Tour du Pays Basque - Remco Evenepoel nouveau leader, Carlos Rodriguez enlève l'étape

Cette fois, l’échappée est enfin allée au bout. Présent dans le bon coup sorti à 100km de l’arrivée, Carlos Rodriguez s’est isolé dans l’ultime ascension avant de résister au retour des leaders pour remporter cette 5e étape du Tour du Pays Basque, à Mallabia. L’Espagnol d’INEOS Grenadiers pourra fortement remercier Marc Soler (UAE Team Emirates) qui aura été le seul à rouler en tête pendant près d’une quarantaine de kilomètres. Derrière, un groupe de favoris s’est extirpé dans l’ultime ascension sur l’impulsion de Remco Evenepoel (QuickStep-AlphaVinyl), nouveau leader, en lieu et place de Primoz Roglic, à la veille de l’arrivée. Mais les écarts sont faibles.

Plus une échappée met du temps à sortir, plus elle a de chances d’aller au bout. C’est souvent le cas et ça l'aura encore été ce vendredi, avec une échappée qui aura mis plus de 60 kilomètres à se dessiner avec un groupe de sept sorti à 100km de l’arrivée. On y retrouvait alors Soler, Rodriguez mais aussi Bilbao (Bahrain-Victorious), trop dangereux pour que les leaders le laissent filer. Le Basque a fini par se relever et l’échappée a rapidement creusé l’écart. Enfin, surtout Marc Soler. 14e du général ce matin à 1’08’’ de Roglic, le Catalan d’UAE Team Emirates rêvait d’un gros coup au général et n’a pas compté ses efforts.

Après s’être isolé en compagnie de Carlos Rodriguez (et un Elissonde en sursis avant de rapidement exploser) à 62km de l’arrivée, Soler aura roulé tout seul plus de quarante kilomètres, l’Espagnol d’INEOS ne passant pas un seul relais. Malgré cela, le duo a compté plus de 4 minutes d’avance sur le peloton avant que celui-ci ne s’affole et ne réagisse avant d’aborder l’ultime ascension, la Karabeita (3e cat). C’est là que Rodriguez a choisi de planter Soler, une attaque à laquelle tout le monde s’attendait depuis plus d’heure... Propre dans la descente, puissant dans le final, malgré un dernier kilomètre terrible, Carlos Rodriguez s’est offert en solitaire cette 5e étape, le premier succès de sa carrière, à seulement 21 ans. Et en World Tour s’il vous plait ! Mais ça se sera joué à quelques secondes seulement…

Car, dans la Karabeita (6,8km à 5,4%), la Bora-Hansgrohe de Vlasov a sérieusement durci l’allure mais c’est finalement sur une grosse attaque de Remco Evenepoel, juste après les gros pourcentages à 16km de l’arrivée, que le groupe des favoris s’est scindé en deux. Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma), Daniel Felipe Martinez (INEOS-Grenadiers), Ion Izagirre (Cofidis), Vlasov, Enric Mas (Movistar) et Pello Bilbao (Bahrain-Victorious) avec un temps de retard ont pris la roue du Belge. Pas le maillot jaune Primoz Roglic (Jumbo-Visma), visiblement dans le dur, à l’image des quelques secondes concédées dans le mur final. Pas de Julian Alaphilippe (QuickStep-AlphaVinyl) ni de David Gaudu (Groupama-FDJ) qui a alors tenté de faire rouler ses équipiers pour limiter la casse. En vain.

A l’arrivée, ce groupe concèdera plus d’une minute au groupe Evenepoel. Un oubli cher payé à la veille de l’arrivée et qui offre à Remco Evenepoel un maillot de leader qu’il sera allé chercher jusqu’au dernier mètre. Le Belge, pas forcément à l’aise dans les gros pourcentages depuis le départ de l’épreuve, a bien résisté dans le mur (600m à 10%, passage à 18%) qui menait à la ligne d’arrivée en prenant la 3e place de l’étape. Pas gêné par la chute de Vlasov et Vingegaard, qui ont fini à pied, il n'a concédé que 2’’ à Martinez, plus fort pour offrir un doublé à INEOS. Deux secondes, c’est aussi l’écart qui les sépare au général avant la 6e et dernière étape, qui se terminera – comme de tradition – au sanctuaire d’Arrate. Et avec sept coureurs qui se tiennent en 37’’, autant dire que le maillot d’Evenepoel ne tient qu’à un fil.