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TOUR DE FRANCE 2021 : Tadej Pogacar, déception, Julian Alaphilippe... Les débats du Tour

Mis à jour 01/07/2021 à 17:40 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2021 - Impressionnant mercredi, Tadej Pogacar (UAE Emirates) a-t-il déjà course gagnée ? Le sujet anime nos débats du Tour, dans lesquels il est également question des coureurs qui ont déçu lors du contre-la-montre et des objectifs de Julian Alaphilippe pour la suite de l'épreuve.

Alaphilippe

Crédit: Getty Images

Pogacar a-t-il déjà gagné le Tour ?

Raphaël Brosse
Il est encore bien trop tôt pour avancer des conclusions sur un ton péremptoire. Néanmoins, sauf énorme chute ou abandon pour une raison ou une autre - ce que nous ne souhaitons évidemment pas -, je suis désormais convaincu que Tadej Pogacar sera en jaune, le 18 juillet sur les Champs-Élysées. J’avais pourtant misé sur Primoz Roglic lors de nos pronostics d’avant-Tour. Mais ça, c’était avant la démonstration du natif de Komenda, ce mercredi en Mayenne.
Le leader d’UAE Emirates a dominé le contre-la-montre avec une telle aisance que l’on peut aisément l’imaginer récidiver dans un peu plus de deux semaines, en Gironde. D’ici-là, le joli matelas qu’il s’est constitué pourra lui permettre d’aborder les étapes de montagne avec une certaine sérénité. Son état de forme semble éblouissant, et son équipe paraît plus solide que l’an passé. Repoussés à plus d’1’30’’, les Richard Carapaz, Primoz Roglic et autres Enric Mas vont donc devoir redoubler d’ingéniosité s’ils veulent faire trembler le vainqueur sortant du Tour de France.
Simon Farvacque
Ce n’est pas à lui qu’on va l’apprendre. Un Tour de France peut basculer jusqu’à (au moins) la veille de l’arrivée. Tadej Pogacar est ainsi encore loin d’avoir course gagnée. Mais en prenant soin de respecter la glorieuse incertitude du sport, on peut se demander s’il n’est pas sur la voie royale du doublé. Pourquoi ? Parce qu’il a dégagé une impression de facilité saisissante mercredi, lors du chrono de 27 bornes qui constituait la 5e étape.
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Alaphilippe trop juste, Pogacar juste trop fort, van der Poel juste à temps : le résumé du chrono

Pourtant, le suspense n’a rien de factice à mon sens. D’une part, Primoz Roglic n’a pas sombré lors de l’exercice solitaire, alors qu'il semblait dans un piètre état au soir de la 3e étape. Il peut espérer retrouver des forces dans les jours à venir. D’une autre, Richard Carapaz reste dans le jeu, un rang devant ce même Roglic, respectivement à 1'36" et 1'40" du grand favori.
Enfin, Tadej Pogacar risque de devoir assumer, tôt, le poids de la course avec son équipe. Or, Marc Hirschi a lourdement chuté lors de la 1re étape et Brandon McNulty l’a imité ce mercredi. "Pogi" a pris la main dans la lutte pour le sacre. Mais il n'a pas plié l'affaire.
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Roglic leader unique ? "On peut se poser des questions chez Jumbo-Visma..."

Quelle est la plus grosse déception de ce chrono ?

Raphaël Brosse
En temps normal, j’aurais tout de suite songé à Geraint Thomas, qui n’a pu faire mieux qu’une 16e place forcément décevante pour un ex-pistard de son standing. Mais il ne faut pas oublier que le Gallois a été sévèrement touché à l’épaule droite, lors d’une chute survenue 48 heures plus tôt à peine. Mon regard se tourne donc vers un autre rouleur de très haut niveau, qui aurait d’ailleurs pu s’emparer du maillot jaune à Laval : il s’agit de Wout Van Aert.
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Le regard noir de Wout Van Aert (Jumbo-Visma), lors de la 5e étape du Tour de France - 30/06/2021

