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Le piège s'est encore refermé sur Sagan

Laurent Vergne

Mis à jour 02/04/2018 à 09:21 GMT+2

TOUR DES FLANDRES – Peter Sagan a dû se contenter de la sixième place dimanche à Audenarde. Le Slovaque n'a rien pu faire contre la force collective de l'équipe Quick Step. Il a aussi payé la surveillance dont il a fait l'objet et l'absence d'alliés de circonstances dont il aurait eu grand besoin.

Peter Sagan (Bora-hansgrohe) 2018

Crédit: Imago

Peter Sagan n'a toujours qu'un seul Monument à son palmarès. Dimanche, dans la seule des cinq classiques majuscules du calendrier qui l'a consacré jusqu'alors, le Slovaque espérait pourtant doubler la mise, deux ans après son incontestable victoire. Raté. Pour la onzième fois, il termine dans le Top 10 d'une des grandes classiques du printemps. Encore placé, mais quant à mettre dans le mille, c'est une autre affaire.
On l'a pourtant connu plus déconfit qu'après cette sixième place dans le Ronde. L'an dernier, il avait été particulièrement malheureux avec cette chute un peu bête à un moment clé de la course. Là, les regrets sont moindres. "Je suis très content, a-t-il d'ailleurs assuré. Je me suis bien senti, j'ai fait le maximum de ce que je pouvais faire, donc je suis satisfait de ma performance."
Derrière Niki Terpstra, Sagan était peut-être le meilleur des autres. Dans le dernier mont, le Paterberg, son accélération a désintégré le groupe des poursuivants. Seul au sommet, il a chassé derrière le Néerlandais et Mads Pedersen. Mais c'était trop peu, trop tard.
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Peter Sagan, isolé dans le Tour des Flandres.

Crédit: Getty Images

Je ne suis pas le seul coureur à battre
Dans le clan du champion du monde, on concède d'ailleurs une seule erreur, celle d'avoir laissé trop de marge à Niki Terpstra. "Dans le Vieux Quarémont, on a laissé Terpstra partir trop loin, a regretté le directeur sportif de l'équipe Bora-Hansgrohe, Patxi Vila, chez nos confrères de Cyclingnews. 20 ou 30 secondes, ça aurait été, c'est ce que nous lui avons repris. Mais 50, c'était trop."
Ne disposant d'aucune marge de manœuvre dans la mesure où, comme presque toujours, il était considéré comme l'homme à battre, Sagan s'est retrouvé un peu pris au piège. Il connait la musique, même si ce disque rayé finit par le fatiguer.
"Je ne suis pas le seul coureur à battre, rappelle-t-il, un peu désabusé. Nous sommes 200 au départ de la course. Quick Step a fait une superbe course, mais en refusant de collaborer, les autres leur ont facilité le travail."

Le prix à payer

Sagan paie le revers de sa médaille. "Peter est la référence dans une course comme celle-ci, c'est comme ça, constate Vila. Il est sans doute le meilleur coureur de sa génération, alors ça veut dire que tout commence avec lui et tout tourne autour de lui." Voilà pourquoi, à 28 ans, il peine toujours à étoffer son palmarès printanier, sur des épreuves souvent bien plus cadenassés que les championnats du monde, où les équipes ont du mal à maitriser les débats.
Le Slovaque veut vite mettre de côté cette demi-déception pour se tourner vers son prochain grand objectif, Paris-Roubaix. Il avait trois chances de décrocher une victoire majeure en ce début de saison. A Sanremo comme sur le Ronde, il a dû se contenter d'une sixième place. "Je suis content de ma forme et je regarde déjà vers Paris-Roubaix", promet-il.
Même si le problème risque encore d'être le même, d'un point de vue stratégique. Les Quick Step seront toujours aussi forts, et le reste du peloton continuera de scruter ses moindres faits et gestes. Pour rejoindre le club des champions ayant gagné à la fois le Ronde et la Reine des classiques, il sera condamné à la course parfaite. Tel est le prix à payer, quand on s'appelle Peter Sagan.
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