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Tour de France 2021 - Matej Mohoric (Bahrain Victorious) l'emporte en solitaire sur la 19e étape

Julien Chesnais

Mis à jour 16/07/2021 à 18:18 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2021 - Le sprint attendu n'a pas eu lieu, ce vendredi à Libourne. Parti dans la première échappée du jour, et lancé en solitaire à près de 25 kilomètres de l'arrivée, Matej Mohoric (Bahrain Victorious) s'est imposé sur la 19e étape et lève les bras pour la deuxième fois sur ce Tour. Il devance Christophe Laporte (Cofidis) et Casper Pedersen (DSM).

Matej Mohoric, vainqueur de la 19e étape du Tour de France.

Crédit: Getty Images

C'était la dernière chance pour les baroudeurs. Ils l'ont saisie. A la veille du chrono de Saint-Emilion et à 48h de Paris, une échappée fleuve s’est joué la victoire à Libourne, au terme d’une 19e étape au scénario assez surprenant. Membre d’un premier coup de six coureurs qui a été rejoint par un groupe de contre à 100km du but, Matej Mohoric (Bahrain-Victorious) a trouvé les ressources pour ressortir à 25km de l’arrivée et remporter en solitaire sa deuxième étape sur ce Tour de France. Un numéro invraisemblable, à 48 km/h de moyenne vent de face, deux semaines après son premier raid victorieux du Creusot.
Arrivé au chaud dans le peloton, à près de 21 minutes, du vainqueur du jour, Tadej Pogacar (UAE Emirates) conserve son maillot jaune à l’issue de cette étape de plaine longue de 207 kilomètres. Seulement deux jours le séparent désormais de sa deuxième victoire finale sur le Tour de France.
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La gueulante du patron

Au départ de Mourenx, où Eddy Merckx avait paraphé un solo légendaire en 1969, les baroudeurs savaient qu’il s’agissait de leur dernière opportunité pour lever les bras. Ceux-ci n’ont pas pu sortir à la régulière, du moins pas tout de suite, la faute à une chute massive intervenue après 2km, autour de la 30e position du peloton, tout près de de Tadej Pogacar. Un peu plus loin, le maillot jaune ne s’est pas privé de signaler son agacement auprès de Tom Skujins et Michal Kwiatkowski, qui venaient d’attaquer alors que beaucoup de coureurs n’étaient pas revenus dans le paquet, dont deux équipiers du Slovène. Le coup de gueule du patron a refroidi l’ambiance. Ce qui a permis aux six premiers fuyards, sortis un peu plus tôt, de constituer la première échappée du jour.
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Matej Mohoric, Franck Bonnamour (B&B-KTM), Julien Bernard (Trek-Segafredo), Jonas Rutsch (EF-Nippo), Georg Zimmermann (Intermarché-Wanty Gobert) et Simon Clarke (Qhubeka-Nexthash) comptaient quatre minutes d’avance lorsque l’équipe Alpecin-Fenix a mis en route dans le peloton. Le début d’un immense bras de fer, les deux parties s’employant à fond pour tenter de faire craquer l’autre.

Décousu comme une classique

Contre toute attente, à 145 km du but, les attaques ont repris dans le peloton, secoué par un vent d’anarchie. Dans la traversée sinueuse de Mont-de-Marsan, un groupe conséquent a réussi à filer en contre. Pour de bon ? Pas tout de suite en tout cas, car chaque équipe semblait décidée à remporter cette 19e étape. Certaines formations (Bahrain-Victorious, Israel Start-Up Nation et INEOS-Grenadiers principalement) se sont alliées pour tenter de faire la jonction. Mais une à une, elles ont toutes rendu les armes, le drapeau blanc étant finalement brandi à 80km de l’arrivée par l’équipe israélienne, qui avait notamment fait rouler Chris Froome pour l’occasion.
Teunissen (Jumbo-Visma), Stuvyen, Theuns (Trek-Segafredo), Ballerini (Deceuninck-Quick Step), Politt (Bora-Hansgrohe), Laporte (Cofidis), Dillier (Alpecin-Fenix), Valgren (EF-Nippo), Gesbert (Arkea-Samsic), Pedersen (DSM), Van Moer (Lotto-Soudal), Izagirre (Astana), Clarke, Walscheid (Qhubeka-NextHash), Turgis (TotalEnergies) avaient entre-temps rejoint les six hommes de tête à 100km du but, faisant gonfler l’échappée à un total de 20 unités.
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Mohoric, le numéro et la provocation

La bataille finale a débuté à 46 km de Libourne. Mais c’est finalement Mohoric qui a mis KO la concurrence, en sortant à 25 km de l’arrivée. Malgré le vent de face, malgré la poursuite (plus ou moins) organisée d’une dizaine de costauds spécialistes des classiques, le champion de Slovénie n’a cessé de creuser l’écart, sur un braquet de mammouth, pour finalement s’imposer avec 58 secondes d’avance sur le Varois Christophe Laporte (Cofidis), qui égale son meilleur résultat sur le Tour, et Casper Pedersen (DSM).
Sur la ligne, après plus de 200 km d’échappée parcourus à 48km/h de moyenne, Mohoric jugea bon de faire le signe de se taire. Motus et bouche cousue. Pas sûr que sa performance du jour atténuera les soupçons pesant sur son équipe, deux jours après la descente des gendarmes dans l’hôtel de sa formation à Pau.
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