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L'année 2020 méritait (quand même) son Ballon d'Or

Glenn Ceillier

Mis à jour 21/07/2020 à 13:46 GMT+2

France Football a décidé de ne pas attribuer le Ballon d'Or en 2020 à cause d'une saison bouleversée par la pandémie de Covid-19. Un choix qui se comprend. Mais donne l'impression de prendre de haut les performances de cette année.

Karim Benzema lors de Real Madrid - Valence en Liga le 18 juin 2020

Crédit: Getty Images

C'est une décision forte. Elle se respecte. Mais elle n'est pas forcément évidente à comprendre. France Football a choisi de ne pas attribuer de Ballon d'Or pour cette année 2020, tronquée par la pandémie du Covid-19. "Pour la première fois depuis 1956, le Ballon d'Or va faire une pause. Il n'y aura pas d'édition 2020, car il s'avère, après réflexion, que toutes les conditions ne sont pas réunies. Nous pensons qu'une année aussi singulière ne peut -ni ne doit- être traitée comme une année ordinaire", affirme le rédacteur en chef de la revue, Pascal Ferré, dans un communiqué. Certes, ça s'entend. Mais il y a des raisons d'être frustré.
En refusant de donner un successeur à Lionel Messi - sacré en 2019 -, France Football décide de boycotter le football de 2020. Or, certains ont su se dépasser pendant cette période si particulière. Avant la pause imposée par la pandémie déjà. Pendant cette reprise singulière aussi. Et ce sera également le cas après, lors des derniers mois de l'année quand les exercices 2020-2021 auront repris. Ce n'est pas anodin. Au final, la Ligue 1, les Pays-Bas, la Belgique et l'Ecosse qui n'ont pas pu aller au bout de leur championnat par mesures sanitaires, sont en effet des exceptions. Dans la majeure partie de l'Europe, le football a repris, se donnant les moyens de disputer leurs épreuves domestiques jusqu'au bout. Et ce sera aussi le cas pour la Ligue des champions et la Ligue Europa au mois d'août.
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Ballon d'or

Crédit: Eurosport

En décalage comme cette France du ballon rond restée sur le carreau

Ces compétitions n'ont pas forcément la même saveur. Sans supporters, avec un rythme de matches plus élevés pour compenser et parvenir à finir à temps ou avec une formule réduite comme ce sera le cas pour les compétitions européennes, la Liga, la Bundesliga ou encore la Premier League, la Serie A et la C1 ont offert, ou vont le faire, un spectacle inédit. Que l'on apprécie ou pas, un constat s'impose : les joueurs ont su faire fi de ce contexte pour exercer leur métier et retrouver leur passion. Au final, France Football décide de ne pas le prendre en compte. Jugeant son trophée trop prestigieux pour ce type de football. Et refusant de mettre un astérisque à sa récompense.
Ce qui posent quelques questions : Liverpool ne mérite-t-il pas son titre de champion d'Angleterre comme tous ses illustres prédécesseurs ? Les efforts de Karim Benzema et du Real Madrid, qui ont su revenir plus fort dans ce contexte, ne sont-ils pas à souligner ? Oui, ce n'est pas forcément le football que l'on aime quand il y a la ferveur des supporters pour aider les joueurs à puiser dans leurs réserves, mais cela reste une performance sportive, collective. Ne pas la récompenser pour "protéger la crédibilité" de son trophée et de ne pas "l'abîmer" comme l'explique FF donne l'impression de prendre de haut ce qui a été accompli ces dernières semaines. D'être un peu en décalage comme cette France du ballon rond restée sur le carreau.

Mbappé et Neymar avaient encore la C1 pour s'exprimer

En parlant de la France, il y a aussi la question du PSG et de l'équité. France Football justifie sa décision par "l'équité qui prévaut pour ce titre honorifique (qui) ne pourrait être préservée, notamment au niveau statistique et également de la préparation puisque tous les aspirants à la récompense ne pourraient pas être logés à la même enseigne". Il est vrai que Mbappé, Neymar and co n'ont pas pu gonfler leurs chiffres lors des 10 dernières journées de L1. Mais qui pense encore que la L1 peut vraiment peser dans la balance pour le Ballon d'Or. Pour les stars parisiennes, le vrai révélateur reste la C1. Et elles vont pouvoir y défendre leurs chances, ce qui aurait pu les aider dans la course au Ballon d'Or en cas de beau parcours. En 2020, ce ne sera pas le cas.
Certains diront que ce n'est qu'une année. Mais allez dire ça à Karim Benzema, vainqueur de Liga et meilleur joueur du Real Madrid, ou à Robert Lewandowski, champion et meilleur buteur de Bundesliga ! Pour une fois, ils avaient de quoi venir se mêler à la lutte entre Cristiano Ronaldo et Lionel Messi. Et ils avaient peut-être une opportunité d'aller inscrire leur nom à la plus prestigieuse récompense individuelle. Ils devront retenter leur chance. Mais qui dit qu'elle se représentera un jour ? En 2021, Benzema, qui ne devrait pas jouer l'Euro sauf retournement de situation improbable, n'aura par exemple clairement plus les mêmes arguments.
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