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Tour de France 2022 - Jusqu'où peut aller Lampaert ? Qui a le plus déçu ? Pedersen ou Jakobsen, quel favori samedi ?

Mis à jour 02/07/2022 à 10:14 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Vainqueur surprise du chrono d'ouverture à Copenhague, jusqu'où Yves Lampaert peut espérer conserver le maillot jaune ? Qui de Filippo Ganna ou un autre est la plus grande déception de cette première étape ? Et enfin, Fabio Jakobsen, Mads Pedersen, Wout van Aert... Qui est le favori de la 2e étape samedi ? Ce sont nos premiers débats du Tour.

La météo a-t-elle fait gagner Lampaert ? "A conditions égales, il fait peut-être entre 5e et 10e"

Jusqu'où Lampaert peut-il garder le maillot jaune ?

Christophe Gaudot
Yves Lampaert, c'est l'histoire d'un mec qui a toujours tourné autour de la grande victoire. A qui finalement, le bonheur s'est souvent refusé. Et j'ai bien peur que celui-ci, une partie au moins (personne ne lui retirera sa victoire d'étape sur le chrono), ne soit que de courte durée sur ce Tour de France. La longueur toute relative du chrono (13 km) a limité les écarts et il y a du monde qui lorgne le maillot du Belge, j'identifie au moins trois hommes et les trois peuvent, et l'un d'eux va selon moi, lui chiper dès demain sur la fameuse étape du pont.
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Et Lampaert réalisa : son émotion en images

Dans l'ordre du classement général, je pense à Wout van Aert (+5''), Mathieu van der Poel (+13'') et Mads Pedersen (+15''). J'imagine le premier revanchard après ce qui doit constituer une grosse déception ce vendredi. Et une deuxième place lui suffira, grâce aux bonifications. Un objectif loin d'être hors de portée de "WVA".
Le second avait prévenu que quelque chose serait possible pour le maillot jaune s'il se trouvait entre 10 et 15 secondes. Bingo. Le troisième rêve de le porter chez lui, au Danemark. Pour van der Poel et Pedersen, il faudra faire péter le peloton sur le pont du Grand Belt puisque les bonifs (10, 6 et 4 secondes) ne suffiront pas. J'entends que le vent ne sera peut-être pas idéal mais je pense que contrôler le peloton y restera très compliqué. En bons coureurs de classiques, van der Poel et Pedersen ne se priveront pas de tout tenter. Ce ne sera peut-être pas à leur avantage mais ça peut très bien être au désavantage de Lampaert, même s'il n'est pas manchot dans le domaine.
Julien Chesnais
Je suis plutôt de l’avis de Christophe, Lampaert court un grand danger sur les deux prochaines étapes. Mais j’ai envie d’être optimiste pour le Flamand. Il a pour lui l’expérience du vent et des classiques, une équipe qui jouera dans son jardin et un allié de poids avec Fabio Jakobsen, l’homme le plus rapide du peloton, qui pourra priver van Aert et les autres de précieuses bonifications.
Néanmoins, il le dit lui-même, sa "priorité" sera d’emmener son sprinteur vers la victoire. Le fait de courir en jaune va peut-être retarder sa mise en action dans le train de la Quick-Step. Mais il sera mis à contribution, c’est son rôle dans l’équipe, et ce travail l’expose aux éventuelles cassures dans les derniers hectomètres.
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Un Belge en déloge un autre : Lampaert prend le meilleur temps à Van Aert et s'impose

S’il parvient toutefois à surmonter ces deux dernières journées danoises, la marche que constitue la 4e étape me semble en revanche bien trop haute. Les 171,5 kilomètres entre Dunkerque et Calais sont truffés de côtes et la bagarre entre puncheurs qui s’annonce, notamment dans la côte du Blanc-Nez à 8 km de l’arrivée, devrait être fatale au Belge. Lampaert ferait bien de savourer cette première journée en jaune. Pas sûr qu’on en voit d’autres.

Qui a le plus déçu sur le chrono ?

