COMMUNITY SHIELD – Entre Arsenal et Manchester City, un premier duel équilibré par l’état du mercato

Il fallait voir Pep Guardiola souffler de dépit cette semaine, en conférence de presse, quand il a été interrogé sur les rumeurs de départ de Bernardo Silva et de Kyle Walker. "Concernant Bernardo (Silva) et Kyle (Walker), qu’est-ce que je peux dire… Ils sont très importants pour nous, évidemment, nous les voulons, nous ferons tout ce que nous pouvons pour les garder." Une litanie récitée sur un ton désabusé, que le Catalan ne se prive pas d’employer quand il veut faire sentir qu’il en a marre de se répéter.

Mettons-nous à la place du coach de Manchester City. Depuis que le marché des transferts est ouvert, voire avant, quantité de ses joueurs, et pas des moindres, sont annoncés sur le départ. Kyle Walker est dans le viseur du Bayern Munich, Bernardo Silva a tour à tour été proche de rejoindre le PSG, Barcelone ou l’Arabie saoudite, João Cancelo et Aymeric Laporte devraient mettre les voiles. Sans compter les départs effectifs d’Ilkay Gündogan et Riyad Mahrez, partis respectivement à Barcelone et Al-Ahli.

Manchester City n’a pas laissé faire sans lever le petit doigt. Mateo Kovacic est arrivé assez vite, et Josko Gvardiol est devenu le défenseur le plus cher de l’histoire samedi (90 millions d’euros selon la presse britannique). Mais le climat de préparation souffre de toutes ces incertitudes. Le retard accumulé en fin de saison dernière avec la Ligue des champions s’est répercuté sur l’avant-saison et sur le mercato, et n’a pas fait grand bien à Manchester City. "Nous avons fini la saison dernière deux semaines après Arsenal, nous avons repris deux semaines après eux, rappelait Guardiola cette semaine. Nous ne sommes pas dans notre meilleure forme."

De l’autre côté du ring, c’est le contraire. Après avoir laissé échapper un titre qui lui a un temps été promis, Arsenal a repris du poil de la bête dès le mois de juillet, et n’a pas hésité à mettre la main au portefeuille. Kai Havertz et Jürrien Timber ont eu le temps d’arriver avant que les Gunners ne bouclent la signature de leur cible privilégiée, Declan Rice, pour plus de 120 millions d’euros. En quelques semaines, l’effectif a été savamment et puissamment étoffé, et les hommes de Mikel Arteta ont ensuite pu se rôder face à Manchester United et Barcelone, pendant une tournée américaine assez intense.

Declan Rice avait d’ailleurs éveillé l’intérêt de Manchester City, mais avait préféré rejoindre les Gunners. Le signe d’une nouvelle supériorité sportive ? Certainement pas. Le signe d’une nouvelle dynamique qu’Arsenal a réussi à enclencher et qui lui permet de regarder Manchester City dans les yeux désormais, voilà qui est déjà plus plausible. "Nous lui avons simplement expliqué notre projet, et ce que serait son rôle avec nous, expliquait Mikel Arteta cette semaine. Lui et sa famille ont été conquis dès le début."

Arsenal a prouvé l’an passé sur le terrain qu’il était redevenu un très grand d’Angleterre, et en tire ainsi les bénéfices au moment d’attirer des joueurs. Lui reste à assumer ce statut en confrontation directe face à l’ogre cityzen. Battu trois fois en trois duels la saison dernière, et incapable de terrasser son nouveau rival depuis 2020, le club du nord londonien doit rectifier le tir. Le faire avant même le début de la Premier League, tout en privant Manchester City du quadruplé, serait du plus bel effet pour relancer la machine.