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60 ans, 60 matches : le top des clubs français en Coupe d'Europe

Laurent Vergne

Mis à jour 24/11/2015 à 15:53 GMT+1

A l'occasion du 60e anniversaire de la Coupe d'Europe, nous vous proposons de découvrir notre classement des 60 gros coups réussis par les clubs français sur la scène continentale. 60 matches comme autant de souvenirs, plus ou moins lointains. On continue de remonter dans le classement avec les matches classés de la 20e à la 16e place.

2004 : Monaco se qualifie pour la finale de la Ligue des champions en sortant Chelsea

Crédit: Eurosport

Les épisodes précédents

20. BORDEAUX - JUVENTUS : Le jour où l'intouchable Vieille Dame a tremblé

Compétition : Coupe des champions
Date : 24 avril 1985
Tour : Demi-finale retour
Résultat : Bordeaux - Juventus : 2-0
Le contexte : Au sommet de son art, Bordeaux se hisse en demi-finales de la Coupe des champions. Face à elle, le must du must, la Juve de Trapattoni. Une des plus grandes équipes de l’histoire, avec sa cargaison de champions du monde 1982, plus Platini, plus Boniek. A l'aller, il n'y a pas photo: Bordeaux prend l'eau et une leçon tactique : 3-0.
Le match : Après la débâcle piémontaise, L'Equipe titre "La Juve, c'est autre chose". Claude Bez et Aimé Jacquet se servent de ça pour motiver leurs troupes. En début de match, une image donne le ton. Alain Giresse est au sol suite à une faute. Platini, bon camarade, vient aider son coéquipier chez les Bleus à se relever. Gigi l'écarte vertement du bras. Ce soir, il n'y a pas de copain. Au Stadio Communale, Jacquet avait laissé trop de liberté à Platini. Cette fois, il lui colle le sympathique Gernot Rohr en chien de garde.
Après une petite demi-heure, l'autre Allemand des Girondins, Dieter Müller, ouvre le score d'une frappe en pivot. Les Girondins ont fait un tiers du chemin. A dix minutes de la fin, Patrick Battiston inscrit un but somptueux. A 2-0, la Juve ne rigole plus. C'est Verdun sur le but italien. Tigana a une balle de prolongation. Mais son tir à bout portant est repoussé par Bonini. Bordeaux est éliminé. Mais il sort la tête haute et cette victoire ne fait qu'attiser les regrets d'une première manche trop timide.
Le héros : Patrick Battiston. De cette demi-finale retour, il reste d'abord son but d'anthologie. Des buts comme ça, venant d'un défenseur, c'est rare. Mais en demi-finale de C1, c'est évidemment plus fort encore. Un vrai bijou. Une frappe soudaine du droit de trente bons mètres qui vient heurter le poteau gauche de Bonini avant de rentrer. Le but d'un fol espoir...
Pourquoi c’est marquant : Même s’il y a une élimination au bout de ce match, il faut mesurer ce qu’était cette Juventus, intouchable en Europe en ce milieu des années 1980. Or à Lescure, les Bianconeri ont été bousculés comme jamais. A l’époque, les clubs français n’existaient pour ainsi dire quasiment plus. La France a d’ailleurs attendu 9 ans entre les Verts de 1976 et les Girondins de 1985 pour retrouver le dernier carré de la C1. Le Bordeaux de Jacquet a prouvé qu’il y avait sa place.

