Coupe du Roi : Kondogbia, Valence lui va si bien

Il n'est pas forcément le joueur indispensable au collectif valencian, si tant est, bien sûr, qu'il faille systématiquement en chercher un. Geoffrey Kondogbia, prêté cet été par l'Inter à Valence, réalise une fort belle saison dans l'Est de l'Espagne. Et ce, même si sans lui, précisons-le d'entrée, la formation de Marcelino a remporté tous ses matches (quatre), à l'exception de la demi-finale aller de Coupe du Roi jeudi dernier à Barcelone (1-0).

Cette statistique, c'est une lapalissade, ne sert pas à affirmer que le club Ché est meilleur sans Kondogbia. Elle vient simplement nuancer les nombreuses louanges que l'on serait tenté de chanter à son sujet. Car la tentation est forte, justement, de féliciter le Français tant celui-ci impressionne pour sa première demi-saison à Valence. Après deux années franchement moribondes en Italie, lors desquelles il n'avait pas su faire oublier Mateo Kovacic, l'ex-Monégasque s'est rapidement adapté à sa nouvelle équipe et aux consignes de Marcelino.

Il faut dire que l'entraîneur espagnol, lui aussi arrivé en grandes pompes cet été pour redorer l'image du club, avait fait de Geoffrey Kondogbia sa recrue prioritaire au milieu du terrain. Adepte du 4-4-2 à plat, Marcelino avait besoin d'un homme à tout faire au cœur du jeu, un joueur capable de gratter des ballons, stopper des contre-attaques, apporter de la puissance dans les airs ou encore se projeter vers l'avant. Cinq mois plus tard, on peut dire que le Français ne l'a pas déçu.

Pas toujours concerné par les exigences du très haut niveau par le passé, Kondogbia a su faire amende honorable pour se mettre au service du collectif. "La grosse erreur que j'ai commise était d'arriver à l'Inter un peu trop détendu, a-t-il d'ailleurs reconnu dans Sofoot il y a quelques jours. Par exemple, si une séance d'entraînement commence à 11 heures, un bon joueur doit y arriver pour 10 heures ou même 9h30. Soyons clairs : je ne me suis pas comporté comme un grand joueur."

Il est certes trop tôt pour affirmer que le joueur de 24 ans (il en aura 25 dans une semaine) en est devenu un. Mais ses premiers pas à Valence et l'analyse de ses récentes difficultés en Lombardie sont des signaux plus que positifs. Déjà trois fois buteur en Liga cette saison, Kondogbia a par ailleurs su profiter de certains moments pour montrer qu'il était ce joueur polyvalent, lui qui respecte pour l'heure, et avec sérieux, la mission moins prestigieuse de "protéger" Daniel Parejo, le métronome du jeu valencian.

Les motifs de satisfaction sont nombreux pour Marcelino, lequel s'apprête à batailler jeudi soir pour une toute première finale dans sa carrière. Il en va de même pour Kondogbia, qui n'a jamais été en passe de remporter un trophée en pro si l'on excepte les compétitions de jeune. Ce ne sera évidemment pas une mince affaire à Mestalla après la défaite 1-0 enregistrée au Camp Nou la semaine passée, qui plus est face à Lionel Messi et sa bande.

Encore un peu trop fautif sur les terrains, l'international français devra - s'il joue - redoubler de vigilance face aux créateurs blaugrana, lui qui a déjà récolté neuf cartons jaunes et un rouge sous son nouveau maillot. Une légère indiscipline qui avait par exemple poussé Marcelino à le sortir à la mi-temps du match contre Getafe, un déplacement lors duquel Geoffrey Kondogbia, rapidement averti, s'était montré plutôt nerveux.

Si ce poste de milieu axial ainsi que ses prérogatives actuelles le poussent nécessairement à la faute de temps à autre, Kondogbia peut, de fait, s'améliorer en termes de concentration et de sang-froid. C'est d'ailleurs ce qu'il a réussi à faire avec brio dimanche, pour son retour en tant que titulaire contre l'Atlético. Malgré une défaite 1-0 dans la capitale, le milieu de terrain s'est montré particulièrement à son avantage dans l'entrejeu. Il a réalisé l'un de ses meilleurs matches avec Valence et a réussi "l'exploit" de ne pas commettre la moindre faute face à Diego Costa et consorts. Un témoin parmi d'autres de l'évolution opérée par Geoffrey Kondogbia dans ce nouvel environnement.