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Julian Alaphilippe au départ du Tour de Lombardie, l’heure de vérité

Simon Farvacque

Mis à jour 08/10/2022 à 10:31 GMT+2

TOUR DE LOMBARDIE - Julian Alaphilippe a autant couru derrière sa forme que derrière les succès, en une année 2022 perturbée par moult chutes. Mais il conserve l'opportunité presque inespérée d'y apposer un majestueux point final. Samedi en direction de Côme, il pourra se reposer sur le souvenir positif de sa 2e place en 2017 et devra évacuer les craintes sur sa condition, plutôt rassurante lundi.

Fritsch : "Je rêve d’un sprint entre Alaphilippe et Pogacar… n’est-ce qu’un fantasme ?"

Il fallait scroller longuement pour trouver trace du nom de Julian Alaphilippe, samedi dernier à l’arrivée du Tour d’Emilie. Sa 81e place à 10 minutes du vainqueur, Enric Mas, avait de quoi inquiéter ses supporters… jusqu’à ce qu’il en explique les raisons, le lendemain. Une roue cassée sur le circuit final l’avait éloigné des débats, préservant le suspense quant à sa condition, après une performance simplement correcte lors des Mondiaux. Puis, lundi, il a rassuré, portant une pléiade d’attaques lors de la Coppa Bernocchi. Mais tout cela ne pèsera plus bien lourd dans quelques heures. Celle de la vérité a sonné.
Samedi, Alaphilippe va savoir si son année 2022, émaillée de gadins et frustrations multiples, n’est rien de plus qu’une saison galère. Elle peut connaître un épilogue glorieux, à Côme, et ainsi s’avérer plus contrastée, positivement. Le Tour de Lombardie est susceptible d’en faire une partielle réussite, à l’aune de son standing et de ce qu’une victoire représenterait pour la figure de proue du cyclisme français. "Loulou" a gagné le cœur de nombreux suiveurs par son tempérament offensif, ses 39 succès, dont deux titres mondiaux. Mais à son palmarès ne figure toujours qu’un seul Monument : Milan-Sanremo 2019.
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Frayeur de Liège, soleil des Strade, malédiction du maillot : Alaphilippe, quand rien ne va…

Jusqu’à la caricature…

Alors, est-il prêt ? Les indices disséminés sur le trajet, chaotique, de la Lombardie ne permettent pas de l’affirmer. Mais lors de la récente victoire de son coéquipier Davide Ballerini, Alaphilippe a profité d’un terrain de jeu parfait, à cinq jours de l’immense objectif qui se dresse devant lui. Dans son style. "Lundi, il a attaqué exagérément, toute la journée, sourit notre consultant Nicolas Fritsch. Il savait probablement que c’était voué à l’échec… mais ce n’était absolument pas inutile. Julian aime bien aller chercher ces derniers pourcentages, avec des efforts lactiques difficiles à reproduire à l’entraînement."
Son boss Patrick Lefevere n’avait pas manqué de le faire remarquer, avant le Tour d’Espagne : "Alaf" maîtrise l’art de transformer des courses en tremplins. Il avait même en partie relégué le Tour de France dans cette catégorie l’an passé, gagnant une étape mais accumulant surtout les dépenses d’énergie, avec la défense du maillot arc-en-ciel en tête. Pas de doute : Julian Alaphilippe sait préparer un grand événement. Reste que sa Vuelta écourtée sur chute risque d’être l’aléa de trop. "Il traîne peut-être ce petit déficit de caisse…", craint Fritsch, animé par l’espoir d’un duel entre le Français et Tadej Pogacar.
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Alaphilippe a dynamité la course, Ballerini a fini le travail

Parcours (en un sens) favorable

Au rang des raisons d’y croire, le final du Tour de Lombardie 2022 est le même que celui de l’édition 2017 – au contraire du début de course, qui promet d’être plus corsé. Il y a cinq ans, Vincenzo Nibali avait triomphé de l’enchaînement Civiglio (4,2 km à 9,7%) - San Fermo della Battaglia (2,7 km à 7,2%), où les talents de descendeur sont presque aussi précieux que ceux d’escaladeur. Thibaut Pinot, battu par la science des trajectoires du Requin de Messine, avait été dépassé par un jeune compatriote : Julian Alaphilippe (25 ans), parti s’octroyer en solitaire une deuxième place qui reste son meilleur résultat dans l’épreuve.
Pogacar, tenant du titre, peut aisément s’accommoder de ce théâtre du dénouement. Mais lors de son sacre, le tracé était dessiné de Côme à Bergame, et non l’inverse. Avec de véritables cols au programme, il semblait avantagé – du fait de ses qualités de grimpeur – par rapport au puncheur Alaphilippe (6e). Un changement pointé du doigt par Davide Bramati, directeur sportif de Quick-Step Alpha Vinyl : "La partie finale est différente de l’an dernier, cela pourrait avoir un impact significatif sur le résultat. Julian est notre leader, il est bien entouré. Nous sommes confiants." L’heure n’est plus au doute mais au verdict.
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Alaphilippe : "Il me manquait un peu de confiance quand Pogacar a attaqué"

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