Tour de France 2024 - 3e étape : Tadej Pogacar (UAE-Emirates) perdra son maillot jaune si...

On a beau parler du favori de ce Tour de France, il faut se rendre à l'évidence : le maillot jaune de Tadej Pogacar (UAE-Emirates) ne tient qu'à un fil. Le double vainqueur de la Grande Boucle s'en est emparé dimanche, en arrivant à Bologne avec 21 secondes d'avance sur Romain Bardet (DSM-Firmenich PostNL). Son état de forme étincelant, conjugué au profil plat comme une main de la troisième étape entre Plaisance et Turin, ce lundi, laissent penser que le coureur slovène n'aura aucun mal à rallier la ligne dans le même groupe que le vainqueur du jour si jamais la journée se termine par un sprint massif, ce qui est très fortement probable. Cela risque toutefois de ne pas lui suffire s'il veut conserver sa tunique.

Après deux étapes, "Pogi" est en effet classé dans le même temps que trois autres coureurs, à savoir Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step), Jonas Vingegaard (Visma | Lease a Bike) et Richard Carapaz (EF Education EasyPost). Il n'est donc installé sur le trône que grâce à l'addition des places obtenues à l'occasion des deux premières journées de course. Pour rappel, le coureur de 25 ans avait fini 4e de la première étape, puis 14e de la deuxième. C'est mieux que ses rivaux belge (8e puis 12e), danois (16e puis 13e) et équatorien (22e puis 10e). Mais il faudra encore scruter avec attention les places des uns et des autres, ce lundi à Turin, pour savoir si le récent lauréat du Giro est toujours premier.

Pour Pogacar, la menace la plus tangible est incarnée par Evenepoel. L'équation est simple : si le leader de la Soudal Quick-Step franchit la ligne avec deux places ou plus d'avance sur celui d'UAE-Emirates, il lui subtilisera le maillot jaune. L'article 24-a du règlement du Tour de France prévoit qu'en "cas d'égalité au classement général, les centièmes de seconde enregistrés par les chronométreurs lors des étapes contre la montre individuel sont réincorporés dans le temps total pour départager les coureurs. À défaut de contre la montre ou en cas de nouvelle égalité, il est fait appel à l'addition des places obtenues à chaque étape et, en dernier ressort, à la place obtenue dans la dernière étape disputée."

Au-delà d'Evenepoel, Vingegaard (onze places d'écart) et Carapaz (quatorze places d'écart) sont par conséquent eux aussi de sérieux prétendants pour récupérer les commandes du général à Turin. Ils partent de plus loin, mais rappelons que les positions peuvent très vite se perdre et se gagner dans un peloton en cas d'arrivée massive. D'ailleurs, l'attitude de Pogacar sera à scruter de près. Après tout, s'il souhaite se délester provisoirement de sa tunique (et des contraintes qui vont avec) sans pour autant perdre du temps sur ses adversaires, il n'aura qu'à se laisser glisser en queue de peloton.