De nouveau redoutée et favorite pour le Tour des Flandres ? Marianne Vos, le nouveau coup de collier de la cannibale

Annemiek van Vleuten a beau avoir pris sa retraite, le peloton féminin doit encore composer avec une autre historique. Ogresse ces dernières saisons, en particulier sur les courses à étapes, "AVV" a laissé le témoin à l'une de ses meilleures adversaires et pas des moindres. Considérée pour beaucoup comme "la meilleure cycliste de l'histoire", Marianne Vos assume de nouveau cette étiquette depuis quelques semaines. Presque une renaissance.

Impressionnante sur l'Omloop Het Nieuwsblad, la grande course de rentrée des dames, neuvième sur les Strade Bianche, la Batave a confirmé sa bonne forme en remportant À travers les Flandres pour la première fois. Ce 250e succès en carrière, une marque "que personne n'oserait rêver au début de sa carrière" est le symbole d'un appétit plus que jamais retrouvé alors que la concurrence se densifie. La cannibale a encore faim. Ses espoirs de conquête d'un deuxième Tour des Flandres (à suivre sur Eurosport) sont légitimes.

Parfois oubliée et éclipsée par la nouvelle vague emmenée par Lotte Kopecky, Elisa Longo Borghini, Demi Vollering et consorts, la coureuse de Bois-le-Duc avait quelque peu été reléguée au second rang dans la hiérarchie mondiale des "classicwomen". L'an dernier, elle avait dû "se contenter" de trois succès dont un en chrono par équipe, tous sur la Vuelta féminine.

Ce coup de mou, Marianne Vos l'a incombé à un manque de puissance, la faute à un pépin de longue date dans la jambe gauche comme elle l'a expliqué au Telegraaf. "Au début, je ne savais pas si une opération résoudrait ces soucis et si je pourrais continuer à pratiquer le sport de haut niveau…" Finalement opérée à l'artère iliaque en août dernier, la championne a pris le temps de se retaper "pour refaire du vélo librement."

Les premières sorties de 2024 prouvent qu'elle peut encore briller sur les classiques. Ce retour au premier plan, la principale intéressée le savoure. Elle a presque du mal à le réaliser. "Je ne m'attendais pas à commencer ma saison comme ça. D'abord l'Omloop et là, je recommence… Cet hiver, je ne pensais vraiment pas que je serais dans cette position maintenant. Le fait d'avoir déjà deux victoires maintenant est vraiment très spécial."

Depuis le début de ce millésime, Marianne Vos a prouvé qu'elle avait les cannes pour aller chercher des succès de prestige. De bon augure alors que la SD Worx de Lotte Kopecky traverse une période légèrement trouble, le spectre d'un départ en fin de saison de Demi Vollering agitant les coulisses. "Certains ont besoin de se réveiller…", a d'ailleurs lancé la double tenante du titre du Ronde, battue pour la deuxième fois de l'année par son aînée sur la répétition flandrienne mercredi.

Ce réveil, la Belge l'espère rapide. Le "très bon niveau de Marianne Vos pour qui [elle a] beaucoup de respect" est clairement surveillé au sein de la "superteam". Les dernières sorties de la triple championne du monde, de nouveau tranchante, donnent encore plus de grain à moudre à cette théorie.

Les pentes du Vieux Quaremont, du Koppenberg ou du Paterberg ont de quoi convenir à la star néerlandaise, qui plus est. Elle refuse néanmoins toute forme de pression. "Je n'ai pas de 'wish-list' Je veux jouer le jeu, profiter de chaque victoire au lieu de cibler directement le prochain objectif comme c'était le cas avant. Je suis plus équilibrée". La cannibale prend les choses une par une, même si elle a déjà le fol enchaînement des JO de Paris 2024 et du Tour de France Femmes avec le départ aux Pays-Bas dans un coin de la tête. Onze après son seul titre sur le Ronde, Marianne Vos peut continuer d'écrire son incroyable histoire. Avec panache, comme d'habitude.