19. PARIS SG – STEAUA BUCAREST : Soir de folie au Parc

Compétition : Ligue des champions
Date : 27 août 1997
Tour : Tour préliminaire retour
Résultat : PSG-Steaua Bucarest : 5-0
Le contexte : Un début de saison compliqué. Un collectif pas rodé. Et une giga-boulette. Pour une histoire de fax égaré, le PSG a aligné Laurent Fournier, suspendu, lors du tour préliminaire, à Bucarest. Résultat, la défaite sur le terrain face au Steaua (3-2) se transforme en déroute sur tapis vert (3-0). Pour se qualifier pour la Ligue des champions, le PSG doit impérativement s’imposer par quatre buts d’écart. A 3-0, pas de prolongation, il sera éliminé. Ses chances d’y parvenir selon les statistiques ? 4%.
Le match : Une pure folie. Une équipe dans un état second, l'autre totalement à la dérive. Les Roumains avaient pourtant une marge de manœuvre conséquente, mais c’est comme si cet avantage, loin de les libérer, les avait tétanisés. Comme s’ils n’avaient plus le droit de ne pas se qualifier. Il leur faudra une minute pour péter les plombs, le temps de commettre une faute grossière et dispensable sur Florian Maurice. Pénalty transformé par Raï. Le début du supplice roumain. Raï, encore lui, double la mise. Puis Marco Simone et Florian Maurice y vont aussi de leur but. Sous le déluge et l’orage, le PSG éparpille le Steaua. 4-0 après 41 minutes. Ça fera 5 à l'arrivée. Et on se dit que le fax avait bien fait d’être égaré. Si le PSG s’était qualifié 1-0 ou 2-0 après une défaite 3-2 à Bucarest, que resterait-il aujourd’hui de ce 27 août 1997 ?
Le héros : Raï, évidemment. C’est lui, en bon capitaine, qui a rameuté les troupes après la cagade administrative du match aller. Sur le terrain, son triplé a pesé lourd dans la qualification. Une de ses plus belles soirées parisiennes.
Pourquoi c’est marquant : Un tour préliminaire dans ce classement ? Dis comme ça, forcément... Mais c’est évidemment le scénario improbable de cette double confrontation qui donne son sel à cet heureux dénouement. Sur le coup, Ricardo s’emballera, allant même jusqu’à dire : "cette victoire vaut un titre de champion". Sûrement pas, mais en matière de souvenirs et d’émotions, l’empreinte laissée reste forte. Puis, en termes d’ambiance, ce PSG-Steaua figure parmi les must du club parisien. Le Parc était vraiment en feu.

18. MARSEILLE - BENFICA : Le plus beau de l'OM

Compétition : Coupe des champions
Date : 4 avril 1990
Tour : Demi-finale aller
Résultat : OM - Benfica : 2-1
Le contexte : Fin des années 80. L’OM de Bernard Tapie a pris le pouvoir en France. Il rêve de conquérir l’Europe. Au printemps 1990, le voilà dans le dernier carré de la C1. Face à lui, un nom ronflant, le Benfica Lisbonne. Le Vélodrome a hâte de savoir ce que son Ohème a dans le ventre.
Le match : De ceux qu’on revoit avec plaisir, même si, du point de vue marseillais, il laisse un immense arrière-goût de frustration. Rapidement mené, l’OM égalise sur un but un peu heureux de Sauzée. Puis l’inévitable Jean-Pierre Papin donne l’avantage aux Provençaux juste avant la mi-temps. La seconde période est extraordinaire. Les Marseillais jouent comme dans un rêve. Ils réussissent tout. Sauf le dernier geste. 25 ans après, personne n’a vraiment compris comment Benfica avait fait pour ne pas en prendre 5 ou 6 ce soir-là au Vélodrome. Une barre, un poteau, un sauvetage sur la ligne, des arrêts miraculeux du portier Silvinho... L’OM s’impose 2-1 et rêve à la finale. Au retour, il tiendra 82 minutes le 0-0 et la qualification. Avant de prendre un but. De la main.
Le héros : Enzo Francescoli. Racé et élégant à défaut d’être toujours efficace, l’attaquant uruguayen a vécu face au Benfica une forme d’état de grâce, la réussite devant le but en moins. Une partition d’anthologie, des gestes magiques, il a régalé le Vélodrome, aux côtés de ses compères JPP et Waddle. Si Zinédine Zidane a prénommé son fils Enzo, c’est en hommage à Francescoli. Il n'a jamais autant justifié son statut d’idole qu’en ce 4 avril 1990.
Pourquoi c’est marquant : C'est peut-être le plus beau match jamais joué par l’Olympique de Marseille en Coupe d’Europe. Pas le plus grand, pas le plus abouti, pas le plus maitrisé ni le plus parfait. Mais peut-être le plus beau de tous.

