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Tour de France - Vingegaard, Van Aert et les autres : "C'était un chef d'oeuvre" pour la Jumbo-Visma

Christophe Gaudot

Mis à jour 21/07/2022 à 22:25 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2022 - Sauf catastrophe, Jonas Vingegaard va remporter le Tour 2022. Il ne lui a fallu que deux étapes pour creuser un écart décisif sur Tadej Pogacar, celle de ce jeudi vers Hautacam et évidemment celle, bientôt mythique, du Granon. Deux étapes lors desquelles il a été très fort mais aussi extrêmement aidé par une équipe Jumbo-Visma qui a évolué très au-dessus de la concurrence.

Le résumé : Pogacar a tout tenté, a chuté, puis Vingegaard et la Jumbo l'ont essoré

Jonas Vingegaard va devenir un vainqueur de grand tour. Wout van Aert aussi d'une certaine manière. Et Christophe Laporte, Tiesj Benoot, Sepp Kuss, Nathan Van Hoojdonck mais aussi Steven Kruijswijk et Primoz Roglic, contraints à l'abandon. Le cyclisme, dit-on, est le plus collectif des sports individuels. Formule si usée qu'elle pourrait devenir ringarde. Les succès d'Egan Bernal et Tadej Pogacar portaient avant tout le sceau de leur talent. Le maillot jaune n'en manque pas mais sa victoire, si elle venait à se confirmer à Paris dimanche, serait au moins autant individuelle que collective. Et la 18e étape vers Hautacam en a été une preuve étincelante.
C'est drôle, comme parfois les choses s'imbriquent bien. Poissarde avec Primoz Roglic, la Jumbo a changé sa manière d'être cette année. Oubliez l'équipe défensive qui ne sortait pas du cadre dans lequel elle s'enfermait. Des hommes devant, des relais, une entreprise de harcèlement réussie (et décisive) sur Pogacar, tout fut à la fois osé et couronné de succès. Quand les équipes marketing avaient mis sur pied ce maillot inspiré de Rembrandt, peintre néerlandais du XVIIe siècle, elle ne se doutait pas qu'elle offrirait, quelques semaines plus tard, une formule toute faite au très, très probable vainqueur du Tour de France.
Wout Van Aert, le meilleur coureur du monde m'aide à gagner le Tour
"Nous avons réalisé un chef-d'œuvre, comme ce maillot que nous portons, a souri Jonas Vingegaard à Hautacam. Toute l'équipe a été super forte aujourd'hui.Je dois tellement les remercier. Cette victoire, je la leur dois. Merci à eux, je n'aurais rien pu faire sans eux." L'excès d'humilité est un défaut qui peut agacer mais dans le cas du Danois, la sortie ne peut être que sincère. Objectivement, la Jumbo-Visma dans son ensemble a gagné le Tour de France. Laporte et les autres ont tous œuvré à un moment de la course. "Aujourd'hui, après le col du Granon, c'est un nouvel exemple qui montre la force de l'équipe", avance Vingegaard.
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Van Aert a lâché Pogacar, puis Vingegaard s'est envolé : comment la Jumbo-Visma a scellé le Tour

Ce jeudi, il y avait du jaune et noir partout. Même à six, les Néerlandais ont imposé un joug dont même Tadej Pogacar n'a pas réussi à se défaire. "C'est important d'avoir des gars à l'avant, analyse Sepp Kuss. Vous ne savez jamais ce qui peut arriver et c'est facile de faire attendre des gars. Tous les autres sont si bons pour sentir la course, faire ce qu'il faut au bon moment pour aider sans utiliser trop d'énergie."
Et si jamais quelque chose devait arriver, avoir un certain Wout van Aert de votre côté peut aider. "Il a lâché Tadej Pogacar, remet un Vingegaard ébahi. Le meilleur coureur du monde, Wout van Aert, m'aide à gagner le Tour". Pas prétentieux pour un sou, WVA se contente d'être "fier d'y avoir contribué".

Jumbo voulait répondre à UAE

"Quand j'ai entendu que Pogacar avait été lâché, je me suis dit que je devais donner tout ce qu'il me restait, poursuit le Belge. C'est ce que j'ai fait et Jonas a réussi à poursuivre en solitaire pendant trois kilomètres. Après ce qu'a montré l'équipe UAE mercredi, nous voulions attaquer. Nous devions prendre nos responsabilités. C'est pour ça que j'ai attaqué dès le kilomètre zéro. C'était dingue, l'une des journées les plus folles de ma carrière." Ce qui transpire de cette équipe, c'est la joie de courir. C'est évidemment toujours plus facile d'avoir le sourire dans la victoire mais ceci tranche avec un passé récent.
"C'est différent d'attaquer ou de défendre Vous êtes dans un autre état d'esprit", analyse un Vingegaard qui fait dans la lapalissade. Si l'expérience tirée des échecs passés a évidemment joué son rôle, la personnalité du leader a peut-être aussi aidé à changer l'âme profonde de l'équipe. Si Primoz Roglic mettait le contrôle au-dessus de tout, Vingegaard est plus volubile, le désordre ne lui fait pas peur.
"Je suis heureux de travailler pour Jonas, avoue Kuss encore une fois excellent en montagne. Il me donne à moi et à tous les autres, de la confiance. Il est calme, sûr de lui. C'est toujours mieux de pouvoir travailler sans pression." Même si pendant dix jours, le Danois s'est contenté de suivre les banderilles de Pogacar, la Jumbo a maintenu une certaine pression et, à l'exception de l'étape de Peyragudes, toujours eu la main. "Il s'est senti bien tous les jours, rigole Kuss. Il avait chaque fois envie que nous poussions le rythme plus fort pour faire des différences. J'espère qu'aujourd'hui c'était suffisant pour lui." Ce que Jonas voulait, Vingegaard l'a eu. C'est ça avoir une très grande équipe.
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