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BUNDESLIGA – En passe d’être champion, le Borussia Dortmund est-il meilleur que lors des saisons précédentes ?

Paul Citron

Mis à jour 27/05/2023 à 11:30 GMT+2

Le Borussia Dortmund est à une victoire contre Mayence de remporter la Bundesliga, onze ans après son dernier sacre. Après des années de disette, Edin Terzic et ses hommes sont en passe de profiter de la dégringolade du Bayern Munich pour retrouver le succès en championnat. Mais ce Dortmund-là doit-il tout à l’échec du Bayern, ou bien est-il aussi meilleur que lors des saisons précédentes ?

"Tuchel est remis en question : son bilan est moins bon que celui de Nagelsmann"

Si le Borussia Dortmund gagne samedi à domicile face à Mayence, il sera champion d’Allemagne. Jamais aussi proches de retrouver le toit de la Bundesliga que cette semaine, les coéquipiers de Sébastien Haller ont doublé leurs rivaux au dernier moment.
Les raisons de ce renversement de situation sont évidemment à chercher du côté bavarois. En déliquescence depuis l’arrivée surprise de Thomas Tuchel le 25 mars dernier, les Munichois n’ont jamais paru en mesure de garder leur avance. Une avance que Julian Nagelsmann n’avait pas réussi à creuser véritablement, laissant même les rênes à son successeur 1 point derrière Dortmund, avant que le Bayern ne reprenne la tête après le Klassiker du 1er avril (4-2).

Le premier fautif, c’est le Bayern

"Le Bayern surperformait depuis plusieurs saisons, ils sont redevenus cette année une équipe aux standards de la Bundesliga", estime Alexis Deloison, qui tient la page Borussia Dortmund France sur Twitter. L’outrageuse domination du Bayern en championnat devait connaître en fin de cycle, et la nomination pressée de Thomas Tuchel a peut-être précipité le renouvellement du club. "Il y a quelques années, le manager de Schalke 04, Horst Heldt, a dit : ‘Si le Bayern s’écroule une fois sur dix ans, vous devez être là’, rappelle Florian Bogner, journaliste pour la rédaction allemande d’Eurosport. Cette saison, Dortmund a répondu présent."
Mais les Jaune et noir n’ont-ils pas un mérite plus important que celui d’avoir su être au bon endroit, au bon moment ? Cette équipe, en passe de réussir là où toutes ses homologues ont échoué depuis 2012, n’est-elle pas simplement meilleure ? Pas nécessairement, selon Florian Bogner. "Dortmund a sûrement eu de meilleures équipes en termes de joueurs stars depuis 2012, avec Aubameyang, Dembélé, Sancho et Haaland par exemple." Alexis Deloison, lui, voit l’équipe actuelle "un cran en-dessous de celle de l’époque dorée de 2013, avec Lewandowski, Gündogan, Reus, Hummels…"
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Ikay Gündogan et Robert Lewandowski sous les couleurs de Dortmund en 2013.

Crédit: Getty Images

Pas le meilleur Dortmund, mais le plus déterminé

Mais si ce n’est sûrement pas la meilleure, c’est de l’avis des deux suiveurs "la plus déterminée". "Depuis leur 2-2 à domicile contre le Bayern en octobre, Dortmund a un bilan parfait à domicile, poursuit Florian Bogner. Leur forme à la maison leur a permis de revenir peu à peu au sommet après avoir accusé 9 points de retard sur Munich à la 15e journée." La Coupe du monde, qui a commencé à ce moment-là, a régénéré l’état d’esprit, selon Alexis Deloison. "Ils ont eu le mérite de ne rien lâcher ! On était à neuf points derrière, et ils ont fait preuve de beaucoup d’efforts sur le terrain."
Les trois dernières journées, lors desquelles le Borussia jouait toujours après le Bayern, ont aussi mis à rude épreuve les nerfs des outsiders, qui ont répondu présent à chaque fois, même au moment de passer devant contre Augsbourg, le week-end passé (0-3). L’allégorie de cette résilience n’est pas à chercher bien loin : elle porte le nom de Sébastien Haller, revenu de son cancer en janvier, et artisan de la grande remontée de son club. L’Ivoirien identifie un autre atout de son équipe : un équilibre à toute épreuve. "Chez nous, un grand nombre de joueurs sont capables de marquer des buts, et il n’y a pas de dépendance particulière à certains joueurs."

Un équilibre enfin trouvé

"Il n’y a pas un joueur qui a tout dominé, a expliqué l’avant-centre à Sport BILD cette semaine. Bien sûr, Jude Bellingham et Julian Brandt ont réalisé des performances de classe mondiale et ont joué presque tous les matches. Mais nous devons aussi parler du fait que, grâce aux parades de Gregor Kobel ou à de nombreuses actions défensives fortes comme celles de Niki Süle, Mats Hummels ou Nico Schlotterbeck, nous avons fait douze clean sheets."
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Jude Bellingham - Borussia Dortmund

Crédit: Getty Images

Sans se départir de leur ADN d’équipe offensive, les joueurs d’Edin Terzic auraient trouvé la bonne formule, celle qui leur a permis d’éviter de perdre trop de points en route malgré quelques nuls frustrants à l’extérieur. "La philosophie de la direction a un peu évolué, pointe Alexis Deloison. Il y a un peu moins de jeunes tout le temps, on a fait plus de place aux cadres, comme Hummels, Haller, Reus, Süle, ou même Brandt." La maturité de Jude Bellingham, jeune par l’âge mais déjà briscard par l’attitude, a aussi grandement servi le Borussia Dortmund.
L’observateur français identifie un dernier élément contribuant à propulser les Jaune et noir en position de force. "On a moins de blessés. Un travail a été fait avec le staff, et l’infirmerie n’est pas pleine cette année, contrairement aux saisons précédentes. Cela a pu aider." Dortmund doit maintenant gravir l’ultime marche, pour offrir un titre que la ville attend depuis 2012.
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