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Avant Tottenham - OM / Le 3-4-3 d'Igor Tudor à l'épreuve de la Ligue des champions

Arthur Merle

Mis à jour 07/09/2022 à 20:19 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS – Igor Tudor va découvrir la prestigieuse C1 en même temps que l'Olympique de Marseille va la retrouver, mercredi soir, sur la pelouse de Tottenham. Un déplacement chez le favori du groupe d'entrée : l'OM va être d'emblée lancé dans le grand bain. Ce sera le premier vrai test pour le système à trois défenseurs centraux du technicien croate.

Absents à Auxerre, ils seront là à Londres : Payet et Gigot présents à l'entrainement de l'OM

16 points sur 18 possibles pris en Ligue 1, une série de quatre victoires en championnat : tout va bien pour l'OM, merci pour lui. Le début de saison du club phocéen a balayé une bonne partie des doutes entourant le management de Tudor, qui avait rapidement fait monter la température en interne après son arrivée. Mais - et c'est bien normal - toutes les questions n'ont pas trouvé de réponse. Et l'une d'entre elles concerne la viabilité du système de jeu de l'OM au plus haut niveau.
Ce fameux système en 3-4-3 et son animation qui tranche radicalement avec ce que proposait l'OM de Jorge Sampaoli n'ont pas encore été véritablement challengés. Sans faire injure à Reims, Brest, Nantes, Nice (en totale reconstruction) Clermont et Auxerre, Marseille n'a pas encore affronté un adversaire à sa taille en championnat, même s'il a été accroché par le club breton. Tudor (et son système), lui, n'a pour expérience européenne que 8 matches de poules de Ligue Europa, hors barrages.

L'OM se frotte au spécialiste du genre

Pour cet OM new-look, son coach et son 3-4-3, le déplacement de mercredi à Tottenham sera donc le premier vrai test de la saison. Et quel test. Le club olympien n'affrontera pas seulement, à Londres, un gros poisson de Premier League, avec l'intensité que cela implique. Il sera opposé à une formation habituée à utiliser régulièrement une défense à trois depuis 2016, sous Mauricio Pochettino d'abord, puis avec parcimonie sous José Mourinho. Et à un coach, Antonio Conte, qui a évolué tactiquement jusqu'à faire de cette organisation sa spécialité, non sans quelques variantes.
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Antonio Conte

Crédit: Getty Images

Les enjeux seront donc multiples dans ce match de 3-4-3, à commencer par l'animation. Là où Conte aligne deux milieux défensifs et une vraie ligne de trois attaquants composée de Heung-min Son, Harry Kane et Dejan Kulusevski, l'OM de Tudor ne joue jamais avec plus d'un "vrai" attaquant. Ce fut Arkadiusz Milik au départ. C'est désormais Alexis Sanchez, avec Luis Suarez pour tourner, ce qui devrait être le cas mercredi puisque le Chilien sera suspendu alors que Bamba Dieng et Cédric Bakambu n'ont pas été retenus.

Comment défendre ?

Le 3-4-3 de Tudor est donc plus précisément un 3-4-2-1, avec deux joueurs en soutien de l'attaquant. Parmi ces deux soutiens, il y a toujours au moins un "pur" milieu de terrain - Gerson ou Matteo Guendouzi, quand ce ne sont pas les deux - accompagné d'un profil milieu offensif ou ailier, comme Dimitri Payet ou Cengiz Ünder. L'OM peut donc possiblement se retrouver en supériorité numérique dans l'entrejeu, Guendouzi ou Gerson pouvant redescendre pour travailler aux côtés de Valentin Rongier, Jordan Veretout ou Pape Gueye en phase défensive.
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Pas du luxe face à deux problèmes que pourraient poser les Spurs dans cette partie du rectangle vert : le défi physique imposé, d'abord, avec notamment le gros volume de Pierre-Emile Højbjerg. Mais aussi et surtout les décrochages de Harry Kane, parfois pour jouer en appui-remise, souvent pour se retourner et lancer ses partenaires tel un numéro 10. Cela implique de laisser plus de latitude aux trois centraux adverses à la relance. Mais ceux de Tottenham, sauf si Clément Lenglet venait à démarrer, ne sont pas forcément réputés pour être des spécialistes dans l'exercice.
A l'inverse, les trois attaquants pourraient aller presser les trois centraux adverses. Une option plus risquée qui avait été choisie face à Clermont, seule équipe à avoir calqué son système sur celui de l'OM jusqu'ici. Guendouzi et Payet accompagnaient ainsi Sanchez au pressing, Gueye suivait Johan Gastien, la sentinelle adverse, lorsque celui-ci décrochait. Et forcément, tout ce petit monde laissait des espaces derrière lui. Le genre d'espaces dont Kane raffole. Le premier défi est donc là : adapter son système à un adversaire supérieur.

Un avantage dans les couloirs ?

Autre point évidemment importantissime dans ce schéma : l'animation des couloirs. Jonathan Clauss, spécialiste du poste, et un Nuno Tavares en pleine forme en auront la charge. Ils font partie, l'un comme l'autre, des forces majeures de l'OM en ce début de saison. Et ils ont de grandes chances de faire face à leur vis-à-vis le plus coriace de ce début de saison.
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L'ancien Lensois sera opposé à Ryan Sessegnon, au profil de latéral offensif, ou à Ivan Perisic, vice-champion du monde en titre et lui aussi habitué à ce rôle de piston, qu'il avait très bien tenu à l'Inter avec ce même Conte lors de la saison du titre. Le Portugais, lui, devrait avoir Emerson Royal en face de lui. Le jeune Brésilien, passé par le Betis et le Barça, est le titulaire indiscutable du couloir droit londonien. Capable du meilleur comme du pire, il dispose quoiqu'il en soit d'une grosse capacité à répéter les courses, comme le joueur prêté par Arsenal. Ce sera à qui se fatiguera le dernier.

Face à Kane, Son et compagnie, l'OM sera attendu collectivement

De ces couloirs dépendront une bonne partie de l'animation offensive des deux équipes, qui possèdent par ailleurs plusieurs points communs quand elles ont le ballon. A commencer par leur tendance à fixer leur adversaire d'un côté pour renverser de l'autre. Mais aussi le fait qu'elles opèrent autant que possible en transitions rapides vers l'avant, avec un jeu rectiligne.
Reste à voir qui fera le mieux face à son miroir qui ne l'est, finalement, que de loin. Mais individuellement, Tottenham part avec une grosse longueur d'avance avec un duo Kane-Son, qui se connaît parfaitement, et un Kulusevski qui s'y est très bien greffé. Sans compter sur l'apport de Richarlison en cours de match.
Sur le papier, l'OM est bien moins armé offensivement, d'autant plus sans Sanchez. Il viendra avant tout pour gêner son adversaire, qui plus est à l'extérieur. Et c'est en cela, aussi, que cette rencontre fait office de test. Opposé pour la première fois à une équipe qui lui est supposément supérieure, c'est sur sa force, sa cohérence collective, que le club phocéen sera d'abord attendu. Et donc sur son système.
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Nuno Tavares et Igor Tudor lors du match amical opposant Marseille à l'AC Milan, le 31 juillet 2022 en amical

Crédit: Imago

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