Cyclisme | Chutes violentes | Matériel, combinaisons, attitude : David Lappartient "inquiet" et "choqué"
ParAFP
Publié 05/04/2024 à 17:03 GMT+2
"Il y a un sujet avec le matériel mais ce n'est pas le seul", a estimé David Lappartient, le président de l'Union cycliste internationale (UCI) vendredi, dans un entretien à l'AFP après la multiplication de chutes violentes dans le vélo. Pour lui, la question des combinaisons doit également se poser, tout comme celle concernant l'attitude des coureurs.
Vingegaard, Roglic et Evenepoel à terre : l'énorme chute sur le tour du Pays Basque
Le sujet est sur la table. Face à la multiplication de chutes violentes dans le vélo, David Lappartient, le président de l'Union cycliste internationale (UCI), espère trouver des solutions rapides et efficaces. "Quand on voit des chutes comme ça, violentes, sérieuses, on est naturellement inquiet", a souligné le Français à l'AFP au lendemain d'un nouveau crash impressionnant dans lequel Jonas Vingegaard et Remco Evenepoel notamment ont été victimes de multiples fractures.
Le président de l'UCI estime que les raisons sont "multifactorielles". "Le matériel est évidemment un sujet. Les vélos ont fait un bond extraordinaire. On bat des records de vitesse à chaque course." Les freins à disque sont notamment dans le collimateur des syndicats de coureurs. "C'est quelque chose qui mérite d'être documenté. L'UCI aurait pu conditionner l'autorisation des freins à disque à l'époque à la mise en place de carters (sur les freins ndlr). Ca n'a pas été le cas. C'est un sujet qu'on souhaite remettre sur la table, il n'y a pas de sujet tabou", a-t-il insisté.
Y compris sur d'éventuelles pressions des fabricants de cycle. On a pu "demander à certains coureurs de ne rien dire parce que des équipementiers voulaient à tout prix mettre des freins à disque" et ainsi "renouveler quasiment tout le parc des vélos de course dans le monde".
Le président de l'UCI, "choqué" par la chute la semaine de Wout Van Aert qui "n'avait plus de maillot" après être allé au sol, estime qu'il y a aussi un "vrai sujet sur la nature des combinaisons" et évoque "des protections de nature un peu air-bag".
On voit 50% des chutes sont dues à leur attitude (aux coureurs)
M. Lappartient a toutefois estimé qu'on ne pouvait "pas résumer tout autour du seul matériel", évoquant notamment "l'attitude des coureurs" et les failles de certains organisateurs. "Beaucoup de choses ont été faites. Mais on voit encore certaines choses qu'on ne devrait pas voir. Au prologue du Pays basque, Roglic a failli se prendre une voiture dans le dernier kilomètre du prologue, on se demande ce qu'elle faisait là."
Quant aux coureurs eux-mêmes, "on voit 50% des chutes sont dues à leur attitude". "Je ne suis pas là pour dire que c'est de leur faute. Ca peut être un moment d'inattention. Mais d'où aussi notre volonté de mettre en place dès cette année un principe de cartons jaunes et cartons rouges comme au foot pour que les attitudes dangereuses soient mieux sanctionnées."
Conscient que "les syndicats de coureurs attendent des mesures rapides", David Lappartient s'est félicité que les quatre familles du cyclisme (organisateurs, coureurs, équipes, UCI) aient "accepté ensemble de créer SafeR", un organe censé oeuvrer pour la sécurité des coureurs.
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