Auxerre avait la baraka

Pas vraiment brillants, moins inspirés même que les Parisiens, en tout cas durant la première heure, les Auxerrois sont allés, à l'opiniâtreté, chercher ce trophée qu'ils voulaient s'offrir avant, sans doute, de se prendre des chemins différents.

Pour sauver leur saison moyenne, les Icaunais ne pouvaient plus trop compter sur leurs jambes, ni sur leur talent offensif en berne depuis août dernier. Paris, séduisant au cours de la première heure, n'aura pas su durer, ni digérer l'expulsion de Hugo Leal, buteur en première période mais qui laissa ses partenaires se débrouiller seuls après son tacle trop haut sur Mexès.

Un instant, il fallut se frotter les yeux pour être sûr que cette équipe qui jouait en triangle, qui s'offrait des passes à dix pleines d'esprit collectif était bien le PSG. Auxerre cherchait ses marques pendant que Paris accumulait les actions dangereuses, avec un coup franc de Ronaldinho (4e) et une frappe de Leroy (20e). La solution venait rapidement. Pénétrant la surface par la gauche, le Brésilien vit son centre coupé par la défense. Mais la balle arriva sur le pied gauche de Hugo Leal, qui s'appliqua à la placer à ras de terre, le long du poteau de Cool (1-0, 21e).

Sur sa lancée, le PSG poursuivait sa domination, même si la frappe de Mathis, sur une balle mal dégagée, termina sur le poteau d'Alonzo (35e). L'alerte avait été chaude, mais bien esseulée. Rideau sur le premier acte.

Sur un ballon récupéré côté droit, Radet remontait le terrain et répondait à l'appel de balle de Cissé en lui distillant une merveille de balle piquée, que le buteur blond transformait en but du protège-tibia droit (1-1, 76e). Le coup de grâce venait de Boumsong, qui obligeait, sur la même action, Alonzo à sortir sa reprise de la tête d'une claquette magistrale puis à s'incliner devant la puissance de sa reprise du droit (2-1, 89e). Le meilleur moment qui soit pour s'arroger un titre, mais aussi le pire pour constater que la saison, décidément, aura été bien noire.

Auxerre, 6e du championnat, a finalement pris son ticket pour la Coupe de l'UEFA. Une aubaine pour Nantes, qui bénéficie du coup d'une invitation pour la Coupe intertoto. Une compétition estivale à laquelle participeront déjà Lens et Guingamp.

Comment convaincre Ronaldinho de rester, maintenant que le PSG est assuré de ne pas disputer le moindre trophée européen ? S'il était, peut-être, capable de faire une croix encore une année sur la Ligue des Champions, le Brésilien ne pourra pas admettre de ne pas briller sur la scène internationale une saison entière. Paris a sans doute mis un terme définitivement à son histoire avec le champion du monde. Sans que Francis Graille et ses talents de persuasion puissent rien y changer.