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Pierre Latour (TotalEnergies), 6e du général, reste prudent : "je suis habitué à ce qu’il m’arrive toujours une couille"

Simon Farvacque

Mis à jour 01/07/2021 à 17:37 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Les courses par étapes, c'est son truc, et il est 6e du classement général au soir de la 5e étape. Pierre Latour (TotalEnergies), 13e du Tour en 2018, joue pourtant la carte de la prudence quant à ses objectifs pour la suite de la Grande Boucle. "En prévoyant le pire, au moins quand c’est moyen... tu es content !", nous explique en riant celui qui sort de deux saisons de galère.

Pierre Latour (TotalEnergies) a pris la 15e place de la 5e étape du Tour de France 2021, mercredi à Laval, à 1'14" de Tadej Pogacar (UAE Emirates), vainqueur du jour

Crédit: Getty Images

On ne l’avait pas vu comme cela depuis longtemps. Si souriant mais surtout si fort. Pierre Latour réalise un très bon début de Grande Boucle, qui tranche avec ses deux dernières saisons, plus rythmées par des blessures que par des performances notables. Après cinq étapes et au soir d’un chrono correct (15e), le maillot blanc du Tour de France 2018 pointe au 6e rang du classement général. Dont il ne fait pas une obsession.
C’est le plaisir de renouer avec de bonnes sensations qui prime, dans le discours de Latour. "Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu des jambes comme ça, nous a-t-il ainsi déclaré, mercredi, à l’issue du contre-la-montre. Depuis le début du Tour cela va bien. Je ne sais pas si ça va durer longtemps, mais c’est toujours ça de pris et cela fait plaisir de retrouver un bon niveau." Un niveau qui lui avait déjà permis de se montrer à son avantage samedi.
'Bon, t’en as encore, vas-y !’
Quand Julian Alaphilippe a placé son attaque décisive dans le final de la 1re étape, ce ne sont pas les superstars du peloton qui ont failli lui emboîter le pas. Mais bien Pierre Latour. "J’ai vu que Julian [Alaphilippe] y allait. [Primoz] Roglic y allait. Puis ça a soufflé un peu… et je me suis dit : ‘Bon, t’en as encore, vas-y !’", avait débriefé le leader de TotalEnergies, dans le résumé d’étape quotidien que sa formation propose. Avant de conclure : "Il m’en a manqué sur la fin. C’est comme ça, j’ai essayé et je ne regrette pas."
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Tempérament et formation au diapason ?

Latour a depuis confirmé sa bonne forme. Mais il n’a pas changé son mot d’ordre : "C’est au jour le jour." Il l’exprime avec une spontanéité qui respire plus la sincérité que l’élément de langage, quelques mois après avoir abandonné le Tour de France 2020 à cause d'une douleur à l'aine : "Je suis habitué à ce qu'il m'arrive toujours une couille (...) Si les jambes sont bonnes, je tente, si elles ne le sont pas… il y aura d’autres jours." Un mantra qui convient à sa nouvelle équipe, de niveau Continental Pro et culturellement porté sur l’offensive.
Spécialiste des courses par étapes, Latour a fait tout son début de carrière au sein de la formation AG2R La Mondiale (devenue AG2R Citroën cette saison). De grandes responsabilités auraient pu l’y attendre cette année, dans la foulée du départ de Romain Bardet chez DSM. Mais il a donc changé d’air à 27 ans. Sans pour autant se débarrasser de tous ses ennuis. Une chute en février lui a valu quelques contusions au niveau du bassin et des lombaires. Les pépins semblent depuis lui tourner le dos.
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Latour : "Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu des jambes comme ça !"

"On m’aurait dit ça au début du Tour…"

De quoi enclencher une bonne dynamique : "Je sentais que la forme venait, au fil de la saison. Sur le Tour de Suisse, ça s’améliorait de jour en jour (11e du classement général, NDLR)." Mais pas de quoi tabler sur un super début de Grande Boucle pour autant. "On m’aurait dit ça au début du Tour… je n’y aurais pas trop cru", résume-t-il, dans le bus de sa formation, comme à notre micro : "Tu ne sais jamais en arrivant sur le Tour parce que c’est vraiment le top niveau. Parfois, tu as l’impression d’être bien mais tu te fais taper dessus."
Les réserves de Latour sont légitimes et toujours d’actualité. La haute montagne n’a pas encore été abordée et il a du mal à y briller depuis des mois. Trois ans après une 13e place prometteuse, il refuse d’évoquer sa capacité à faire, ou non, aussi bien le 18 juillet prochain. Le vainqueur d’étape sur la Vuelta 2016 s’en tient à sa ligne de conduite, éclats de rire à la clef : "Je sais que la roue tourne. En prévoyant le pire, au moins quand c’est moyen... tu es content !" Un stratagème auquel il tient, mais auquel il n’a pas encore eu recours dans ce Tour.
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