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Van der Poel, Alaphilippe, la jeunesse, Ineos contre Jumbo-Visma : 2020 s'annonce excitante

Benoît Vittek

Mis à jour 28/02/2020 à 10:30 GMT+1

SAISON 2020 - Les premiers frémissements du début de saison appellent les grands bouillonnements du printemps et de l’été. Julian Alaphilippe, Mathieu Van der Poel, Egan Bernal, Tadej Pogacar, Remco Evenepoel… Cette abondance de talents promet de grands moments en 2020.

Mathieu Van der Poel and Simon Clarke, Amstel Gold Race 2019

Crédit: Getty Images

Il y a eu la reprise australe, les premières courses dans le désert et la rentrée européenne, marquée notamment par les coups de semonce de Nairo Quintana, Remco Evenepoel ou encore Tadej Pogacar. Le week-end d'ouverture belge se profile, avec un ciel tempétueux comme on les aime pour éprouver les flahutes aguerris et les plus tendres. Et Paris-Nice suivra bientôt, avec un plateau de rêve, aussi bien chez les Français (Pinot, Alaphilippe, Barguil, Martin, Démare, Cosnefroy…) qu'à l'international (Bernal, Roglic, Pogacar, Ewan, Ackermann…).
Bref, c'est la reprise cycliste. L'année 2019 a été des plus intenses, avec l'émergence d'une nouvelle génération de champions et des sommets émotionnels incarnés notamment par Julian Alaphilippe et Thibaut Pinot. Ces grands moments et ces grands talents promettent un beau cru 2020.

Van der Poel sera la superstar de l'année

Qui peut stopper la classe faite cycliste ? La grippe, pour commencer. Mathieu Van der Poel (Alpecin-Fenix) ne sera pas au départ du Het Nieuwsblad samedi et ses premières reconnaissances du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix sont également remises en cause. Un petit coup de mou après un hiver conquérant et un nouveau titre de champion du monde du cyclo-cross fin janvier ? La star néerlandaise a l'habitude de ces enchaînements entre les saisons et les disciplines et on va vite retrouver le petit-fils de Poulidor sur le devant de la scène et la plus haute marche des podiums avec son programme gargantuesque.
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Van der Poel en démonstration : sa victoire en vidéo

Le souffle épique de son printemps 2019 n'est pas retombé. Tous les organisateurs de classique s'arrachent son équipe et on l'attend sur les quatre Monuments, de Sanremo à Liège. Les Flandres sont déjà un terrain de jeux où il fait ce que bon lui plaît, il rêve de dompter Paris-Roubaix et il a tout pour faire merveille sur le Poggio et dans les rues de Liège. Encore néophyte, on l'attend comme l'homme à battre sur les grands rendez-vous du printemps.
Superstar des classiques, Mathieu Van der Poel sera privé de Grand Tour cette saison (il souhaitait participer à la Vuelta mais l'organisateur devrait privilégier des équipes espagnoles) mais son plus grand rendez-vous de la saison se situe bien loin des terres européennes du cyclisme : le Néerlandais se voit bien user de son incroyable polyvalence pour devenir champion olympique de VTT à Tokyo. À vrai dire, on le voit bien réussir ce pari, comme à peu près tous ceux qu'il se lance depuis le début de sa folle carrière.

Alaphilippe n'a pas fini de nous surprendre

Au printemps et à l'été 2019, on l'a vu partout, magnifique empêcheur de rouler en rond, grand animateur de courses en tous genres et vainqueur émérite. Peut-il faire mieux en 2020 ? Cela paraît franchement difficile. Qu'à cela ne tienne, année après année, Julian Alaphilippe trouve toujours de nouvelles manières d'émerveiller son monde.
Cette année, il n'a pas prévu de défendre sa victoire à Milan-Sanremo, la classique qui a fait de lui un vainqueur de Monument au printemps dernier. Il s'essaye plutôt au Tour des Flandres. C'est la logique Alaphilippe : un trublion qui se cherche sans cesse de nouveaux défis. Ça colle parfaitement à la logique du Wolfpack, qui vise à multiplier les opportunités pour multiplier les victoires.
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Julian Alaphilippe (Deceuninck - Quick Step) à l'entraînement - 12/01/2020

Crédit: Getty Images

"Loulou" ne se voit toujours pas en prétendant à la victoire finale du Tour de France (une approche qui le briderait). En 2020, il se rêve en champion olympique, quatre ans après un numéro inabouti sur le circuit de Rio (4e). Et on l'attend forcément au rendez-vous des Mondiaux. Lui prétend que le circuit suisse est peut-être trop montagneux. Mais on n'est jamais à l'abri de grandes surprises avec Alaphilippe.

