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Tour de France 2021 - Plus de 5 minutes de marge avant la dernière semaine ? Tadej Pogacar a une avance à la Armstrong

Laurent Vergne

Mis à jour 11/07/2021 à 20:48 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2021 – Tadej Pogacar va s'avancer vers la seconde journée de repos avec plus de cinq minutes d'avance sur son premier poursuivant au classement général. C'est du jamais vu depuis l'édition 2000, alors menée par Lance Armstrong. Le jeune Slovène possède une marge sans doute rédhibitoire pour le suspense. Même s'il se montre moins dominateur depuis une semaine.

Tadej Pogacar, Tour de France 2021

Crédit: Getty Images

Tadej Pogacar a-t-il d'ores et déjà gagné ce Tour de France 2021 ? Réponse : oui. Et ce depuis huit jours. Depuis qu'il a écrasé la concurrence dans le premier opus alpestre sur la route du Grand-Bornand au cours de la 8e étape, le Slovène s'est isolé au classement général. Cela ne garantit pas que le jeune "Pogi" sera en jaune à Paris dimanche prochain. Il peut encore perdre ce Tour, sur un coup de malchance ou un gigantesque coup de buis. Mais à la régulière, personne ne le battra.
A la veille de la journée de repos, après le retour dans le rang de Guillaume Martin, Pogacar dispose de plus de cinq minutes d'avance sur son dauphin au classement. Rigoberto Uran, deuxième, se situe exactement à 5'18" du leader. À quel point cet avantage est-il important ? Il suffit de jeter un coup d'œil dans le rétro pour le mesurer. Au moins cinq minutes de différence entre les deux premiers du général au terme des 15 premières étapes, c'est du jamais vu depuis l'édition 2000. Cette année-là, Lance Armstrong avait relégué son dauphin, Jan Ullrich, à 7'26".
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Tadej Pogacar

Crédit: Getty Images

La chaleur était ce qui m'effrayait le plus avant le Tour
Depuis, jamais personne n'avait abordé une troisième semaine de la Grande Boucle avec un avantage supérieur à cinq minutes. Pas même Armstrong lors de ses victoires suivantes (qui lui ont finalement toutes été retirées). Pas davantage Alberto Contador, Chris Froome ou n'importe qui d'autre. On comprend donc Tadej Pogacar lorsqu'il souffle, à l'arrivée de cette 15e étape en Andorre : "On ne sait jamais ce qui peut arriver mais j'entame confiant la dernière semaine." Le contraire serait étonnant.
Depuis son coup de force sur les pentes des cols de Romme et de la Colombière voilà huit jours, qui avait accru l'avantage né lors du contre-la-montre de Laval dès la 5e étape, l'homme fort du Team UAE Emirates agit davantage en gestionnaire. Sur les pentes du Ventoux ou celles des Pyrénées ce week-end, il a placé quelques petites banderilles, mais sans commune mesure avec l'accélération fatale des Alpes. Il apparaît surtout sur la défensive. Mais il défend bien. Comme dimanche : "Aujourd'hui (dimanche) mes rivaux ont tenté de m'attaquer, mais malheureusement pour eux je me sentais bien."
Très légèrement en difficulté lorsque Jonas Vingegaard l'a attaqué à l'approche du sommet du Ventoux, le maillot jaune apparaît donc un peu moins souverain, ou écrasant, que lors du premier tiers de la course. Peut-être parce qu'il sait que l'essentiel est acquis, ou encore en raison des fortes chaleurs, qu'il ne goûte guère et qui ont envahi le Tour ces derniers jours après les frimas des Alpes. "La chaleur était ce qui m'effrayait le plus avant le Tour, avoue le Slovène. Mais après cette semaine, où presque chaque journée a été chaude, je me sens plus serein. Mon corps a bien répondu à la chaleur aujourd'hui (dimanche), j'ai passé une bonne journée sur le vélo."
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Pogacar : "On ne sait jamais ce qui peut arriver mais j'entame confiant la dernière semaine"

Un écart à la Fignon-Hinault à Paris ?

Alors, que peut-il encore lui arriver ? A priori, pas grand-chose, même s'il reste encore deux arrivées au sommet à engloutir, toutes deux classées en hors catégorie à Saint-Lary-Soulan et Luz-Ariden. Conservateur ou désireux de poser le clou final sur le cercueil du suspense, difficile de prédire l'attitude de Pogacar. Même si, à l'écouter, la fatigue pourrait décider d'elle-même : "Tout le peloton est fatigué, moi le premier. La dernière semaine approche, on verra probablement des attaques moins tranchantes mais plus de coureurs qui craquent."
Personne n'avait atteint ce stade du Tour avec plus de cinq minutes de marge depuis vingt-et-un ans. Personne n'a plus gagné le Tour avec plus de dix minutes d'avance à Paris depuis plus longtemps encore. Il faut remonter à Laurent Fignon, en 1984, lorsque le Parisien avait repoussé Bernard Hinault à 10 minutes et 32 secondes sur les Champs-Elysées. C'était le deuxième Tour de Fignon. Et sa deuxième victoire. Tout cela a un petit air de Pogacar. Peut-il provoquer de telles différences en dernière semaine ? Et le voudra-t-il ? C'est peut-être un des derniers mystères de cette édition 2021 qui n'en compte plus beaucoup.
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Laurent Fignon devant Bernard Hinault, l'image du Tour de France 1984.

Crédit: Getty Images

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