Pello Bilbao (Bahrain Victorious) remporte une 10e étape mouvementée, Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) reste en jaune

Il en rêvait chez lui dans le Pays basque, mais c’est dans le Massif Central que Pello Bilbao a décroché la première victoire de sa carrière sur le Tour de France. Au terme d’une étape complètement folle, marquée par la présence un temps de Vingegaard et Pogacar dans l’échappée, l’Espagnol de la Bahrain-Victorious a parfaitement négocié le final et l’attaque de Krists Neilands (Israel-Premier Tech) pour remporter cette 10e étape à Issoire.

Revenu à 3,5 kilomètres sur le Letton, Bilbao a ensuite su faire parler sa pointe de vitesse parmi les échappés pour devancer Georg Zimmermann (Intermarché - Circus - Wanty) et Ben O’Connor (AG2R Citroën). Il en profite également pour s’offrir une belle remontée au général, passant 5e à 4’34’’ de Vingegaard, toujours maillot jaune.

On savait que l’échappée avait de bonnes chances d’aller au bout sur cette 10e étape, avec un tracé propice post-journée de repos. Mais encore fallait-il être dans le bon coup, car le début d’étape aura été complètement dingue. Pendant plus d’une heure, les attaques se sont multipliées, sur un tempo fou (43km/h de moyenne !), faisant exploser le peloton, réduit à une quarantaine d’unités après 30 kilomètres. On a surtout eu, pendant quelques instants, une échappée avec Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma), Tadej Pogacar et Adam Yates (UAE Team Emirates), ou Simon Yates (Jayco-AlUla). A l’image de ce qui s’était passé l’an dernier vers Saint-Etienne avec une tentative dès le départ de Pogacar, les favoris ont tenté un coup de folie dans les premiers kilomètres.

La Bora-Hansgrohe et INEOS Grenadiers ne pouvaient cependant pas laisser partir un tel groupe et ont roulé pour éviter le piège. Mais le tempo infernal qui s’est poursuivi a fini par faire des dégâts, y compris parmi les leaders. Encore une fois en difficulté, Romain Bardet (DSM-firmenich) et David Gaudu (Groupama-FDJ) se sont rapidement fait distancer du peloton, laissant un temps craindre le pire (2’40’’ de retard après 50km). Mais heureusement pour les Tricolores, le peloton a fini par se relever lorsque l’échappée a - enfin - réussi à sortir, et s’est ensuite contenté de gérer l’écart.

La faute à la présence dans l’échappée de Pello Bilbao, 11e du général après la première semaine. Accompagné notamment par Julian Alaphilippe (Soudal-Quick Step) et Michal Kwiatkowski (INEOS Grenadiers), revenus dans un second temps, ou Warren Barguil (Arkéa-Samsic), le Basque avait le profil parfait pour remporter cette 10e étape et a eu la pancarte tout au long de la journée. On a rapidement compris que l’échappée irait au bout, restait à trouver le moyen de se débarrasser des coureurs les plus rapides au sprint. Bien aidé par Nick Schultz, Krists Neilands est le seul coureur à avoir tenté véritablement sa chance mais son attaque dans la côte de la Chapelle-Marcousse a bien failli être la bonne.

En partant en solitaire, le Letton a compté 40’’ d’avance sur ses anciens compagnons, éparpillés, mais ses difficultés dans les descentes ont permis le retour de Zimmermann, Bilbao, O’Connor, Pedrero (Movistar) et Chavès (EF Education-Easy Post) à 3,5km de l’arrivée. Parfait de gestion dans les derniers kilomètres, sautant sur ce qui bouge sans jamais faire l’effort de trop, Pello Bilbao ne s’est pas fait prier ensuite pour s’imposer au sprint, sa première victoire d’étape sur le Tour. Le Basque remonte également à la 5e place du général, glanant six rangs et sortant Bardet du Top 10. La journée parfaite de la Bahrain-Victorious.