Tour de France 2025 - 6e étape | Mathieu Van der Poel reprend le maillot jaune a fait honneur à la première semaine

Mathieu Van der Poel a déjà gagné son étape dans ce Tour de France et il a, en plus, aussi déjà porté le maillot jaune. En d'autres temps, ce bilan lui aurait largement suffi mais en 2025, le Néerlandais a faim et profite de parcours taillés à la perfection pour lui. Qu'il soit acteur ajoute une dimension à ce début de Tour de France 2025.

Pogacar lache le maillot jaune au sprint... pour une seconde

Video credit: Eurosport

Le fait du jour

De Bayeux à Vire, le menu paraissait un brin indigeste pour Mathieu Van der Poel, ce qui ne l'a pas empêché de se lancer à l'assaut de l'assiette avec l'appétit qui le caractérise. Qu'il ait envie ou qu'il soit là avec la tête ailleurs, "VDP" ne fait jamais les choses à moitié sur le Tour de France. Son millésime 2025 ressemble en cela à celui de 2021 quand il avait mis le feu à la première semaine de Mûr-de-Bretagne au Creusot avant de mettre la flèche dans les Alpes.
A vrai dire, s'il avait fallu mettre une pièce sur un nouvel abandon du Néerlandais volant avant Paris, on y serait allé même avec une cote plutôt faiblarde, c'est dire si l'on croyait qu'il avait envie de voir la Tour Eiffel, les Champs-Elysées et Montmartre. Mais ce jeudi dans une Suisse normande que l'on ne savait pas si inhospitalière, Van der Poel s'est mêlé au sprint intermédiaire. Volonté de se dégourdir les jambes avant de se lancer bien plus loin dans l'échappée, ou prémice d'une lutte qui pourrait une nouvelle fois le mettre aux prises avec Tadej Pogacar ?
C'est à son compère, sinon son ami, qu'il a chipé le maillot jaune à Vire. Toujours prêts à se chambrer dans l'aire d'arrivée, les duettistes ne manqueront pas de rigoler de cette seconde qui a basculé du côté du leader des Alpecin - Deceuninck. Autour de Caen, Van der Poel avait fait le chrono à fond avec une petite idée derrière la tête, une idée toute jaune.
Ce sera sa récompense du jour et il a fallu s'arracher dans un final qu'il aurait adoré s'il n'avait pas été le dessert d'un menu en sept temps entre Bayeux et Vire. Oui mais voilà, Van der Poel a une limite et elle se situe probablement autour des 3 000 mètres de dénivelé. Reste qu'en sachant qu'il allait souffrir, le vainqueur de la 2e étape s'est tout de même projeté à l'avant. Les organisateurs avaient tracé un parcours pour lui, il lui a fait honneur et s'il n'y avait pas un certain Slovène, il serait incontestablement l'homme de la première semaine.

Le grand perdant

Difficile de trouver un perdant dans cette 6e étape, et encore moins un "grand". C'est peut-être du côté du cyclisme français qu'il faut chercher. Ce pourrait être Kevin Vauquelin mais on citera aussi Romain Grégoire. Le puncheur de Groupama-FDJ est fort, voire très fort depuis le début du Tour de France mais il est tombé à chaque fois sur les meilleurs du monde. L'étape de ce jeudi laissait la porte ouverte aux autres, il a essayé mais il n'a pas réussi à se glisser dans le bon coup.

L'image du jour

Tadej Pogacar ne savait pas que son maillot jaune ne tenait qu'à quelques secondes quand il s'approchait de la ligne et s'il a tenu à la franchir en tête du peloton, ce n'était absolument pas pour le défendre mais plutôt pour montrer à la Visma, qui a roulé fort dans le final, qu'il était bel et bien là.

On a aimé

La victoire d’un coureur échappé. L’audace, c’est toujours réjouissant.
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L'arrivée triomphale du forçat Healy, auteur d'un solo de 42 km

Video credit: Eurosport

Le profil de cette 6e étape. Le Tour de France nous avait habitué à des profils casse-pattes, usants même parfois mais pas dans cette partie de la France. "Tracer une diagonale du nord-est au sud-ouest de la France et à gauche de celle-ci, nous n'avons pas de montagne" dit Christian Prudhomme. Les organisateurs du Tour ont trouvé une belle parade.

On n'a pas aimé

Vauquelin qui n’a pas eu son bon de sortie. On rêvait de l’échappée fleuve du Normand au départ de sa ville natale de Bayeux. Mais UAE Emirates-XRG lui a vite fait comprendre que ce ne serait pas possible quand il a placé son attaque en début d’étape. Il a été traité comme une menace au classement général. Il faudra peut-être s’y faire.
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Vauquelin, à la folie : "Une montgolfière avec ma gueule dessus ! Vous imaginez ?"

Video credit: Eurosport

Ne pas voir Tim Merlier se mêler à la lutte sur le sprint intermédiaire. Le Belge n'a jamais vraiment pensé au maillot vert sur ce Tour et on doute qu'il aille jusqu'à Paris. Jonathan Milan et Biniam Girmay sont les deux seuls sprinteurs dans la lutte. C'est bien peu.

Le chiffre : 164

Au bout de son numéro, Ben Healy a créé un écart monstre sur ses anciens compagnons d'échappée. Sur la ligne, Quinn Simmons était à 2'44'', soit 164 secondes. Il fallait remonter à 2021 pour voir un écart supérieur entre le vainqueur d'une étape et son dauphin. Il s'agissait de Ben O'Connor, vainqueur à Tignes 5'07'' devant Mattia Cattaneo en 2021.
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A 42 km de l'arrivée, Healy se lance en solo

Video credit: Eurosport

La décla

Mathieu Van der Poel (Alpecin-Deceuninck)
"Je vais peut-être conserver ce maillot une journée seulement mais ce n'est pas rien."

Juste pour savoir

Quatre-vingt-dix kilomètres et presque deux heures de course pour que l'échappée ne sorte définitivement, on n'est pas loin d'un record, non ?
Ses compagnons d'échappées connaissaient-ils Ben Healy pour le laisser partir ainsi ?
Entre le maillot jaune et une éventuelle nouvelle victoire à Mûr-de-Bretagne, Mathieu Van der Poel n'a-t-il pas fait son choix ? Les jambes seront probablement lourdes vendredi.
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