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Les débats du Tour : Que peut encore espérer Alaphilippe ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 27/07/2019 à 11:03 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Chaque jour, des questions sont posées à des membres de la rédaction. Chacun donne son point de vue et vous invite à prendre part à la discussion. Ce vendredi, on s'interroge sur le choix des organisateurs d'arrêter la 19e étape, sans désigner de vainqueur... mais sans pour autant l'annuler, et sur ce que peut encore viser Julian Alaphilippe, délogé de la tête par Egan Bernal.

Julian Alaphilippe of France and Team Deceuninck - Quick-Step Yellow Leader Jersey / Stage neutralized - canceled due to snow and hail in the final 20km to finish-line / during the 106th Tour de France 2019, Stage 19 a 126,5km stage from Saint-Jean-de-Mau

Crédit: Getty Images

Que peut encore espérer Alaphilippe ?

  • Simon Farvacque
Julian Alaphilippe est deuxième, à moins d'une minute du leader du Tour (48"), à deux étapes de son dénouement. A une seule étape, même, si l'on tient compte de la dimension processionnelle du 21e jour de course. Est-il pour autant encore en course pour la gagne ? Difficile d'y croire, à l'examen des trajectoires respectives d'Alaphilippe et d'Egan Bernal, porteur du maillot jaune depuis ce vendredi, ainsi qu'à celui de leurs caractéristiques.
Alaphilippe va-t-il pour autant s'écrouler ? La modification du parcours de l'étape de samedi, entre Albertville et Val Thorens, lui est plutôt favorable, même si la longueur de l'ascension finale reste un inconvénient pour lui (33,4 km à 5,5% de moyenne). La pente irrégulière ne devrait pas lui déplaire... mais sur une si longue distance, cela semble un atout bien léger. En tenant compte de tout cela, et de sa très faible marge sur le 4e (40"), le scénario le plus probable est de le voir dégringoler au classement. A lui d'en écrire un autre, comme il n'a eu de cesse de le faire durant ce Tour.
  • Jean-Baptiste Duluc
Franchement, vu l'état de fatigue du Français et la décompression évidente liée à la perte du maillot jaune, je le vois mal rester au contact des favoris. Il est même hautement probable qu'il explose complètement sur l'étape de Val Thorens et sorte du top 10. Du moins, c'est ce que je pensais avant de voir les modifications de l'étape en raison d'écoulements de boue dans le Cormet de Roselend.
Avec une seule et unique montée, celle vers Val Thorens, de conservée, la tâche du Français est un petit peu plus facile. Tout se jouera dans l'ascension finale et un Alaphilippe en grande forme, sans s'affoler, pourrait tenter de limiter les dégâts. Le voir sur le podium à Paris me semble toutefois impossible, avec les 33km d'ascension qui risquent de lui être fatals. 28" sur Thomas (3e), 40'' sur Kruijswijk (4e) et 1'07'' sur Buchmann (5e) sont à mon sens trop peu. En revanche, il pourrait accrocher le top 6, ce qui serait une vraie réussite.

L'étape aurait-elle dû être annulée, purement et simplement ?

  • Simon Farvacque
Prendre les temps à un point du parcours sans l'avoir préalablement annoncé, comme cela a été le cas vendredi lors de cette 19e étape tronquée, a quelque chose de discutable sportivement. Même si le point en question est aussi marquant que le sommet de l'Iseran, toit de ce Tour de France avec ses 2770 mètres d'altitude. Les écarts auraient sans doute été sensiblement différents, si les coureurs avaient conscience que leur course "s'arrêtait là". Mais annuler l'étape aurait été, à mon sens, encore plus injuste.
Tirer un trait sur les 89 kilomètres parcourus depuis Saint-Jean-de-Maurienne serait revenu à annihiler le coup de force d'Egan Bernal, légitime nouveau patron du Tour à deux jours de son terme. L'organisation était dans une situation délicate. Je trouve qu'elle s'en est plutôt bien dépatouillée, même si cela donne un résultat frustrant, sans vainqueur d'étape et avec des questions à jamais en suspens. La décision qui a été prise me paraît être la moins mauvaise.
  • Jean-Baptiste Duluc
Je ne pense pas qu'il y avait de bonne décision prenable. Toutes celles envisageables avaient leur défaut. Comme l'a dit Simon, annuler purement l'étape aurait été injuste, notamment envers le coup de force de Bernal. Mais comment analyser ce coup de force justement, sachant qu'il restait encore une trentaine de kilomètres à parcourir ? On a souvent vu des coureurs attaquer de loin et présumer de leurs forces, surtout en solitaire comme cela était le cas de Bernal.
Derrière, les autres favoris étaient encore ensemble et nul doute que Kruijswijk, Buchmann, Landa et Uran se seraient relayés pour tenter de revenir. Ils n'étaient pas si loin (1') et cet écart pouvait largement se boucher dans la montée finale. Alors, oui, l'étape ne pouvait se conclure et annuler complètement ce 19e opus serait tirer injustement un trait sur le numéro de Bernal. Mais la neutralisation au sommet de l'Iseran, en plus d'avoir été signalée trop tardivement, signifie aussi tirer un trait sur la capacité de tous les coureurs à se gérer, parfaitement ou non. Et c'est au moins aussi injuste.
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