CAN 2024 - Nos favoris - Algérie, Sénégal, Côte d'Ivoire : Qui peut battre le Maroc ?

Au soir de la défaite pour la troisième place face à la Croatie à Doha, Walid Regragui avait tout de suite saisi l'enjeu pour le Maroc. "Il faut gagner la prochaine Coupe d'Afrique des Nations. La barre est élevée désormais." Le sélectionneur avait même promis de démissionner si les Lions de l'Atlas ne décrochaient pas leur deuxième trophée continental, le premier depuis 1976. Si, depuis, il a tempéré ses propos et remis son poste en jeu si les siens n'atteignaient pas le dernier carré, le nouveau statut des Marocains est évident. Parce la Coupe du monde s'est achevée il y a 13 mois seulement et que ses hommes furent, l'espace de quelques semaines, les héros de tout un continent.

Premier demi-finaliste africain de l'histoire du Mondial, le Maroc a porté beaucoup plus que ses seules espérances. Aujourd'hui, le degré d’exigence a changé et, sur le continent qu'il a placé au plus haut, il ne peut pas viser autre chose qu'un succès. La gagne, rien d'autre, voilà le créneau d'une équipe inchangée depuis le Qatar. Yassine Bounou, Achraf Hakimi, Romain Saïss, Sofyan Amrabat, Hakim Ziyech et Youssef En-Nesyri : tous les héros de 2022 sont là. La concurrence est même renforcée avec Amine Harit, qui s'était blessé gravement à un genou peu avant le Mondial et quelques jeunes qui progressent comme Ismaël Saibari (PSV Eindhoven) ou Chadi Riad (Betis Séville).

La concurrence est distancée même si le Sénégal, tenant du titre et 8e de finaliste au Qatar, a de vrais arguments avec un onze toujours aussi clinquant. Problème, la Sainte Trinité sénégalaise (Sadio Mané, Kalidou Koulibaly, Edouard Mendy) ne joue plus à Liverpool ni Chelsea mais en Arabie Saoudite. S'il a d'abord déclaré les "Saoudiens" indésirables en sélection, Aliou Cissé est vite revenu sur ses propos quand toute sa colonne vertébrale a détalé dans le Golfe.

Les trois hommes figurent bien dans la liste mais une vraie interrogation entoure leur niveau. Reverra-t-on le Mané souverain de la dernière CAN ? Lui qui reste sur des blessures, un passage raté au Bayern Munich et semble loin de son meilleur niveau comme l'attestent ces derniers mois en sélection. Mais Cissé ne veut pas toucher à l'icône et compte sur la nouvelle génération (Lamine Camara, Iliman Ndiaye, Nicolas Jackson et surtout Pape Matar Sarr) pour épauler les cadres.

Pays hôte, la Côte d'Ivoire doit dissiper les mêmes doutes autour de deux de ses stars, Seko Fofana et Franck Kessié, partis, eux aussi, monnayer leur talent dans la Saudi Pro League. Avec Sébastien Haller en pointe et Jean-Louis Gasset sur le banc, les Ivoiriens, poids lourds du continent, ont des arguments. Tout comme l'Egypte, grande spécialiste de l'épreuve (7 titres, un record), qui comptera sur un Mohamed Salah toujours aussi virevoltant en Angleterre.

Lui n'est pas parti dans des championnats de seconde zone et sera la grande star de cette CAN 2024. L'Algérie, absente du Mondial et éliminée dès le premier tour de la dernière CAN, et la Tunisie sont en phase de transition. Wahbi Khazri est parti à la retraite, Riyad Mahrez est lui aussi en Arabie Saoudite et le pouvoir de nuisance des deux pays du Maghreb en a souffert. Tout comme le Cameroun, géant sur le déclin, qui devra faire sans Bryan Mbeumo, blessé, ni Eric Maxim Choupo-Moting, écarté. Alors, même si la CAN, par tradition, réserve toujours une foule de surprises, pour le Maroc, la voie semble royale.