Pereiro fait le beau

A l'issue de la dernière grande étape Francesco Casagrande occupe toujours la tête du Tour de Suisse. Mais l'Italien n'a peut-être pas fait une bonne affaire, en n'augmentant pas son capital face à son dauphin Alexandre Vinokourov, toujours à 37 secondes de l'Italien. Un écart que Casagrande aura peut-être du mal à conserver mardi lors du contre-la-montre de 33 kilomètres.

Le Circuit dans les Alpes suisses autour de Silvaplana a débouché sur une course sans passion dimanche: les attaques ont été très rares dans le groupe des favoris. Le Suisse Sven Montgomery s'est bien permis deux démarrages dans la montée sur Lenzerheide mais l'Italien Wladimir Belli, le poisson-pilote de Casagrande a rapidement ramené le peloton sur le Suisse.

La montée du col du Julier (2284 m) et ses 37 km aurait pourtant dû favoriser les desseins de Casagrande. "J'ai tenté une attaque mais j'ai vu que je n'arrivais pas à distancer les autres favoris. De surcroît, le vent était défavorable", a expliqué l'Italien, qui demeure confiant quant à ses chances de victoire finale: "C'est moi qui porte le maillot jaune et je ne crois pas que Vinokourov me soit supérieur dans le contre-la-montre." A voir...

Le Kazakh est pourtant placé en embuscade. Samedi, il n'avait cédé qu'au cinquième démarrage de Casagrande sur les plus forts pourcentages du col de l'Albula (2315 m). "Je ne voulais pas me mettre dans le rouge, j'ai préféré le laisser partir ", avait précisé Vinokourov, qui avait cédé 39 secondes. Dimanche, bien accompagné par son coéquipier Giuseppe Guerini, il a fait mieux que de se défendre. Il s'est même permis une attaque mais Casagrande a immédiatement sauté dans sa roue.

En marge de la course au maillot jaune, l'Espagnol Oscar Pereiro, de l'équipe Phonak, s'est chargé d'animer la course. En attaquant dans l'ascension finale, il est rapidement revenu sur Markus Zberg avant de basculer au sommet avec plus d'une minute trente d'avance sur le groupe maillot jaune. Pereiro ne pouvait dès lorsplus être rejoint dans la descente de huit kilomètres précédant l'arrivée.

Pereiro revient d'ailleurs en huitième position au général, juste devant un certain Jan Ullrich, deuxième dimanche. L'Allemand s'est montré à son avantage dans les Alpes dimanche, se permettant même d'imprimer le rythme en tête du groupe Casagrande, avant de prendre la deuxième place de l'étape. Ce n'est pas encore du grand Ullrich, mais c'est déjà du bon.