Julien Chesnais
Personne ! Je vais tout de même lâcher un nom (un peu de patience) mais il faut quand même souligner ce petit miracle : aucun favori n’a chuté ce vendredi. Il y avait 23 fois moyen (soit le nombre de virages) de perdre le Tour sur ce tracé danois qui a traîtreusement mué en patinoire. On se souvient qu’Alejandro Valverde avait laissé sa rotule sur un guet-apens semblable à Düsseldorf, en 2017, et Ion Izagirre, autre prétendant au général, avait également abandonné ce jour-là.
Cette fois-ci, "ikke noget", comme on dit à Copenhague. Rien, pas une victime. Tout le monde a rallié l’arrivée en un seul morceau - à l’exception de Jonas Rutsch (clavicule), qui pourrait ne pas repartir demain. Et j’imagine que tous les grimpeurs sont déjà heureux de ce simple constat.
Je vais maintenant tâcher de répondre, et même livrer deux coureurs. Ben O’Connor (AG2R Citroën) a concédé près d’une minute sur ses trois principaux adversaires du podium qu’il convoite. Derrière lui, il n’y a que Rigoberto Uran, pourtant pas manchot en chrono, qui récolte la palme du retard le plus sévère avec 1'07'' sur Pogacar. Mais ces écarts de mouchoir ne devraient pas peser bien lourd dans trois semaines à Paris. Il y avait bien plus à perdre ce vendredi.
Christophe Gaudot
L'Italien Filippo Ganna a fait des infidélités à son tour national cette année après y avoir décroché six succès d'étape entre 2020 et 2021 pour sa découverte des courses de trois semaines. Six succès dont cinq sur des contre-la-montre. Le double champion du monde a d'ailleurs concédé sa première "défaite" dans l'exercice sur les grands tours. INEOS Grenadiers a révélé qu'il avait souffert d'une crevaison lente dans le final, ce qui peut expliquer une partie de son retard final (10'') mais il reste ma déception du jour.
Si Ganna avait zappé le Giro, c'est que l'objectif du maillot jaune était, pour lui, plus grand qu'une présence dans la Botte. Le Tour ne débute pas tous les ans par un chrono (ou un prologue mais celui-ci l'avantage un peu moins) - ce n'était d'ailleurs plus arrivé depuis 2017, et l'Italien a laissé passer une chance qu'il ne reverra peut-être pas de si tôt. En bon romantique, je voyais dans le succès du champion du monde d'une discipline que j'adore, une forme d'évidence.
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Van Aert mieux que Ganna, Pogacar sur ses talons : 2 minutes de feu au coeur du chrono

Certes, le parcours, fait de nombreux virages, ne correspondait pas à 100% à ses qualités. Oui, la pluie nivelle un peu les valeurs et peut favoriser des coureurs prêts à prendre plus de risques. Bien sûr, Yves Lampaert a bénéficié d'une météo plus clémente. Reste que Wout van Aert et Tadej Pogacar, partis au même moment que lui, ont fait mieux. Ganna avait un objectif, il l'a raté. Je suis déçu.

Qui est le favori de l'étape de samedi ?

Julien Chesnais
Je vois bien Quick-Step doubler la mise. Et à l’inverse du succès de Lampaert vendredi, ce serait tout sauf une surprise. Fabio Jakobsen est le meilleur sprinteur du monde et comme la météo devrait favoriser un emballage massif, je ne vois pas un plus beau favori que lui.
C’est la mauvaise nouvelle qui se cache derrière mon pronostic. Les fameuses bordures sur la crête des vagues - dont tout le monde fantasme (ou cauchemarde) depuis octobre dernier - ne devraient pas avoir lieu, ou si peu. Le vent s'annonce en effet plutôt modéré (20 km/h), à peine de quoi perturber une partie de ping-pong sur la plage, et il sera surtout de face durant la deuxième partie de l’étape, la plus effrayante sur le papier. Loin de moi l’idée de prononcer la sentence d’un ennui mortel.
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La palette des RP : Qu'attendre de ce fameux pont dans le final ?

La première étape en ligne du Tour est toujours tendue comme un arc, plantant des flèches ici ou là aux coureurs les plus maladroits ou malchanceux. Il y aura du sang et des larmes, mais j’ai bien peur que les grands battus du jour le soient davantage sur chutes que sur bordures. Et puis, quand bien même surviendrait un feu d’artifice sur ce fameux pont de 18 kilomètres, quelle autre équipe que Quick-Step Alpha Vinyl sait mieux manier la voile au vent ? Spécialiste en la matière, elle a tout pour mettre Jakobsen sur orbite, qu’importe le vent et le scénario du jour.
Christophe Gaudot
Beaucoup de noms m'ont traversé l'esprit mais un seul est resté : Mads Pedersen. Le Danois de la Trek-Segafredo sait faire beaucoup de choses : rouler, sprinter, jouer des coudes pour se placer… Il adore, qui plus est, les conditions difficiles. Celles-ci ne seront peut-être pas extrêmes samedi sur le pont du Grand Belt, je rejoins Julien sur ce constat ô combien décevant pour le spectacle (sans doute pas pour la majorité des coureurs). Mais je pense qu'il ne faut pour autant pas sous-estimer la difficulté de la deuxième étape de ce Tour de France 2022.
Nerveuse, la journée le sera forcément. Et même si le vent est modéré, la longueur du pont (18 km), sur une route complètement dégagée donc, va amplifier son importance. Le final de l'étape mettra les organismes à rude épreuve, d'autant plus qu'il y aura forcément des équipes pour tenter de désorganiser le paquet. J'ai évoqué Mathieu van der Poel plus haut mais il ne sera pas seul. Peut-être que la Jumbo-Visma voudra tester Tadej Pogacar.
Quoiqu'il arrive, le final de l'étape ne sera pas commun, la préparation du sprint très particulière. A ce petit jeu, je vois Fabio Jakobsen et les sprinteurs purs désavantagés face à Wout van Aert ou Mads Pedersen qui sont des coureurs plus polymorphes. La force d'évoluer à domicile va décupler la motivation du second que je dois donc lever les bras à Nyborg.
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Le profil de la 2e étape : Gare au vent !

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