Crédit: Getty Images

Au moment de s’élancer du portillon de départ, le vice-champion du monde du contre-la-montre avait seulement 31 secondes de retard au général sur Mathieu van der Poel qui, tout phénomène qu’il est, ne fait pas figure de spécialiste de l’exercice solitaire. Sauf qu’en fin de compte, le Belge n’a repris… qu’une seconde au Néerlandais. C’est bien dommage car, désormais, la montagne arrive à grands pas. Et Van Aert va donc devoir se mettre à 100% au service de son leader, Primoz Roglic.
Simon Farvacque
Wout Van Aert qui termine moins d’une seconde devant son grand rival Mathieu van der Poel, dans un exercice qu’il est censé bien mieux maîtriser, c’est une déception. Incontestablement. Surtout que le Belge pouvait briguer le maillot jaune que porte toujours le Néerlandais après cinq jours de course. Mais ce n’est pas le camouflet qui m’a le plus marqué ce mercredi.
La contre-performance de Geraint Thomas me semble être la plus significative. Certes, le lauréat du Tour de France 2018 a chuté lundi, comme le soulève Raphaël, mais il n’est de toute façon pas question de lui jeter la pierre. Sa 16e place de l’étape, à 1’18" du vainqueur, Tadej Pogacar, a des airs de symbole de son impuissance face à lui.
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Geraint Thomas (INEOS Grenadiers) fait grise mine, à la fin du CLM long de 27 bornes de la 5e étape du Tour de France - 30/06/2021

Crédit: Getty Images

C’est dans le contre-la-montre que Thomas pouvait espérer (au moins) rivaliser avec le tenant du titre. Il n’en a pas été capable dans des proportions qui suggèrent qu’il jouera un rôle majeur dans ce Tour de France. La déception qu’il représente est ainsi globale. Elle concerne la force collective d’INEOS Grenadiers qui paraît beaucoup moins prégnante après cinq jours de course qu’au coup d’envoi de cette Grande Boucle.

Et maintenant, quel Tour pour Alaphilippe ?

Raphaël Brosse
Certes, Julian Alaphilippe est encore en embuscade au général, à 48 secondes de Van der Poel. Selon toute logique, le porteur du maillot jaune devrait baisser pavillon lorsque la route s’élèvera, autrement dit à partir du week-end alpestre. Malgré tout, je ne crois pas que le champion du monde en profitera pour récupérer la tunique de leader. Selon moi, il a laissé passer sa chance. Et aurait tout intérêt à volontairement perdre du temps, pour assez vite se concentrer sur d’autres objectifs.
À mon sens, le puncheur de Deceuninck-Quick Step peut maintenant aborder le Tour de la manière qui sied le mieux à son tempérament, celui d’un coureur offensif toujours prompt à aller chercher un bouquet. Je le vois bien se glisser dans des échappées en haute montagne, dans l’optique de décrocher des victoires d’étape et, pourquoi pas, ramener le maillot à pois à Paris pour la deuxième fois. Il devra aussi, comme mardi, parfois se mettre au service du sprinteur de son équipe, Mark Cavendish.
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Julian Alaphilippe lors du contre-la-montre de la 5e étape.

Crédit: Getty Images

Simon Farvacque
Question dans la question : la donne a-t-elle changé ? Peut-être. Parce que Julian Alaphilippe était en lice pour (re)prendre le maillot jaune ce mercredi. Se réapproprier le paletot de leader aurait pu influer sur sa stratégie, faire germer en son esprit l’idée de rayonner avec cette tunique sur les Champs, dans quelques jours. Ou plutôt la renforcer.
Mais je pense qu’Alaphilippe n’en est plus là. Il n’est plus en mode Tour 2019. Le champion du monde reste dans le coup au général à l’issue de ce chrono (4e à 48") et j’ai le sentiment qu’il y tient. Qu’il veut repousser ses limites dans ce registre… Tout en restant prêt à enfiler sa cape de "super-puncheur-baroudeur" en un clin d’œil, s’il prend un éclat. Ce qui n’est pas à exclure.
En ce sens, la montagne nous donnera des indications ce week-end. Plus que le contre-la-montre correct qu’il vient de signer. Aucun des deux principaux scénarios quant à la suite du Tour de Julian Alaphilippe (chasseur d’étape ou candidat à un bon classement général) n’a pris du plomb dans l’aile de manière rédhibitoire sur la route de Laval à mes yeux.
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