Tour de France 2023 | Jasper Philipsen remporte la 7e étape devant Mark Cavendish

Trois sur trois pour Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck). Facile vainqueur de la 7e étape à Bordeaux, le Belge a remporté sa 3e victoire en autant de sprints massifs disputés sur ce 110e Tour de France. Mark Cavendish a tenté de le surprendre en lançant de loin son effort. Mais le maillot vert, trop fort, n'a pas eu de mal à revenir puis déposer dans les derniers mètres le Britannique, tout de même deuxième ce vendredi devant Biniam Girmay. Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) a lui conservé le maillot jaune à l'issue d'une journée particulièrement tranquille.

Les sprints se suivent et se ressemblent sur ce Tour. Comme lors de ses deux premiers succès à Bayonne et Nogaro, Philipsen a d'abord été merveilleusement emmené par Mathieu van der Poel. Le leader d'Alpecin-Deceuninck a ensuite fait preuve de patience en se relevant quelque peu lorsque la fusée néerlandaise est arrivée à bout de carburant. Il restait près de 300 mètres et c'était un peu trop tôt pour prendre les choses en main.

Ce très court temps mort a ouvert une fenêtre pour les outsiders, et Cavendish s'y est engouffré les deux pieds en avant. Le sprinteur d'Astana Qazaqstan a bien joué le coup en arrivant pleine balle de l'arrière. Tout le monde s'est fait avoir, sauf Philipsen, qui a fait parler sa puissance pour coiffer l'ancien champion du monde dans les 50 derniers mètres.

Il s'agit malgré tout pour Cavendish de sa meilleure performance sur le Tour depuis son dernier succès à Carcassonne voilà deux ans. Mais il ne visait évidemment rien d'autre que ce 35e succès qui lui aurait permis de dépasser Eddy Merckx au titre du coureur le plus victorieux sur les routes du Tour. Le symbole aurait été beau à Bordeaux, la capitale des sprinteurs, où la course n'était plus revenue depuis 2010 et le succès de … Cavendish. Mais il lui faudra patienter encore un peu, en espérant la prochaine fois que ses jambes soient aussi bonnes et que Philipsen connaisse enfin un coup de mou.

Les baroudeurs savaient n'avoir quasiment aucune chance et n'ont donc pas été nombreux à se porter volontaire pour une échappée suicidaire. Un quatuor est tout de même sorti d'entrée. Mais Jonas Abrahamsen (Uno-X), Nelson Oliveira (Movistar) puis Mathieu Burgaudeau (TotalEnergies) ont tour à tour fini par se relever. Seul Simon Guglielmi (Arkéa-Samsic) a continué sa route. Et le Savoyard de 26 ans, néophyte sur le Tour, s'est vu octroyer une avance maximale de 7'16".

Son échappée solitaire s'est étirée durant 93 kilomètres. Il restait 74 bornes quand Nans Peters (AG2R Citroën) et Pierre Latour (TotalEnergies) l'ont rejoint, l'Isérois et le Drômois ayant démarré après le sprint intermédiaire de Grignols. A trois, l'histoire n'était plus tout à fait la même. Si Guglielmi a lâché prise dans la seule difficulté du jour, la côte de Béguey (4e catégorie), à 39km du but, Peters et Latour ont longuement résisté avec une minute d'avance. Mais la logique l'a finalement emporté, Latour, dernier rescapé, s'étant fait manger par la meute à 3,6 km de l'arrivée.

Bien protégé par ses équipiers, Vingegaard a passé une première jaune sans encombre. Le constat est valable pour les autres cadors puisqu'aucune chute n'est à déplorer dans cette journée de transition qui aura sans doute permis aux organismes de se ressourcer, malgré les premières chaleurs, au sortir des Pyrénées. Pas de changement non plus au général, toujours dominé par le Danois avec 25" d'avance sur Pogacar. Avant d'affronter le Puy-de-Dôme, la tension devrait déjà remonter d'un cran sur la route de Limoges, samedi, où les routes vallonnées de Haute-Vienne ne sont jamais de tout repos.