La jeunesse va frapper encore plus fort

Egan Bernal (Ineos) plus jeune porteur du maillot jaune sur le podium final, Remco Evenepoel (Deceuninck-Quick Step) vainqueur d'une grande classique à 19 ans ou Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) qui enchaîne les merveilles à 20 ans : ce n'était que le début. Ces trois-là vont encore brûler les étapes en 2020. On ne peut qu'imaginer Evenepoel en prétendant au maillot rose (au moins à l'issue du chrono d'ouverture). Et Tadej Pogacar, qui ne devait pas se mesurer au Tour de France avant 2021, y sera déjà un sérieux outsider face à Egan Bernal, et peut-être même un favori s'il prolonge ses performances du début de saison.
Au-delà de ces trois champions d’exception, on ne compte plus les jeunes coureurs qui promènent leur insolence au plus haut niveau (Jakobsen, Gaudu, Sivakov, McNulty, Higuita…). Avec un meilleur travail de détection et de formation, les plus grandes équipes ont flairé le filon des jeunes talents et elles l’exploitent à fond (voir nos articles à l’automne dernier, ici et ici). La base de données Pro Cycling Stats recense 62 coureurs de 23 ans et moins qui découvrent le World Tour cette saison. Parmi eux, l’Américain Quinn Simmons (Trek-Segafredo), champion du monde junior à l’automne dernier, est déjà présenté comme le nouvel Evenepoel. Il s’est offert un premier top 10 en février sur le Tour de la Provence.
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Evenepoel fait coup double

Ineos fera face à une vraie concurrence

Bradley Wiggins. Chris Froome. Geraint Thomas. Egan Bernal. Et avec des doublés en prime. À qui le Tour dans la dynastie Sky-Ineos ? Peut-être personne. Même avec un Chris Froome convalescent, il est encore bien audacieux de parier contre l'empire cycliste britannique et son armada renforcée cet hiver par Richard Carapaz. Mais une partie de la concurrence arrive à maturité. On pense évidemment à Thibaut Pinot, qui dominait Bernal et tout le monde en haute montagne sur le Tour 2019 avant de se blesser. On pense surtout à une autre armada, celle bâtie par Jumbo-Visma.
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Dylan groenewegen, Wout van Aert, Tom Dumoulin, Steven kruijswijk, Primoz Roglic

Crédit: Eurosport

Le triumvirat des Movistar a échoué, place à celui des hommes en jaune et noir, autour de Tom Dumoulin, Primoz Roglic et Steven Kruijswijk. À la différence de la formation espagnole, qui voit Nairo Quintana (Arkéa-Samsic) et Mikel Landa (Bahrain-McLaren) retrouver des couleurs sous de nouveaux cieux, la Jumbo-Visma a déjà montré qu'elle savait tirer un parti favorable de cette abondance de biens. L'hiver a également confirmé l'excellente forme du cyclisme néerlandais, sur la piste et en cyclo-cross. Au point de voir en 2020 un Oranje s'imposer sur le Tour, 40 ans après Joop Zoetemelk ?
Pas besoin d'être un grand amateur du contre-la-montre pour regretter l'absence de franches oppositions chronométrées l'été prochain. Qu'à cela ne tienne, avec des difficultés disséminées tout au long de trois semaines intenses, les coureurs inspirés ont matière à dérégler la course. Et c'est probablement ce qu'Ineos craint le plus.

La bataille des sprinteurs sera incroyablement acharnée

Après le légendaire Cavendish et le surpuissant Kittel, une génération à plusieurs têtes a pris le pouvoir. Et quelle génération ! Entre les bêtes Dylan Groenewegen (Jumbo-Visma) et Pascal Ackermann (Bora-Hansrgohe), la fusée Caleb Ewan (Lotto Soudal), un Fernando Gaviria (UAE Team Emirates) qui espère s'être débarrassé de ses problèmes de genou, Elia Viviani qui relève le pari de la Cofidis ou encore les loups Sam Bennett et Fabio Jakobsen (Deceuninck-Quick Step), il y en a pour tous les goûts. Il reste à voir ce qu'ils pourront se mettre sous la dent cette année.
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Tour UAE : Ewan s'impose au sprint lors de la 2e étape et prend la tête du classement général

L'adage veut toujours que 80% des courses se terminent au sprint, mais les grosses cuisses ont perdu une partie de leur cote auprès du public et des organisateurs. Sur les Grands Tours notamment, on cherche toujours à rajouter une difficulté pour perturber le final et les trains de sprinteurs, même si ça ne changera pas fondamentalement la physionomie d'une journée destinée à s'achever en peloton groupé après avoir contrôlé les échappés. Les opportunités d'emballage massif s'amenuisent et sont donc d'autant plus prisées.
Sur le Tour, les sprinteurs seront rapidement mis à l'épreuve de l'arrière-pays niçois et n'auront qu'une opportunité de briller entre la 12e étape et l'arrivée sur les Champs-Élysées. Auparavant, le Giro se prépare à accueillir Groenewegen, Ackermann, Ewan, Viviani, Jakobsen, Kristoff, Sagan et une dizaine d'autres sprinteurs de qualité. C'est peut-être là qu'on verra qui est le meilleur sprinteur de l'année.
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