17. CHELSEA - MONACO : L'ASM (presque) sur le toit de l'Europe

Compétition : Ligue des champions
Date : 5 mai 2004
Tour : Demi-finale retour
Résultat : Chelsea - Monaco : 2-2
Le contexte : Après son carton hallucinante contre La Corogne et son exploit face au Real, Monaco est tout doucement en train de gagner le cœur du football français. Victorieuse de Chelsea 3-1 en demi-finale aller, l’ASM n’est plus qu’à 90 minutes d’une finale de Ligue des champions quand elle se rend à Stamford Bridge. Qui l’eut cru ?
Le match : Une soirée en deux temps. La tempête, puis le calme. Devant un public brûlant, Chelsea fait d’abord vivre l’enfer aux Monégasques. Un centre-tir de Gronkajer (22e) et une frappe de Lampard (44e) mettent l’ASM dos au mur. A cet instant, Chelsea est en finale. Pour deux minutes. Dans le temps additionnel de la première période, Hugo Ibarra marque un but improbable qui douche Stamford Bridge et coupe les jambes des Blues. L’orage est passé. Il aurait pu être fatal, tant Chelsea a eu d’occasions dans ces 45 premières minutes. Monaco peut remercier son gardien Flavio Roma, mais aussi Joe Cole et Jimmy Floyd Hasselbaink, qui ont allégrement vendangé. Monaco tremblera encore un petit quart d’heure en seconde période avant que Fernando Morientes ne signe à la fois le but de l’égalisation et celui de la fin du suspense.
Le héros : Fernando Morientes. De son jeune coach charismatique Didier Deschamps à Ludovic Giuly en passant par Jérôme Rothen, Patrice Evra ou Sébastien Squillacci, cette équipe de Monaco ne manquait ni de talent ni de caractère. Mais Fernando Morientes en aura été le facteur X. Celui qui a donné la dimension supplémentaire. Prêté par le Real Madrid, Nando terminera meilleur buteur de cette Ligue des champions. A Chelsea, il est passeur sur le but d’Ibarra avant d’inscrire le deuxième. Un match à l’image de son unique saison azuréenne : monumentale.
Pourquoi c’est marquant : En tenant le choc à Stamford Bridge, Monaco est devenu seulement le 4e club français à se hisser en finale de la C1, après Reims, Saint-Etienne et Marseille. Le dernier, à ce jour. Mais le seul, surtout, dans le contexte d’une Ligue des champions avec plus d’un représentant des grands championnats européens.
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Fernando Morientes avec Monaco en 2004.

Crédit: Panoramic

16. TORINO - BASTIA : Le Sporting s'offre un géant d'Italie

Compétition : Coupe de l'UEFA
Date : 7 décembre 1977
Tour : Huitième de finale retour
Résultat : Torino - Bastia : 2-3
Le contexte : Après deux premiers tours brillants, Bastia hérite en huitièmes de finale du Torino. Presque le pire tirage possible. A l’aller, Furiani rugit de plaisir lorsque le Sporting s’impose 2-1. Mais les chances corses demeurent limitées avant le retour au Stadio Communale...
Le match : Il fait un froid de canard en ce début de mois décembre 1977 à Turin. Il a fallu déblayer la neige de la pelouse. Mais le Sporting, lui, est chaud. Et tout de suite. L’ouverture du score, sur une demi-volée du droit d’anthologie de Jeff Larios, après 20 minutes, apparait donc comme une juste récompense. Puis Francesco Graziani entre en scène. Il est la grande star du Toro, et le meneur de jeu de la Squaddra Azzura. Son doublé (22e, 47e) remet les deux équipes à égalité sur l’ensemble des deux matches. On pense que Bastia va finir par prendre l’eau et quitter la scène européenne, même la tête haute. Mais c’est un autre doublé, celui du jeune Merry Krimau (51e, 65e) qui vient sceller ce huitième de finale. Bastia s’impose et se qualifie à la surprise générale.
Le héros : Merry Krimau. Arrivé à Batia à 19 ans, l’attaquant marocain en a 23 quand il connait sa plus belle heure de gloire. Son quart d’heure de gloire, plutôt. Un quart d’heure et deux buts. Sans doute les plus célèbres de sa carrière, même si Krimau a claqué plus de 100 buts en L1. Son doublé à Turin a ponctué un des plus grands exploits exploit d’un club français en Coupe d’Europe. Ni plus ni moins.
Pourquoi c’est marquant : Parce que le Torino, dans cette seconde moitié des années 70, est un géant du football italien. Champion en 1976, deuxième en 1977 et 1978, c’était un vrai, grand cador européen. Mieux, le Torino était invaincu sur sa pelouse depuis… deux ans. De la formidable épopée bastiaise, cette double victoire face au club piémontais reste donc le fait d’armes le plus marquant, de par la nature de la victime.
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