Bundesliga - Un titre et une éviction : Oliver Kahn (Bayern Munich) a vécu "le pire jour de (s)a vie"

Ce devait être un week-end de fête, nourri par l’ivresse d’un onzième titre de champion d’Allemagne décroché au bout du suspense, lors de la dernière journée de Bundesliga sur la pelouse de Cologne (1-2). Dans le même temps, Dortmund n’a pu se défaire de Mayence (2-2), et a permis au Bayern de ne pas clore cette saison sans le moindre trophée. Mais le club Munichois ne veut pas se suffire d’un titre arraché de justesse, et a tenu à couper de nouvelles têtes, quitte à perturber les festivités.

Limogé le 23 mars dernier, Julian Nagelsmann a été rejoint ce week-end par les deux autres décideurs de la politique sportive bavaroise. Directeur sportif, Hasan Salihamidzic a été évincé vendredi midi, comme l’indique L’Equipe. Si le Bosnien n’a pas fait de vagues - même si quelques images de ce dernier lors des célébrations d’après-match ont pu semer la confusion -, le départ d’Oliver Kahn ne s’est pas fait dans un climat apaisé.

Interrogé en conférence de presse sur les conditions du limogeage de l’ex-gardien de but allemand, Herbert Hainer, le président du conseil de surveillance, n’a pas éludé la question. "Nos échanges ont été virulents, c’est pourquoi nous avons convoqué une réunion exceptionnelle du conseil de surveillance vendredi soir afin d’entériner son départ", a dévoilé l’ancien patron d’Adidas.

Une éviction qui n’est guère du goût de Kahn, qui s’est empressé de réagir sur Twitter. "Pour être franc, je viens de vivre le pire jour de ma vie, se lamente-t-il. Affirmer que j’ai perdu mes nerfs est complètement faux. Le club m’a empêché d’effectuer le déplacement à Cologne." Une version mise à mal par ses ex-collègues : "Si Oliver était absent, c’est parce qu’il était grippé."

Présent au côté de Hainer face à la presse, Jan-Christian Dreesen, successeur de Kahn au poste de président du conseil d’administration, n’a pas été tendre avec l’ancienne gloire allemande. "Mon ambition est d’être plus proche de nos supporters, de refaire du club une famille avec une communication plus affirmée avec nos employés." Souvent décrié pour son manque d’empathie et sa rugosité dans les relations avec les joueurs et les employés, Kahn ne va pas laisser un bon souvenir du côté de l’Allianz Arena, comme le suggère Hainer, qui veut enclencher un nouveau cycle : "Ce qui m’a interpellé ces dernières semaines, c’est le moral plutôt bas de nos salariés. Cela ne pouvait pas continuer ainsi."