Trois Vallées Varésines I Comment Tadej Pogacar (UAE Emirates) a arrêté la course : "Ils étaient en train de pleurer"
ParEmile Pawlik
Mis à jour 08/10/2024 à 18:12 GMT+2
C'en était trop. Le peloton des Trois Vallées Varésines, qui avaient lieu ce mardi, a pris la décision d'arrêter la course sous l'impulsion de Tadej Pogacar, face à des conditions jugées trop dangereuses avec une pluie battante. Une décision qui interroge sur le poids des coureurs et la conciliation des intérêts de l'organisation et des impératifs de sécurité, de plus en plus prégnants.
"Nous ne voyions pas où nous allions" : Pour Pogacar, l'annulation était le choix de la raison
Video credit: Eurosport
Le peloton a souvent un patron, et cet après-midi, il s'appelait Tadej Pocagar. S'il dicte d'habitude sa loi à coups de pédales en martyrisant ses adversaires, il sait aussi prendre ses responsabilités à travers son statut. Le champion du monde slovène, avec ses compères, a pris la décision d'arrêter tout le monde sur la ligne d'arrivée de la 103e édition des Trois Vallées Varésines après seulement 1h15 de course, dans des conditions rendues dangereuses par un déluge ininterrompu.
Dès le début de course, les coureurs ont souffert avec pas moins de sept crevaisons et des roues brisées, certainement dans des nids-de-poule rendus invisibles par la pluie. Forcément, la décision a peiné les organisateurs, en larmes de voir le peloton s'arrêter. Six courageux s'étaient portés à l'avant, dont Romain Bardet et Enric Mas, une tentative qui avait fière allure.
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Pogacar au cœur des discussions, la course annulée
Video credit: Eurosport
Le peloton en a décidé autrement, d'une manière collective selon l'ogre slovène. "Tout le monde voulait s'arrêter. On comprend que les organisateurs veuillent que la course ait lieu, mais c'est comme ça. Quand on ne peut pas courir, on ne court pas. Ils ont compris immédiatement, je leur en suis très reconnaissant." Conscient de l'importance d'une course comme celle-ci pour ses organisateurs, "Pogi" a eu une pensée pleine de classe et de compassion pour eux. " Cette course représente beaucoup pour eux, j'ai vu à quel point c'était dur pour le directeur de la course et l'organisation. Ils étaient en train de pleurer."
On ne voyait pas du tout où l'on allait
Forcément, on peut se douter que les organisateurs d'une course de deuxième zone ne font pas le poids face à un champion du monde et un peloton entier. Les coureurs ont aussi en mémoire leurs nombreux compères meurtris dans leur chair, cette saison tout particulièrement. Si l'on en croit, le ressenti du coureur d'UAE, les conditions étaient très compliquées. "On a essayé de faire la course, mais dans la dernière descente, j'étais derrière (Alessandro) Covi, mais on ne voyait pas où on allait. Les pires chutes sont celles où vos mains glissent du guidon, avertit le favori du Tour de Lombardie, je connais beaucoup d'amis dans le peloton qui ont souffert de commotions cette année, nous devons être plus vigilants sur ce sujet."
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Le peloton a dû affronter des conditions diluviennes
Crédit: Getty Images
Au moins, cette fois-ci, on n'a pas assisté au cirque de la 16e étape du Giro, où l'on avait forcé les coureurs à faire le départ fictif pour contenter Livigno, alors ville de départ. Les coureurs avaient ensuite pris la direction de la vallée en bus, alors que le froid et la pluie rendaient impraticable et dangereuse la descente, Tadej Pogacar était déjà parmi eux.
Quand on est allé les voir, Ils ont remonté la fenêtre...
Ce matin, les filles ont couru dans des conditions similaires. Cédrine Kerbaol s'est imposée sur une route détrempée. Mais peut-être leur a-t-il manqué une cheffe de file de la trempe de Pogacar pour protester contre des conditions dangereuses. "Plusieurs coureuses ont exprimé des doutes quant à la sécurité aux organisateurs. Quand nous sommes allées les voir, ils ont remonté la fenêtre et ont tracé leur route. Peut-être ne m'ont-ils pas bien entendue, mais c'était difficile d'unir le peloton dans ce moment.", a témoigné sur X la coureuse de Lidl-Trek, Brodie Chapman.
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