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Tour de France 2024 | Vingegaard ne craint pas le retard sur Pogacar : "L'an dernier, j'ai pris 7'30'' en deux jours"
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Publié 05/07/2024 à 19:44 GMT+2
Vingt-cinq secondes de plus qui font 1'15'' pour Jonas Vingegaard (Visma | Lease a Bike). Après sept jours de course dont une étape de montagne et un contre-la-montre, le double vainqueur compte un débours conséquent sur Tadej Pogacar (UAE-Emirates). Mais le retard pris dans sa préparation et l'espoir de jours meilleurs rendent son début de Tour acceptable voire vraiment satisfaisant à ses yeux.
Evenepoel 12" devant Pogacar : revivez le dénouement du contre-la-montre
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Ne cherchez pas de la déception dans son regard ou dans les mots de Jonas Vingegaard, vous n'en trouverez pas. A vrai dire, on se demande si, sur le Tour de France, le Danois a déjà regretté l'une de ses performances. Tout s'est toujours déroulé selon le plan et il ne voit aucune raison pour que ça change. Les 37 secondes perdues sur Remco Evenepoel sur le chrono ce vendredi ? Logique. Les 25 lâchés à Tadej Pogacar ? Acceptable sur ce parcours et avec sa forme. A l'écouter, on croirait presque que Vingegaard tient les rênes du Tour de France.
La dernière fois que le suiveur l'avait vu sur un vélo de chrono en juillet, il avait fallu sérieusement se mouiller la nuque pour accepter ce qu'il s'était passé entre Passy et Combloux et analyser des heures durant ces quatre secondes au kilomètre prises à un Tadej Pogacar K-O debout. L'homme du nord n'avait pas reconnu le parcours entre Nuits-Saint-Georges et Gevrey-Chambertin mais il a conclu qu'il convenait bien mieux à ses rivaux qu'à lui. On comprend alors pourquoi sa performance du jour ne l'inquiète toujours pas.
"Si je suis honnête, je dirais que c'était plutôt un bon contre-la-montre, assure-t-il. Perdre seulement 37 secondes sur Remco sur un contre-la-montre qui lui convenait plutôt est très bien pour moi. Je ne dirais pas que j'ai pris un nouveau coup sur la tête. C'est même le contraire de ça. Je m'attendais à perdre plus de temps. C'était un chrono qui était bien plus favorable pour Pogacar. C'est bien de seulement perdre 25 secondes sur lui aujourd'hui." Quand on vous dit que tout va bien…
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Vingegaard a limité la casse : "Il est en avance sur son tableau de marche"
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Après tout, le boss des deux derniers Tour de France avait prévu cette perte de temps. Mieux, il avait anticipé d'en lâcher en Italie, ce qui ne fut pas le cas. San Luca, sur la deuxième étape, lui faisait plus peur que ce contre-la-montre. Résultat, il n'avait rien perdu vers Bologne et il a lâché 25 secondes à Pogacar, et 37 à Evenepoel qui pourrait bien se transformer en rival pour la place de dauphin, dans les vignobles bourguignons. "Il était déjà content de sa prestation à Valloire où il a limité la casse par rapport à Pogacar, analyse Jacky Durand. Ce matin il savait qu'il allait perdre du temps sur Evenepoel et Pogacar mais ce sont quand même des secondes qui s'accumulent. Il est désormais à 1'15''."
Vingegaard fidèle à son tableau de marche ?
L'impression laissée ce vendredi ressemble d'ailleurs un peu à celle de la première journée alpestre. Jonas Vingegaard avait réussi à suivre Tadej Pogacar pour un temps seulement puis avait fait jeu égal avant de manquer de jus dans les derniers kilomètres. Exactement comme sur ce contre-la-montre où Primoz Roglic l'a même doublé dans la hiérarchie dans le final. "J'ai souffert sur la fin mais j'ai senti de la puissance donc je peux être heureux, et oui ma forme va de mieux en mieux", confirme-t-il. Cette faiblesse traduirait-elle le manque d'une base à haute intensité à l'entraînement ?
Peut-il refaire une partie de son retard avant les Pyrénées, le weekend prochain ? On est en droit d'en douter mais, à l'exception très notable des chemins blancs dimanche, les terrains proposés ne devraient pas non plus permettre à Pogacar de lui taper encore sur la caboche. "On va dire qu'il est sur son tableau de marche, il perd du temps mais pas de manière irrémédiable", juge Jacky Durand. Un sentiment que l'on partage évidemment du côté de la Visma. "L'année dernière, j'ai perdu 1'40" contre Jonas et aujourd'hui je l'ai battu de 25", c'est plutôt bien", corrige néanmoins le taquin Pogacar.
Pogacar craint la 3e semaine
Mais chez les Néerlandais, on semble tout miser sur une montée en puissance dans une troisième semaine terrible. "L'année dernière, j'ai pris 7 minutes et 30 secondes en deux étapes, répond Vingegaard en référence à Combloux et à la Loze. La puissance est là et on doit juste croire à notre plan." Pas besoin d'être un as de la stratégie pour le comprendre alors qu'il ressemble étrangement à celui de 2023, à la nuance près que cette fois, ce n'est pas Pogacar qui a été perturbé avant le Tour.
Le parcours de ce Tour de France avec une seule étape de haute montagne avant le deuxième weekend offre cependant la possibilité à Vingegaard d'y croire, ce dont convient son rival slovène qui craint que la fatigue et le parcours forment un cocktail détonnant en troisième semaine. A l'évidence après une semaine tout va bien pour Pogacar mais Vingegaard aurait signé pour se retrouver dans cette position.
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