Tour de France 2021 - 7e étape - Tadej Pogacar : "On a fait une erreur"
TOUR DE FRANCE 2021 - Pris au piège par une échappée imposante qui comptait notamment en son sein le maillot jaune Mathieu van der Poel, Tadej Pogacar n'a eu d'autre choix que de faire rouler son Team UAE Emirates, isolé dans le peloton. Au final, le Slovène s'en tire à bon compte. Mais il a pu mesurer à quel point, sur le Tour, le danger peut venir de partout. Surtout de là où on ne l'attend pas.
Tadej Pogacar lors de la 7e étape du Tour de France 2021.
Crédit: Getty Images
Tadej Pogacar est plus que jamais la plaque tournante de ce Tour de France. C'est plutôt bon signe pour le tenant du titre, mais cette médaille a un revers : la responsabilité de la course lui incombe, à lui et à son équipe. Et quand les choses s'emmanchent mal, comme vendredi, la journée peut s'avérer pénible. Elle l'a été, dans cette très longue 7e étape entre Vierzon et Le Creusot, où les équipiers du maillot blanc ont dû travailler beaucoup plus que prévu après avoir laissé filer une échappée bien garnie, où figurait le maillot jaune Mathieu van der Poel, Wout Van Aert ou encore Vincenzo Nibali.
Le Team UAE Emirates s'est retrouvé dans la position du cocu de l'histoire, avec l'obligation de rouler pour ne pas sombrer. La question de savoir si Pogacar avait fait une bonne affaire en ne prenant pas le maillot jaune après sa victoire dans le chrono mercredi était pertinente. Sauf que quand le dit maillot jaune joue l'attaque, c'est la double peine : les inconvénients du maillot sans les avantages.
"On s'est un peu éparpillé, je pense qu'on a fait une erreur", a admis Pogacar après l'étape. L'écart a grimpé dangereusement, au-delà des sept minutes. Au moins dans un premier temps, son équipe s'est retrouvée bien seule. Là, il a touché du doigt son statut, de façon concrète : "Dans le peloton, on nous disait que c'était à nous de travailler parce que je suis le plus fort... mais je ne suis pas toujours le plus fort !"
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Petit vent de panique chez les équipiers de Tadej Pogacar.
Crédit: Getty Images
Jusqu'à preuve du contraire, le jeune Slovène est pourtant jugé comme tel. Finalement, son équipe a eu le mérite de ne pas s'affoler, avant de trouver quelques alliés de circonstance, comme les TotalEnergies, punis pour avoir manqué la bonne échappée. "Il fallait surtout qu'on limite la casse et c'est ce que nous avons réussi à faire. Je suis quand même fier de mon équipe", assure Pogacar. Vu le contexte peu reposant de cette journée, il s'en tire même extrêmement bien. Richard Carapaz, qui a attaqué dans le final, ne lui a rien repris. Primoz Roglic est hors-jeu. Bref, en poussant, un peu, il figurerait même presque parmi les bénéficiaires de cette folle journée.
Sauf à considérer que Van der Poel et Van Aert constituent deux véritables menaces pour le classement général. Le premier, sauf énorme surprise, ne le challengera pas. Il paraît improbable qu'il atteigne la première journée de repos, lundi, toujours en haut de la hiérarchie. Van Aert, c'est peut-être une autre histoire. Pogacar, lui, englobe les deux puncheurs dans le même sac : "Je sais que van Aert monte très bien et van der Poel aussi, donc il ne faut pas leur laisser dix minutes, c'est dangereux." Mais ils n'ont pas dix minutes d'avance sur lui. Même pas quatre. Si incendie il y a eu vendredi, il ne s'est donc pas propagé au point qu'il puisse y avoir le feu dans la maison UAE.
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Rythme dingue, Mohoric vainqueur en larmes, naufrage de Roglic : Le résumé de la 7e étape
Video credit: Eurosport
Reste une interrogation : qui paiera les efforts consentis samedi ? "Les autres ont souffert aussi, je suis certain que ce n'était pas seulement difficile pour nous", a rappelé à juste titre Tadej Pogacar. Une distance de classique (249 kilomètres), un rythme de fada, tout le monde à bloc.
A la veille des Alpes, tout ça peut déboucher sur un scénario assez imprévisible samedi et/ou dimanche. "C'était très exigeant, on a pris beaucoup de vent avec mon équipe, donc je ne sais pas ce que nous pourrons faire demain (samedi), peut-être simplement suivre les autres", avance prudemment le maillot jaune sortant.
Qu'il bluffe ou non sur ce point, c'est à voir. Mais il a reçu un message vendredi : s'il est probablement le plus fort, s'il demeure l'immense favori pour la victoire finale, le Tour peut se perdre à peu près partout. Sur une chute, un incident technique au pire moment, ou encore un coup de Trafalgar impossible à maîtriser. Pogacar et ses hommes ont flirté avec la réponse C dans le Morvan. Le pire a été évité. La leçon devra être retenue.
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Le débat des RP : Roglic, une défaillance fatale ?
Video credit: Eurosport
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