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Blaquart sans décodeur

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ParEurosport

Mis à jour 29/04/2011 à 23:01 GMT+2

Peu convaincant lorsqu’il a été appelé à réagir à chaud aux accusations de Mediapart, François Blaquart s'est rattrapé vendredi au siège de la FFF. Le DTN a privilégié le fond et décrit les problèmes rencontrés par le football français : la double nationalité et une formation qui n'est plus adaptée.

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Crédit: Eurosport

Nommé Directeur Technique National en février, François Blaquart s'attendait à ce que sa mission de remise à flot du football français soit ardue. Mais il n’imaginait sans doute pas trouver d’obstacles tels que ceux que Mediapart a jeté en travers de sa route, jeudi. Démenties fermement par le principal intéressé qui aurait - selon le site d'investigation - proposé des quotas (30% de joueurs issus des minorités) pour les centres de formation et écoles de football du pays, les accusations lui ont cependant offert la possibilité de mettre sur le tapis un "problème" et une "réflexion", selon ses dires, sur lequel les instances du football français ont commencé à réfléchir. Et qui sont à l’origine de la polémique qui défraye la chronique.
Le problème est "celui des doubles nationalités". Pas question pour lui de circonscrire cela aux seules populations issues du continent africain : "Cela intègre des joueurs de toutes les origines. Rien à voir avec la couleur de peau. Il y a aussi des gens originaires des pays de l'Est ou des Latins qui se trouvent dans les mêmes conditions", a-t-il expliqué avant de préciser son propos. Selon lui et Laurent Blanc, qui s'était ému du sujet en février dernier, "on est aujourd'hui confronté à un problème avec la bi-nationalité. Dans les sélections de jeunes, 45% des jeunes l'ont." Et, à l'arrivée, une partie d'entre eux, pour diverses raisons, décident de porter un autre maillot que celui de l'équipe de France une fois arrivée l'heure de jouer avec les A.
"12 internationaux A et une vingtaine pour les autres nations"
En gros, la FFF ne veut plus travailler pour les autres. Dans l’histoire, l’équipe de France A n’a pourtant pas eu à se plaindre d’une déperdition importante. A l’heure du choix, les grands joueurs qui étaient dans cette situation ont régulièrement, pour ne pas dire toujours, opté pour le maillot bleu. Pas la peine d’aller chercher très loin. L’exemple le plus emblématique étant sans doute celui de David Trezeguet, qui avait préféré la France à l’Argentine. Ceci n’empêche cependant pas François Blaquart de se montrer inquiet. Parce que les règles du jeu ont changé.
Pour faire simple, un joueur n’ayant pas joué en compétition officielle avec les Bleus ou une autre sélection peut opter pour une autre équipe nationale. "Le problème est que le processus s'est amplifié. La FIFA est de plus en plus souple, regrette le DTN. Il est très difficile de travailler sur des projets de jeu quand 10, 15 ou 20% des joueurs vont partir. (…) Sur dix ans, les pôles Espoirs ont formé 12 internationaux A pour la France et une vingtaine pour les autres nations." Afin de remédier à cela, Blaquart souhaite un accompagnement des joueurs renforcé : "A la détection, il faudra bien évaluer l'envie du joueur de porter le maillot bleu. Il y a des joueurs à 14 ou 15 ans qui se verraient bien porter un autre maillot. Ces joueurs sont soumis à des pressions parfois affectives. On doit les accompagner. (...) Je conçois qu'un joueur barré ait envie de jouer pour une autre sélection. C'est la règle. Mais je voudrais pas qu'ily en ait de trop."
En revanche, François Blaquart aimerait, comme Laurent Blanc, qu'il y ait plus de joueurs au profil technique dans les écoles. "Si nous voulons rester compétitifs, nous devons nous remettre en question. Le fait de privilégier le la technique autant que l’athlétique. C'est défendre une philosophie indissociable au projet de jeu, développer la fierté de porter le maillot bleu", a également expliqué DTN. Avant d'ajouter et préciser : "Le mode de détection actuel écarte de fait des joueurs à maturation tardive." L'exemple, c'est évidemment l'Espagne qui fait la part belle aux techniciens quand le football tricolore forme des puissants. "Certains joueurs, rien à voir avec la nationalité, passent à côté. Et c'est lié à un retard de maturation. Dans ce sens-là, on peut estimer qu'il a de la discrimination." Et Blaquart veut y mettre fin. Et, si l’on a bien écouté, sans quota.
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