Le nouveau coup de Mou

"Quoi qu'il arrive, je pars en juin". Voilà, selon le quotidien AS, ce que José Mourinho aurait confié à ses proches récemment alors qu'il possède encore deux ans et demi de contrat. Une velléité de départ du Portugais qui n'est pas la première mais qui agite beaucoup de l'autre côté des Pyrénées. Pourquoi cette fois plus que les autres? Parce que l'entraîneur du Real Madrid a rencontré dimanche son président Florentino Perez après la victoire contre l'Athletic Bilbao (4-1) et son directeur général José Angel Sanchez lundi et leur aurait tenu le même discours. Les sifflets dimanche à Bernabeu auraient été le "déclencheur" pour Mourinho qui, jusque là, avait toujours vu son stade comme "sa forteresse, son sanctuaire", peut-on lire dans AS.

Autres motifs évoqués par le journal, la rupture avec son vestiaire et le traitement reçu par la presse. José Mourinho considérerait comme une "haute trahison" les fuites de son vestiaire comme la conversation avec Sergio Ramos publiée par Marca dimanche dernier. Selon AS, José Mourinho estime que c'est le signe que ses joueurs ne sont pas prêts "à mourir" pour lui. L'entraîneur du Real Madrid goûterait également très peu aux critiques des différents journaux qu'il prendrait pour des attaques personnelles. Et le quotidien de rappeler également que Mourinho est toujours parti quand il l'a souhaité, de tous les clubs où il est passé.

Cette thèse est appuyée par le témoignage de Luis Suarez, ancien joueur du Barça et secrétaire technique de l'Inter Milan, dans Marca et AS. L'homme connait bien Mourinho et il voit dans ses actions et son attitude, les signes d'une prochaine sortie. "Sa façon de fonctionner c'est: ou tu es avec lui à 100% ou tu es contre lui à 200%. La provocation fait partie de son personnage. Mais connaissant la façon dont il s'est comporté à l'Inter avant de partir, je pense qu'il prépare son départ. Je ne sais pas quand ni comment mais j'ai la sensation qu'il va changer d'air."

Ce midi, en conférence de presse, "la plus sérieuse depuis son arrivée" écrit le site de Marca, José Mourinho s'est montré peu volubile sur le sujet. A la question sur son éventuel départ: "Moi j'ai dit ça? Allez demander à la personne qui l'a dit". Sur les sifflets de Bernabeu? "Je ne sais pas". Sur les problèmes avec son vestiaire? "Je ne sais rien de tout ça." Tout juste a-t-il concédé qu'il ne créait "pas de clan." Une attitude qui traduit la passe difficile traversée par Mourinho, peut-être la plus délicate depuis son arrivée. Pourtant, le Portugais a déclaré il y a encore quelques instants qu'il vivait de "très bons moments" avec le Real. Peut-être faisait-il référence à sa place de leader et au sans-faute en Ligue des champions, lui qui martèle sans cesse que ses équipes sont au top lors de sa deuxième saison.