense Alaphilippe ne pourra pas reprendre ce temps-là dans le mur final d’Epernay, long seulement de 500m à 8%.
Il lui faut donc anticiper. Mais où ? La côte de Mutigny ressemble au tremplin idéal. Elle est terrible (900m à 12,2%). Et au sommet, il y des bonifications à aller chercher (8’’, 5’’ et 2’’). Deux très bons arguments pour débuter ici les grandes manœuvres. Mais derrière, il rester encore 16 kilomètres à couvrir. Ça fait beaucoup. Il reste sinon la côte du Mont Bernon (1km à 5,5%), placée à 4 kilomètres de l’arrivée. Mais pas sûr qu’elle soit assez pentue pour faire la différence. Pour Alaphilippe, le dilemme pourrait se résumer ainsi : Jouer le maillot jaune implique de prendre le risque de perdre l’étape. Aura-t-il le cran de tout vouloir ? Sans doute, on connaît son panache. Mais ce sera au prix d’un immense numéro.
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La fête continue pour Jumbo-Visma, Bardet le moins bien loti : le résumé de la 2e étape

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