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Tour de France 2022 - Tadej Pogacar devra vite s'en relever : "Maintenant, c'est à moi d'attaquer"

Laurent Vergne

Mis à jour 13/07/2022 à 20:19 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2022 - Tadej Pogacar a soudainement baissé la tête mercredi lors de la 11e étape. Incapable de répondre à l'attaque de Jonas Vingegaard dans le Granon, le Slovène a eu toutes les peines du monde à finir. Déchu de son maillot jaune, relégué à la 3e place du classement général, le double tenant du titre peut-il renverser la tendance ? Il reste déterminé malgré la gifle du jour.

Le grand tournant du Granon : Vingegaard à l'abordage, Pogacar à la dérive

Tadej Pogacar a le sourire tenace. Celui qu'il a arboré en jaune sur le podium ces derniers jours. Celui qui était encore mercredi accroché à son visage, face caméra, en bas de la descente du Galibier, avant l'explication finale. Trois quarts d'heure plus tard, sonné et grand perdant de la bataille du Granon, le Slovène avait toujours le sourire. Groggy, oui, mais pas abattu, et plutôt beau joueur dans ce qui constitue son premier grand revers sur le Tour depuis qu'il en est devenu le taulier. Il y avait bien eu le Ventoux l'an passé, mais ni le contexte ni l'envergure de la défaillance ne sont comparables.
Que s'est-il passé ? A chaud, Pogacar lui-même n'en était pas totalement certain. "Je ne sais pas, peut-être un peu de tout ça", alors qu'on lui suggère un problème d'alimentation, ou les conséquences des attaques précoces et multiples des hommes de la Jumbo Visma. "Au début de l'étape, j'étais bien en jambes, tente-t-il d'expliquer. Dans le Galibier, je me sentais bien, très bien même."
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L'incroyable passe d'armes : Vingegaard, Roglic et Pogacar s'attaquent dans le Galibier

Le coup de chapeau aux Jumbo

Mais quand Jonas Vingegaard a porté à nouveau l'estocade à cinq kilomètres de l'arrivée, ce fut le coup de grâce. "Tout d'un coup, j'ai eu un coup de moins bien dans le col du Granon, je n'ai pas pu réagir quand Vingegaard a attaqué, poursuit le désormais ex-maillot jaune, 7e à l'arrivée. J'ai eu un coup de barre. Peut-être une hypoglycémie. Je ne sais pas trop ce qu'il s'est passé. Peut-être une mauvaise journée, tout simplement."
Son isolement a contrasté avec l'homogénéité collective des Jumbo. Si Vingegaard a parachevé l'œuvre, il a pu compter sur la puissance de feu de sa formation. Pogacar en convient. "J'ai été attaqué, énormément, constate le leader du Team UAE Emirates. Ils (les coureurs de Jumbo, NDLR) ont essayé de me harceler, toute l'équipe Jumbo était très forte. Ils ont très bien couru tactiquement. C'était très dur de les contrôler. Ils ont mis Van Aert et Laporte dès le début, ils ont attaqué, bravo à eux."
Il y avait, dans ces images, comme une réminiscence de Miguel Indurain aux Arcs en 1996, ou toute autre séquence où un champion dominant voire ultradominant se retrouve à la peine. La rareté du propos provoque presque un effet de sidération. Pour autant, la comparaison a ses limites. Pogacar a 23 ans, pas 32. Et s'il a perdu très gros, il reste encore sur le podium provisoire (3e à 2'22" de Vingegaard), même si, compte tenu de la faiblesse des écarts, cela ne signifie pas encore grand-chose.
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C'était du grand spectacle : Le résumé d'une 11e étape de folie

J'ai perdu trois minutes aujourd'hui, peut-être que je les reprendrai demain
Aucune résignation dans ses propos à ce jour. "J'ai perdu trois minutes aujourd'hui, peut-être que je les reprendrai demain, on verra, lance-t-il. Mais je vais continuer de me battre jusqu'à la fin. Essayer de récupérer du temps. J'ai encore envie de courir, de me battre et de tout donner jusqu'à la fin pour ne pas avoir de regrets. Maintenant, c'est à moi d'attaquer."
Dès jeudi, il devra savoir et nous avec lui s'il peut encore gagner ce Tour 2022. Avec le Galibier (encore), la Croix-de-Fer et l'Alpe d'Huez pour finir, l'étape du 14 juillet ne tolèrera aucune faiblesse. Si le coup de barre était passager, fruit d'une petite hypoglycémie, d'un coup de chaud ou autre, on retrouvera, peut-être, dès ce jeudi le "vrai" Pogacar. Si le mal est plus profond, tout le monde sera vite fixé.
S'il fait sans doute moins peur qu'il y a quelques heures, si une partie du mythe de l'invincible 'Pogi' s'est effrité, Jonas Vingegaard, lui, est très loin de s'enflammer : "Je m'attends à ce que Tadej attaque à chaque fois qu'il en aura la possibilité. Je continue à le voir comme mon adversaire le plus fort dans ce Tour." Jusqu'à preuve du contraire, il a raison. Mais jusqu'à preuve du contraire, Pogacar était indéboulonnable. La vérité est fragile sur le Tour.
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Pogacar : "J'ai perdu trois minutes aujourd'hui, peut-être que j'en reprendrai trois demain"

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