Chavanel prend son temps

Depuis Liège-Bastogne-Liège, on n'avait plus vu Sylvain Chavanel. Et pour cause. Le Français de la Quick Step sortait d'une campagne de classiques gargantuesque où il n'a fait aucune impasse. Tous les dimanches, des courses de 260 kilomètres, forcément, ça use. Alors Chavanel a coupé et soufflé. Aligné sur le Tour de Suisse cette semaine, il entame la deuxième partie de sa saison. Après un Paris-Nice morose pour cause de problème de santé et une deuxième place aussi brillante que frustrante sur le Tour des Flandres, Chavanel aborde la dernière ligne droite avant le Tour de France.

Il n'a pas préparé le rendez-vous majuscule de l'été parmi le peloton. Forcément, deux mois quasiment sans compétition floutent les perspectives. "Beaucoup de coureurs ici ont fait le Giro, le Tour de Luxembourg ou le Tour de Bavière. Deux mois (sans courir), ce n'est pas rien mais j'espère que dans les prochains jours je vais monter en puissance", parie l'ancien de Cofidis. Sur les routes helvètes, Chavanel n'est pas encore au top de sa forme, un pic qu'il espère atteindre en juillet. Cette semaine, il paie le contre-coup de ses trois semaines de stage en altitude avec Quick Step, du côté de Font-Romeu. Stage au cours duquel il a avalé près de "39 000 mètres de dénivelés".

Logiquement, Chavanel a eu toutes les peines du monde à suivre les meilleurs pour son retour à la compétition. "Dans la première arrivée au sommet (dimanche), j'ai fait à bloc mais j'étais limite encore, j'ai pris quatre minutes (5'27") mais je m'attendais à être plus loin. Après (lundi), je suis arrivé à vingt minutes mais, dans la descente, je n'ai pas pris de risques parce que je suis vieux maintenant, j'ai de plus en plus peur dans les descentes (rires) !" Ce mardi, à la recherche de ses sensations, il s'est lancé dans un raid en tête de course sur les routes d'une étape casse-patte. Un test grandeur nature.

"Pour l'instant, c'est une phase où le corps a besoin déjà de retrouver le rythme de la compétition. Ensuite, il faut bien se reposer avant le Tour et après c'est reparti. On y est dans deux semaines, donc ça va vite arriver", prévient celui qui avait enlevé deux étapes l'an dernier. Sur ce Tour 2010, il avait également passé deux jours en jaune. De quoi enfler les ambitions du Poitevin ?"Je suis là pour retrouver le rythme de la compétition dans l'objectif du Tour de France, pas pour le classement général mais pour y briller en tous cas. Il y a pas mal d'objectifs en fonction des circonstances de la course." Après une préparation loin des projecteurs du peloton, Chavanel ne veut surtout pas dévoiler son jeu et continue de jouer la discrétion.