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L'impassible Terpstra a fait l'unanimité sur le Tour des Flandres : "Le plus fort a gagné"

Alexandre Coiquil

Mis à jour 02/04/2018 à 20:32 GMT+2

TOUR DES FLANDRES - Vainqueur du Ronde pour la première fois de sa carrière, dimanche, Niki Terpstra a parachevé son oeuvre à Audenarde. C'est bien lui le grand patron de cette campagne 2018 des Flandriennes.

Niki Terpstra lors du Tour des Flandres

Crédit: Getty Images

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Niki Terpstra est un coureur à part. Insaisissable, même pour ses coéquipiers, le Néerlandais s'est offert au fil des années une image de coureur discret et peu loquace. Derrière ses airs d'homme de glace, un Kimi Raikkonen mais version Bénélux, se cache pourtant un cycliste hors normes. Vainqueur dimanche du Ronde Van Vlaanderen, le coureur de 33 ans s'est construit un palmarès loin d'être ridicule et une image de costaud.
Déjà beau vainqueur de Paris-Roubaix en 2014, le coureur de la formation Quick-Step a mis quatre ans avant de redevenir un prétendant sérieux à un Monument. Dans un environnement aussi concurrentiel que la Quick-Step, difficile d'exister et d'être en haut chaque saison. Patient et bosseur, Terpstra a attendu son heure pour devenir le troisième Néerlandais à doubler les deux Monuments flamands après Jan Raas (1979, 1983 / 1982) et Hennie Kuiper (1981 / 1983). L'histoire se fera désormais avec lui. "J'ai toujours été fou de ces courses-là", a souligné l'ancien champion des Pays-Bas, trop souvent impassible au point d'en apparaître froid et distant depuis toutes ces années dans le peloton. Pourtant, dimanche soir, le mur de glace a fondu. Emu comme rarement après son sacre, le Batave a montré une autre image de lui. "Je ne peux pas dire combien je suis heureux !"
J'ai cru que Terpstra allait craquer
Parti à l'aventure à une trentaine de kilomètres du terme, dimanche, dans le faux-plat suivant le Kruisberg, Terpstra a montré l'étendue de ses capacités dans le final d'une course fermée chez les favoris qui se sont marqués. Terpstra, lui, n'est pas qu'un gros rouleur, c'est aussi un fin tacticien. Il l'avait prouvé lors de la répétition générale du Ronde lors du Grand Prix E3 il y a dix jours. Parti cette fois à 70 kilomètres de la ligne avec son coéquipier Yves Lampaert, il s'était transformé en spécialiste du chrono pour terminer en solo à Harelbeke. Une victoire de costaud. Et surtout un petit hommage à Tom Boonen, grand amateur de ses sorties lointaines sur les monts flandriens et les pavés. Retraité depuis l'an dernier "Tommeke", ne s'était d'ailleurs pas trompé au moment de choisir son homme pour le Ronde. "C'est Terpstra qui est mon favori", avait glissé de manière visionnaire l'ancien chef de file de la Quick-Step.
"C'est le plus fort qui a gagné aujourd'hui et je suis heureux pour Niki. Il a effectué une course forte et intelligente", a de son côté fait remarquer Philippe Gilbert, magnifique 3e dimanche. "L'année dernière, j'ai gagné et il a terminé troisième. Cette fois, on a échangé nos positions. On profite de cette fantastique série de victoires et j'espère qu'on ne va pas s'arrêter en si bon chemin."

Nibali, l'homme qui a réveillé la Bête Terpstra

Terpstra a gagné mais il a fait douter son manager, Patrick Lefevere. Dans un entretien donné au quotidien Le Soir, le grand boss de la Quick-Step a mis les formes pour décrire la course de son protégé. Une énigme ce Terpstra. "C'est un coureur étrange. Il se tient parfois dans le groupe comme s’il ne pouvait pas mieux faire. Et cela aussi quand il roule avec le groupe de tête. A un moment, j’ai cru qu’il allait craquer. Jusqu’à ce qu’il se lâche complètement sur le Vieux Quaremont et se serve de Vincenzo Nibali, qui avait démarré, comme rampe de lancement. Mais chapeau à l’Italien, qui venait au Tour des Flandres pour la première fois."
Lefevere a bien raison de féliciter le Sicilien. Néophyte sur le Ronde, le chef de file de la Bahrain-Merida a décoincé la course en tentant de partir en deux temps après le Kruisberg. Le coup d'accélérateur de l'Italien a fait réagir Terpstra, dont le sens du panache est aussi élevé que chez le Transalpin. Nul ne sait ce qui se serait passé sans Nibali, mais Terpstra a vu à travers le vainqueur du dernier Milan-Sanremo sa rampe de lancement vers la gloire. Le coup de nez, il ne s'apprend pas vous diront les meilleurs coursiers. "Terpstra a été très fort, il a sorti Nibali de sa roue. C'est probablement le plus fort qui a gagné aujourd'hui. J'étais l'un des plus forts de la course mais je pense que Terpstra était un peu au-dessus de tous", a glissé un Greg Van Avermaet à nouveau privé d'une victoire dans le Ronde, mais loin d'être déçu. Tous les acteurs et les observateurs se sont quand même retrouvés sur un point : c'était Terpstra le plus fort.
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Quatre ans après Roubaix, Terpstra est maintenant le roi du Ronde : Revivez sa victoire

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