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Tadej Pogacar n'est pas encore le leader du Tour de France, mais il en est déjà le patron

Laurent Vergne

Mis à jour 30/06/2021 à 19:37 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2021 – Impressionnant vainqueur du contre-la-montre en Mayenne mercredi lors de la 5e étape, Tadej Pogacar a envoyé un message cinglant à la concurrence. Et s'il n'a pas encore pris le maillot jaune, toujours scellé sur les épaules de Mathieu van der Poel pour huit petites secondes, le Slovène s'impose plus que jamais comme la figure centrale de ce Tour.

Tadej Pogacar a survolé le chrono à Laval lors de la 5e étape du Tour de France 2021.

Crédit: Imago

"Je suis en super forme". La phrase sonne comme une claque à la face de la concurrence. Sur l'autre joue. La première avait été giflée sur la route lors de ce contre-la-montre de 27 kilomètres entre Changé et Laval Espace Mayenne. En fait d'espace, la fusée est venue de Slovénie mercredi. Tadej Pogacar a roulé sur les purs rouleurs et écrasé des rivaux déjà largués. Plus ou moins. Mais largués. Tous. Alors, quand il lance après sa démonstration qu'il est en "super forme", les Roglic, Carapaz, Thomas et autres doivent avoir envie de secouer la tête de dépit.
Ce Tour 2021 n'a pas encore atteint le quart de son parcours que son issue semble, déjà, se dessiner. Après les soubresauts des premiers jours, Pogacar n'était devancé que par Richard Carapaz parmi les prétendants (sérieux) au titre. Mercredi, le Colombien a pris sa fessée, comme les autres. Tous, de Uran à Roglic, de Carapaz à Mas en passant par Thomas, naviguent entre une minute vingt et deux minutes derrière Tadej Pogacar au classement général.
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Alaphilippe trop juste, Pogacar juste trop fort, van der Poel juste à temps : le résumé du chrono

Travail spécifique pour le chrono

La montagne ne s'est pas encore dressée que la marge de manœuvre du maillot jaune sortant apparaît déjà plus que confortable. Lui-même en ressent un certain étonnement : "Je savais que je pouvais avoir une très bonne journée, j'avais de bonnes jambes et j'étais motivé. Mais je ne m'attendais pas à de tels écarts au classement général."
Bien sûr, Pogacar peut encore être battu de mille façons. Par le sort, les évènements, ou une éventuelle faiblesse de sa part. Mais sur ce qu'il a montré en altitude lors du Tour 2020 comme cette saison, on a peine à voir qui, où et comment pourrait le déboulonner. "C'est difficile à dire parce que nous n'avons pas encore attaqué la montagne, mais je dirais que ma forme est à peu de choses près équivalente à celle de l'an dernier", dit-il. Super, donc, effectivement.
A ceux qui s'étonnent de le voir dominer des purs spécialistes comme le Suisse Stefan Küng, dont la tête au moment où le maillot blanc l'a déboulonné du sommet de la feuille des temps en disait long sur sa déception, le leader de l'équipe UAE Emirates répond par le travail spécifique accompli cette saison :
"Je l'ai travaillé après Tirreno-Adriatico, juste avant le Tour du Pays basque. J'ai beaucoup appris : au début j'ai fait des erreurs, je gagnais en aérodynamisme mais je n'arrivais pas à pousser sur les pédales. Maintenant j'ai l'impression d'avoir trouvé un équilibre, on a bien travaillé sur mon positionnement, je suis vraiment content de nos progrès. J'ai commencé à me sentir mieux sur mon vélo de chrono une semaine avant le Tour, grâce à mon changement de position. Je savais que je pouvais vivre une belle journée, j'étais motivé."
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Tadej Pogacar lancé vers la victoire.

Crédit: Imago

La situation est presque parfaite
Seul le gros grain de sel venu des Pays-Bas est venu (un tout petit peu) gâcher son possible Grand Chelem : pour huit secondes, le maillot jaune, toujours accroché aux épaules de Mathieu van der Poel, lui a échappé.
Stratégiquement, cela n'est sans doute pas une mauvaise affaire, puisque cela dispensera ses équipiers d'assumer la responsabilité de la course ces prochains jours. Mais Pogacar n'aurait pas été contrarié de récupérer dès ce mercredi le maillot jaune. "Oui, c'est peut-être aussi bien que je ne l'aie pas pris, mais j'aurais quand même bien voulu l'avoir, reprend-il entre sagesse et impatience. Je me suis rapproché tout près du maillot jaune. Ce serait bien de m'en emparer, c'est toujours sympa d'être en jaune. La situation est presque parfaite."
Sauf gros coup de malchance ou une échappée au long cours, deux scénarios toujours possibles sur le Tour de France, cette prise de pouvoir semble tout de même avoir quelque chose d'inéluctable. A défaut d'en être le leader, Tadej Pogacar apparaît bien comme l'incontournable patron de cette Grande Boucle.
Mais en vieux sage qu'il n'est pas encore, le Slovène reste évidemment prudent. "Je suis davantage sur le devant de la scène, et des attaques se produiront probablement chaque jour, juge-t-il. On ne sait jamais ce qui peut arriver ! Je vais aborder la suite au jour le jour, ça va être difficile de défendre mon classement." Quelque chose nous dit que ce sera plus difficile encore d'aller le chercher.
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5e étape : L'arrivée de Tadej Pogacar, la fusée du chrono

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