Casagrande fortissimo

Cette fois, le doute n'est plus permis. Francesco Casagrande est bien le coureur le plus saignant de ce Tour de Suisse. Le leader de la Lampre a passé la deuxième couche samedi en s'imposant à La Punt, deux jours après son succès au sommet à Saas Fee. Déjà vainqueur de l'épreuve en 1999, l'Italien réussit d'ailleurs un joli coup double en endossant logiquement un maillot jaune qui s'était refusé à lui pour six secondes après sa première victoire, jeudi.

Après une longue échappée au sein de laquelle on trouvait notamment Paolo Bettini, la lutte entre les gros bras s'est déclenchée dans l'interminable ascension de l'Albula Pass (près de 20 kilomètres), dont le sommet était situé à huit kilomètres de l'arrivée. Casagrande a alors fait la différence en deux temps: une première accélération pour procéder à un premier écrémage, puis une seconde pour assommer définitivement la concurrence.

Sur cet ultime coup de boutoir, Vinokourov a d'abord sauté dans la roue de l'Italien, avant de se résigner à 3000 mètres du sommet du col. Préférant intelligemment ne pas se mettre dans le rouge, le Kazakh concédait alors tout de même 45 secondes sur ces trois derniers kilomètres. Il n'allait quasiment rien reprendre dans la courte descente vers La Punt, coupant la ligne avec 39 secondes de retard sur Casagrande.

A quatre étapes de la fin, la victoire ne devrait plus échapper à l'un des deux hommes forts. Casagrande possède désormais 37 secondes de marge sur Vino, mais ce dernier peut encore revenir lors du contre-la-montre de 33 kilomètres, compte tenu des lacunes affichées par "Nando" dans l'exercice du chrono. Côté français, Sandy Casar ne s'est pas trop ressenti de ses efforts de la veille. Après sa victoire, il est arrivé dans un groupe avec Jan Ullrich à environ trois minutes du nouveau leader.