Coupe du monde de cyclo-cross 2025-2026 : Reprendre à Namur, une folie pour tous, mais "presque un cadeau pour (Mathieu) Van der Poel"

Du solide, d'entrée. Mathieu Van der Poel s'attaque à un des cyclo-cross les plus exigeants de la saison, depuis la troisième ligne ce dimanche à Namur. De quoi envisager un accroc initial ? Steve Chainel pense au contraire que la violence de l'effort à fournir sur les pentes de la Citadelle exonère "MVDP" du risque d'un couac, et ce malgré la présence de Thibau Nys, coriace adversaire en devenir.

Mathieu Van der Poel s'est fait une frayeur récemment à l'entraînement. Dimanche, la peur risque de changer de camp. Le septuple champion du monde de cyclo-cross reprend la compétition à Namur, à l'occasion de la quatrième manche de la Coupe du monde 2025-2026, et la concurrence peut craindre qu'il siffle la fin de la récréation. Vainqueur de vingt-quatre de ses vingt-cinq derniers CX, le Néerlandais de 30 ans compte en disputer douze ou treize cet "hiver".

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Et si sa première sortie était la plus propice à une (défaite) surprise ? "S'il y a bien un circuit où il ne peut pas y avoir de surprise, c'est celui de Namur, coupe court Steve Chainel. C'est super dur. Il n'y a pas de chichi, pas la moindre fioriture, c'est un circuit ultra physique, ultra technique sur la partie du dévers et sur deux/trois montées où il faut bien gérer les braquets." Et notre consultant d'oser un ton péremptoire : "Je ne vois pas comment Van der Poel peut être battu. Pour moi, c'est impossible."

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Un Van der Poel à 100% qui met une grosse cacahuète sur la partie la plus physique, en haut, il a quinze secondes d'avance… dimanche, il en aura neuf

Même en tablant sur une condition encore à affiner ? "Entre trente mecs, ça se joue à 2%. Donc, forcément, si tu es un peu moins bien à Namur, tu vas faire 30e, parce que tu es dans cette nasse, considère-t-il. En revanche, Mathieu Van der Poel a 5% de marge sur ses adversaires, donc même s'il est 2% moins fort que dans deux semaines, ce sera plus aisé pour lui de se détacher de la concurrence, en étant moins bien, que sur un circuit non sélectif, où il se serait posé des questions."

A défaut d'être dans une autre galaxie, le favori pourrait se contenter d'être sur une autre planète. "Un Van der Poel à 100% qui met une grosse cacahuète sur la partie la plus physique, en haut, il a quinze secondes d'avance, estime Chainel. Dimanche, il en aura neuf. Il va se faire mal aux jambes, oui, mais la différence va être facile à faire. Reprendre à Namur, c'est presque un cadeau pour lui."

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Namur, "horrible" Citadelle

Même en partant depuis la troisième ligne, du fait de son absence en début d'exercice ? "Ça ne changera pas grand-chose, parce que c'est un circuit tellement dur que tu as largement le temps de remonter, affirme le 'cross-man' des Rois de la Pédale. C'est une espèce de circuit de VTT géant, où cela ne se joue pas sur l'explosivité, tu te mets à ton rythme et puis c'est tout. Je ne l'aimais pas. J'ai abandonné plusieurs fois là-bas."

"Pour moi, c'est encore plus dur que le Koppenberg, qui est une très grosse montée, très, très dure, poursuit-il en guise d'exemple. Parce que Namur, c'est deux énormes ascensions par tour. C'est horrible. Tu es obligé de calculer. Si tu te mets dans le rouge sur la partie du départ qui va jusqu'en haut, quand tu arrives à la sortie du dévers, sur la partie pavée, tu n'as quasiment pas eu le temps de récupérer."

La Citadelle a ainsi des airs de parfaite mise en bouche pour celui qui a gagné cinq fois sur six à Namur, entre 2015 et 2020, avant d'y effectuer son retour ce week-end. "Pour lui, c'est la reprise idéale. Pour un autre coureur, je dirais : 'Il ne faut jamais reprendre à Namur', appuie Steve Chainel, concernant la brutalité du menu dominical. Mais Van der Poel est un cas à part, un extraterrestre."

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Un bourbier ou un billard pour l'arrêter

De là à oublier le suspense jusqu'à la saison sur route, il y a un pas que notre expert ne franchit pas : "Il y a deux cas de figure dans lesquels Van der Poel n'est pas forcément le meilleur. Il faut des énormes chantiers comme à Termonde, où il a déjà pris trois minutes par Wout van Aert (en décembre 2020, NDLR), avec énormément de course à pied, ou des circuits peu sélectifs."

Quand la meute est compacte, l'homme connu comme le loup blanc peut devenir la proie. Benidorm, CX inscrit en option au calendrier de "MVDP" dans un gros mois, répond à cette description. En janvier 2024, le Néerlandais y avait chuté, concédant son dernier revers en date dans la discipline (5e, victoire de Van Aert). Ce jour-là, les sept premiers se tenaient en quinze secondes. A titre de comparaison, lors de son succès le plus récent à Namur, Van der Poel avait repoussé le septième (Toon Aerts) à 2'53".

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Nys "peut éventuellement le battre"… mais plus tard

Outre "WVA", qui croisera la route du champion du monde dès sa rentrée dans une semaine à Anvers (20 décembre), Thibau Nys (23 ans) est "celui qui peut éventuellement le battre" sur des courses où les écarts sont ténus, d'après Chainel. "Nys est impressionnant, juge-t-il. Il a trouvé son rythme, il a la confiance, il est champion de Belgique – où il est une star –, je pense qu'il a franchi un cap psychologique." Étant donné le fait que Tom Pidcock s'éloigne des sous-bois, "c'est lui le troisième larron."

Le "fils de Sven", leader de la Coupe du monde (lauréat des deux premières épreuves, à Tabor et Flamanville) va-t-il essayer de suivre le triple vainqueur du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix, dès dimanche ? "Sur un autre circuit, avec une seule bosse, oui, Nys tenterait de suivre Van der Poel. A Namur, je n'en suis pas certain. Ou alors, il va le faire et derrière on va se dire : 'Oh, ça y est, il s'est mis dans le rouge, il se laisse décrocher'", conclut le champion de France 2018 de cyclo-cross.

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